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D’après Novéthic du 17 Mars 2022

Fonte du permafrost : le point de non-retour est "imminent"

Par Bruno Bourgeon

jeudi 28 avril 2022, par JMT

Fonte du permafrost : le point de non-retour est "imminent"

Fonte du permafrost sibérien

Quelques semaines après la publication d’un nouveau rapport du GIEC, une autre étude assombrit un peu plus les prévisions climatiques. Des chercheurs assurent que la fonte du permafrost pourrait bientôt franchir un point de non-retour, beaucoup plus tôt que ce que les scientifiques prédisaient jusqu’ici. Or le permafrost, en fondant, pourrait libérer des millions de tonnes de CO2, de méthane et même de mercure, réchauffant encore plus l’atmosphère.

C’est un écosystème particulièrement vulnérable et clé dans la lutte contre le changement climatique. Les tourbières de pergélisol d’Europe et de Sibérie occidentale sont de véritables puits de carbone. Elles permettent, grâce à un sol recouvert de glace tout au long de l’année, de séquestrer près de 40 milliards de tonnes de carbone, soit le double de la quantité stockée dans l’ensemble des forêts européennes. Une étude dirigée par l’Université de Leeds et publiée dans la revue Nature Climate Change, estime que le point de basculement climatique, le « tipping point », pourrait être atteint plus tôt que ce que les experts ne le pensaient.

Même avec de grands efforts de réduction des émissions mondiales de CO2, les climats d’Europe ne pourront entretenir le permafrost tourbeux. Une conclusion particulièrement effrayante puisque la matière organique va commencer à se décompenser à mesure que le pergélisol fond, libérant ainsi le CO2 et le CH4 (méthane).

Moins connu que le CO2, le méthane est pourtant un des pires ennemis de la lutte contre le changement climatique. Ce gaz à effet de serre a un pouvoir de réchauffement 82 fois plus important que le CO2 sur vingt ans. Il est aujourd’hui responsable d’un quart des émissions de gaz à effet de serre mondiale, même si sa durée de vie dans l’atmosphère est beaucoup moins importante que le CO2.

Une autre étude publiée dans la revue National Snow and Ice Data Center avait par ailleurs révélé en 2018 que le permafrost cachait des stocks deux fois plus importants de mercure que sur le reste de la Terre. Or avec le dégel, ce métal finira dans les océans et contaminera toute la chaîne alimentaire.

Le dernier volet du sixième rapport d’évaluation du GIEC du 4 avril, portera justement sur l’atténuation, c’est-à-dire la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Un rapport très attendu. Car ces tourbières gelées ne sont pas le seul écosystème en danger. Une autre étude publiée là aussi dans la revue Nature Climate Change début mars a révélé que la forêt amazonienne, un des poumons de la Terre, pourrait, elle aussi, atteindre plus rapidement que prévu son point de non-retour. Avec le changement climatique, les épisodes de sécheresse, les incendies, la pression de l’agriculture intensive… elle pourrait ne plus être en capacité de se régénérer et ainsi se transformer en savane. Quand on pense que même pas 5% du débat des présidentielles aura porté sur l’environnement… Drôle de monde que nous vivons et nous font vivre nos dirigeants.

Bruno Bourgeon http://www.aid97400.re

D’après Novéthic du 17 Mars 2022

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