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D’après Novéthic du 18 Mai 2022

La sobriété est crédible dans la lutte contre le changement climatique

Par Bruno Bourgeon

mardi 21 juin 2022, par JMT

La sobriété est crédible dans la lutte contre le changement climatique

Moulins à vent en Crète pour l’irrigation

La sobriété est partout. Depuis un an, que ce soit l’AIE, Agence internationale de l’énergie, RTE, le gestionnaire du réseau d’électricité, l’ADEME, agence de la Transition écologique, ou plus récemment le GIEC, le Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat, tous ont consacré un scénario ou un chapitre à ce sujet.

Et tous tombent d’accord sur le fait que, pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, la sobriété est un levier d’action important, au même titre que les énergies décarbonées ou que l’efficacité énergétique.Le GIEC estime que la sobriété peut réduire les émissions mondiales de GES de 40 à 70 % d’ici 2050 tandis que le scénario sobriété de RTE chiffre le gain à 90 TWh/an à cet horizon (30 fois la consommation électrique réunionnaise).

Comment ? Simplement en réduisant nos consommations, nos déplacements, en optant pour la marche, le vélo ou les transports en commun, en relocalisant nos achats, en ajustant la température ou encore en adoptant une alimentation moins carnée. Tous enjeux liés aux comportements et aux modes de vie.

« Génération Frugale » est le scénario de l’ADEME qui propose de réduire de 30 % la surface moyenne des maisons neuves, de diviser par trois notre consommation de viande ou de baisser de 26 % les kilomètres parcourus.

Celui de RTE propose de passer d’un jour (scénario de référence) à deux jours et demi de télétravail par semaine quand celui de Négawatt, précurseur depuis vingt ans, évoque la réduction de 40 % de nos achats de vêtements neufs.

Il faut dépasser des résistances fortes basées sur des décennies consuméristes (Yves Marignac, Négawatt). RTE : la sobriété est la première des réponses à la crise environnementale. Sarah Thiriot, sociologue à l’ADEME : « Il n’existe pas de forte levée de boucliers de la part des citoyens sur la sobriété. Aucun scénario ne suscite ni pleine adhésion ni refus catégorique. »

Aussi, parmi les changements jugés faisables par les citoyens, il y a la baisse de la consommation d’énergie chez soi, produire ses propres légumes, acheter local ou manger moins de protéines animales.

A contrario, ceux jugés peu faisables : partage de pièces ou d’espaces communs, la mise en place de quotas CO2, réduction d’aliments venant d’autres pays comme le chocolat ou le café.

Il faut de fait parler des pertes concrètes : baisser la température, c’est moins de confort. Les déplacements doux, cela demande des efforts. Moins de viande, c’est peut-être moins de plaisir. Comment compenser ces pertes ? Cela mérite discussion.

Une autre limite à la sobriété est la question de la justice sociale. En effet, comment demander de réduire la température dans les habitations quand certains ménages les plus modestes ne parviennent même pas à se chauffer ? Cela nécessite une action collective et structurée car la sobriété n’est pas qu’une affaire de consommateurs.

Enfin, d’un point de vue économique, l’ADEME déconstruit un préjugé tenace : la sobriété n’est pas synonyme de décroissance ; le choix d’un scénario relève plus de priorités politiques que de considérations macroéconomiques. La sobriété énergétique recouvre des moyens très divers, qui n’impactent pas forcément le confort et sont compatibles avec une réindustrialisation du pays.

Bruno Bourgeon http://www.aid97400.re

D’après Novéthic du 18 Mai 2022

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