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D’après notre-planète.info du 09 Juin 2022

Hausse du niveau des océans : des centaines de millions de personnes concernées, y compris en France

Par Bruno Bourgeon

jeudi 30 juin 2022, par JMT

Hausse du niveau des océans : des centaines de millions de personnes concernées, y compris en France

En rouge les zones qui seront inondées de manière permanente ou temporaire par l’élévation du niveau de la mer et les submersions marines d’ici 2050 avec un scénario pessimiste d’émissions de gaz à effet de serre (celui que nous suivons). Ici, carte du sud de la Vendée et de la Charente-maritime (France) (Auteur : Climate central - Licence : DR)

La hausse du niveau des océans est une conséquence redoutée du réchauffement climatique. Au moins trois fois plus de personnes que prévues seront affectés par des inondations marines, principalement en Asie. Mais la France ne sera pas épargnée.

Selon les Nations Unies, 680 millions de personnes vivent sur des littoraux dont l’altitude ne dépasse pas 10 mètres par rapport au niveau de la mer, ils seront 1 milliard en 2050, au moment où les risques de submersions marines deviendront communs. 20 % de la population mondiale vit à moins de 30 km des côtes, pour beaucoup dans des métropoles côtières. Les espaces littoraux sont à la fois des écosystèmes et des territoires fragiles où se concentrent les populations et les activités économiques, ils sont donc particulièrement vulnérables.

Le réchauffement climatique en cours induit mécaniquement une augmentation du niveau des océans. Or, la hausse du niveau de la mer s’accélère progressivement ces dernières décennies, au lieu d’augmenter de manière linéaire ; les estimations sont de plus en plus pessimistes et envisagent jusqu’à 2 mètres en 2100.

Cette hausse est irréversible à moyen terme. En effet, le réchauffement de l’atmosphère met des dizaines d’années avant d’atteindre le fond des océans. Il se crée donc un phénomène thermique capable d’entretenir la montée du niveau des océans pendant plusieurs centaines d’années.

Les principales conséquences de l’augmentation du niveau des océans sont :

  • L’accentuation de l’érosion des littoraux ;
  • L’augmentation de la vulnérabilité des populations et infrastructures aux ;
  • La salinisation des littoraux qui deviennent alors impropres aux cultures.

Or, ces risques concernent une population de plus en plus importante selon de nouvelles estimations réalisées par l’organisation scientifique Climate Central qui a publié son étude dans la revue Nature Communication. Pour déterminer le risque d’inondation côtière, il faut prendre en compte l’élévation prévue du niveau des océans mais aussi l’isostasie, c’est à dire les mouvements verticaux de la lithosphère qui vont conduire un terrain à s’enfoncer ou au contraire à l’élever.

Climate Central a élaboré un nouveau modèle numérique d’élévation nommé CoastalDEM. Celui-ci montre que bon nombre des côtes du monde sont beaucoup plus basses que ce que l’on sait généralement et que l’élévation du niveau de la mer pourrait donc affecter davantage de personnes au cours des prochaines décennies.

Jusqu’à maintenant, on considérait que moins de 100 millions de personnes étaient vulnérables à l’élévation du niveau de la mer. Selon les auteurs de ce nouveau rapport, c’est au moins trois fois plus de personnes dans le monde qui sont menacées : cela correspond à 300 millions de personnes dont 200 millions qui se situeront de manière permanente au-dessous du niveau de la marée haute ! Dont 1 million rien qu’en France métropolitaine.

Ces résultats sont tirés de nouvelles données satellitaires, en partant de l’hypothèse (très optimiste) que les réductions des émissions de gaz à effet de serre seront à peu près conformes aux objectifs de l’Accord de Paris, ce qui n’est absolument pas le cas pour l’instant.

Les différents scenarii proposés par l’étude montrent donc que l’inaction climatique aura un impact significatif sur le nombre de personnes menacées. Cela se chiffre en plusieurs dizaines de millions de personnes qui devront se déplacer.

Outre les populations, les infrastructures de transport seront également affectées comme les aéroports. Ainsi, l’étude publiée par Climate Risk management, montre que sur les 14 000 aéroports répartis dans le monde, 269 aéroports sont actuellement menacés par des submersions marines.

Une élévation de température de 2°C - conformément à l’Accord de Paris - engloutirait 100 aéroports tandis que 364 aéroports de plus seraient sous la menace d’inondations d’ici 2100. Au-delà de 2°C (ce qui est plus probable), jusqu’à 572 aéroports seront menacés d’ici 2100 ce qui engendrerait des perturbations majeures dans le trafic aérien si des mesures ne sont pas prises.

Les aéroports de Suvarnabhumi à Bangkok et Shanghai Pudong arrivent en tête de liste, tandis que celui de London City est l’aéroport avec le plus grand risque de submersion.

Les pays asiatiques sont les plus exposés. Les évaluations révèlent qu’avec des réductions modérées des émissions de GES, les régions de six pays asiatiques, soit 237 millions de personnes, pourraient faire face à des menaces annuelles d’inondations côtières d’ici 2050, environ 183 millions de plus que les évaluations précédentes.

La Chine continentale, le Bangladesh, l’Inde, le Vietnam, l’Indonésie et la Thaïlande sont les pays qui abritent le plus grand nombre d’habitants qui seront sous le niveau annuel moyen des inondations côtières d’ici 2050. Ensemble, ces six pays représentent environ 75 % des 300 millions d’habitants du globe confrontés à la même vulnérabilité au milieu du siècle.

Mais le danger d’inondation marine permanente ne se limite pas à l’Asie et dans 19 pays, du Nigeria au Brésil, en passant par l’Égypte, le Royaume-Uni et la France, au moins un million de personnes pourraient vivre au-dessous de la ligne de marée haute à la fin du siècle et être inondées en permanence, en l’absence de défenses côtières.

Les résidents des petits États insulaires sont particulièrement concernés d’autant plus que bien avant que leurs terres ne soient submergées, ils devront faire face à l’intrusion d’eau salée dans les réserves d’eau douce et dans les sols, rendant leurs îles inhabitables bien avant leur engloutissement.

On croit souvent que l’augmentation du niveau de la mer ne concerne que les populations les plus désœuvrées, vivant dans des pays qui n’ont pas les moyens de s’en prémunir. Mais cette nouvelle étude montre qu’en France métropolitaine, 1 million de personnes seront confrontées à des submersions marines annuelles d’ici 2050 et 1,2 million d’ici 2100 si les émissions poursuivent leur hausse. Les régions les plus touchées seront celles de La Rochelle/Niort et Calais. Ma belle-famille, qui demeure près de Fontenay-le-Comte, en Vendée, se retrouvera quasiment les pieds dans l’eau ! Une plus-value incroyable pour leur carré de terrain…

Bruno Bourgeon http://www.aid97400.re

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