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D’après Alternatives Economiques du 05 Septembre 2024

Les credos droitiers de Michel Barnier

Par Bruno BOURGEON

vendredi 27 septembre 2024, par JMT

Les crédos droitiers de Michel Barnier

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Le nouveau Premier ministre Michel Barnier prônait en 2021 des mesures drastiques sur le travail, les retraites et l’immigration. De quoi le rendre compatible avec Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

« Emmanuel Macron a échoué » parce qu’il y a chez lui « trop d’arrogance, trop de mépris ». Donc, « il faut changer de politique, et s’il faut changer de politique, il faut changer de président ».

Souvenons-nous, il n’y a pas si longtemps, en 2021, lors de l’un des débats des primaires de la droite qui l’opposait à Eric Ciotti, Valérie Pécresse, Xavier Bertrand et Philippe Juvin, Michel Barnier taillait un beau costume pour l’hiver au président de la République.

Ni l’un, ni l’autre ne semblent rancuniers puisque le second vient d’appeler le premier à Matignon. Ces passes d’armes télévisées ont été l’occasion pour Michel Barnier d’affirmer ses lignes de force économiques.

Un passage rapide sur ces différents débats – majoritairement consacrés aux questions de sécurité et d’immigration – fait ressortir quelques credos. Qui n’ont rien de rassurant.

L’ancien commissaire européen et négociateur du Brexit salue le diagnostic de Laurent Wauquiez lorsqu’il promeut « le travail plutôt que l’assistanat ». Le durcissement des règles de l’assurance chômage risque de revenir sur la table.

Quant au travail, Michel Barnier veut créer par trois types de mesures : diminuer encore les impôts de production sur les entreprises, baisser les cotisations patronales sur les salaires compris entre 1,5 et 2,5 SMIC et carrément supprimer les cotisations pendant trois années sur les primo embauchés.

Il appelait également de ses vœux la création d’un fonds souverain pour orienter l’épargne des Français vers le financement des investissements dans l’Hexagone, susceptible de recueillir à ses yeux 300 milliards d’euros. Une taxe carbone aux frontières permettrait également de préserver l’outil productif européen.

Comment Michel Barnier peut-il à la fois supprimer des recettes budgétaires et « inverser la courbe de la dette » qui reste son objectif prioritaire ? Il préconisait une réforme des retraites pour faire passer l’âge légal de 62 à 65 ans, ce qui douche les espoirs des partisans d’un infléchissement de la réforme actuelle. Il souhaitait aussi une réforme de l’Etat et militait pour la fin du « délire bureaucratique » qui rapporterait à ses yeux 3 points de PIB (rien que ça !).

Et puisque l’on parle immigration, soulignons la volonté de Michel Barnier de supprimer l’Aide Médicale d’État (AME), de faciliter les expulsions puisque immigration est synonyme d’insécurité, d’instaurer une limitation drastique du regroupement familial.

Enfin, côté écologie, l’ancien ministre de l’Environnement (entre 1993 et 1995 dans le gouvernement Balladur) et de l’Agriculture (sous le mandat Sarkozy, de 2007 à 2009) met surtout l’accent sur le nucléaire au détriment de l’éolien.

En résumé, s’il reste fidèle à ses convictions de la fin 2021, notre nouveau Premier ministre est à la fois proche du Rassemblement national sur les questions d’immigration, des Républicains sur l’économie et des macronistes sur le budget (avec les résultats que l’on connaît sur la dérive des comptes publics).

De quoi rassembler une majorité très à droite à l’Assemblée, raison pour laquelle Michel Barnier a finalement eu l’heur de plaire à Emmanuel Macron.

Bruno Bourgeon, président d’AID

D’après Alternatives Economiques du 05 Septembre 2024

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