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D’après Novéthic du 12 Avril 2022

Ce que dit vraiment le GIEC

Par Bruno Bourgeon

mardi 17 mai 2022, par JMT

Ce que dit vraiment le GIEC

Le dernier rapport du Giec estime que pour rester sous un réchauffement global de 1,5°C, il faudrait que les émissions de gaz à effet de serre mondiales atteignent un pic au plus tard d’ici 2025. @iStock / ktsimage

Non, il ne nous reste pas trois ans avant la Fin du Monde. Nous avons :

* Trois ans pour agir : le slogan a été repris partout lors de la publication du dernier rapport du GIEC, portant cette fois sur les solutions au changement climatique. Si les experts appellent à une action immédiate pour assurer un avenir vivable, il n’est pas question pour autant de se dire que tout sera fini dans trois ans et que plus rien ne pourra être entrepris. Au contraire, au point où nous en sommes, chaque dixième de degré compte. Plus on agira vite, mieux ce sera, mais chaque action compte.

* Trois ans pour agir : l’alerte du GIEC a fait le tour de la planète. Mais le message peut s’avérer contre-productif. Le dernier volet du rapport du GIEC du 4 avril dernier estime en fait que pour rester sous un réchauffement global de 1,5°C, il faudrait que les émissions de gaz à effet de serre mondiales atteignent un pic au plus tard d’ici 2025, dans trois ans donc. Elles doivent ensuite diminuer de 45 % d’ici 2030 par rapport à 2019. Cela signifie qu’il faut effectivement une action immédiate et des politiques ambitieuses au plus vite pour parvenir à ce pic dans trois ans. Mais tout ne s’arrêtera pas soudainement en 2025.

Il n’y a pas de seuil au-delà duquel tout est fini. En revanche, plus on agit vite, et plus on évitera les conséquences dramatiques. Chaque tonne de CO2 compte, chaque degré compte. La formulation du GIEC en compte à rebours est pour le moins maladroite. Il n’y a pas d’échéance temporelle avec un gouffre pour justifier l’urgence climatique et donner l’illusion qu’au-delà de +1.5°C, c’est la fin du monde.

Selon le GIEC, sans un renforcement des politiques actuelles, le monde se dirige vers un réchauffement de +3,2 °C d’ici la fin du siècle avec des conséquences dramatiques. D’autant que les solutions existent et sont toutes disponibles pour transformer en profondeur l’ensemble des secteurs et que le volume des liquidités et des capitaux est suffisant pour investir.

Quelques jours après sa publication, l’alerte du GIEC ne semble pas encore avoir eu d’effet. Alors que la majorité des parlementaires européens ont appelé à un embargo sur tous les hydrocarbures russes, les 27 ont décidé de le limiter au seul charbon, avec un impact forcément très réduit. De son côté, le gouvernement canadien a donné son feu vert à la construction d’un grand projet pétrolier controversé dans l’océan Atlantique, qui verrait le jour en 2028. Or le GIEC est formel : il faut cesser dès maintenant tout nouveau projet fossile pour rester sous 1,5°C de réchauffement.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui réagit toujours très vivement aux publications du GIEC, n’a pas hésité à aller un cran plus loin cette fois. « Certains gouvernements et responsables d’entreprises disent une chose et en font une autre. Pour le dire simplement, ils mentent. Les climatologues avertissent que nous sommes déjà dangereusement proches de points de basculement qui pourraient entraîner des impacts climatiques en cascade et irréversibles. Mais les gouvernements et les entreprises fortement émetteurs ne se contentent pas de fermer les yeux, ils ajoutent de l’huile sur les flammes ».

Bruno Bourgeon http://www.aid97400.re/

D’après Novéthic du 12 Avril 2022

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