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Quand la Bbc s’inflige elle-même un pan sur le Bec !

Ce n’est pas "Assad" que les réfugiés Syriens qui reviennent en Syrie fuyaient, mais bien la guerre par procuration des États Unis

par Tony Cartalucci, traduit par Jocelyne le Boulicaut

lundi 4 mars 2019, par JMT

Un récent reportage de la BBC intitulé " The Syrians returning home after years of fleeing war " (Les Syriens de retour chez eux après des années de guerre) vient contredire 8 ans de reportages sur la guerre en Syrie publiés par les médias publics britanniques .

Ce n’est pas "Assad" que les réfugiés Syriens qui reviennent en Syrie fuyaient, mais bien la guerre par procuration des États Unis.

PAR STRATEGIKA51 LE 01/03/2019
https://strategika51.org/2019/03/01/returning-syrian-refugees-were-fleeing-us-proxy-war-not-assad/

Tony Cartalucci, basé à Bangkok, chercheur et écrivain géopolitique , notamment pour le magazine en ligne "New Eastern Outlook".

Un récent reportage de la BBC intitulé " The Syrians returning home after years of fleeing war " (Les Syriens de retour chez eux après des années de guerre) vient contredire 8 ans de reportages sur la guerre en Syrie publiés par les médias publics britanniques .

Voilà quel serait le résumé de la brève vidéo de la BBC :

Chaque jour, en longues files d’attente, les gens se pressent pour revenir en Syrie après des années qui ont vu la population fuir le pays et sa guerre civile. La Jordanie a ouvert son point de passage de Jaber en octobre dernier après que les troupes du gouvernement syrien eurent vaincu les rebelles qui contrôlaient l’autre côté de la frontière.

Actuellement, plusieurs milliers de personnes passent chaque jour. Il s’agit notamment de petits commerçants qui relancent le commerce transfrontalier et de réfugiés syriens qui espèrent reconstruire leur vie.
Un nombre impressionnant de Syriens est déjà de retour en Syrie, en particulier dans les régions où les forces gouvernementales se sont débarrassé des terroristes qui étaient armés et soutenus par l’Occident. Cela concerne Alep, Homs et Daraa.

L’affux de réfugiés de retour dans les zones contrôlées par le gouvernement démontre bien que ce n’est pas le gouvernement Syrien que les Syriens fuyaient, mais la guerre par procuration soutenue par les États-Unis contre le gouvernement syrien.

Ce que racontait la BBC :

Les téléspectateurs et les lecteurs qui ont placé leur confiance dans ce qu’a raconté la BBC au cours des huit dernières années seront choqués d’entendre que des milliers de Syriens s’entassent quotidiennement à la frontière entre la Jordanie et la Syrie pour retourner dans leur pays ravagé par la guerre.

Depuis 8 ans, la BBC s’évertue à nous dire que des millions de réfugiés ont fui la Syrie pour échapper au "dictateur brutal" de leur pays, le président syrien Bachar Al Assad, accusé de "gazer son propre peuple", de " faire pleuvoir des ’bombes barils’ " d’une façon tout à la fois grossière et "sans discernement", mais aussi paradoxalement d’être capable de repérer et cibler les écoles primaires et les hôpitaux pour enfants, ce même président, dont les escadrons de la mort "Shabiha " rôdaient aux quatre coins du pays. [ Une bombe baril est un engin explosif improvisé qui consiste en un baril rempli d’explosifs, de gaz, de combustible et de ferraille. Elles sont généralement lancées depuis un hélicoptère, mais peuvent l’être également depuis un avion. NdT]

En 2016, un article de la BBC titrait " Le conflit Syrien : Les bombardements d’Alep entraînent la fermeture du plus grand hôpital ", et répétait sans sourciller les affirmations venant des fronts militaires financés par les États-Unis qui opéraient à Alep pendant les opérations de sécurité en vue d’éliminer des terroriste

La BBC s’empressait de relater :

Des raids aériens russes et syriens sur la moitié est de la ville d’Alep, tenue par les rebelles, ont conduit à la fermeture du plus grand hôpital de la région et tué deux personnes, selon une organisation médicale.

La "Syrian American Medical Society", qui soutient l’hôpital, a déclaré qu’il avait été frappé par des bombes baril.

La BBC - ainsi que les autres médias occidentaux - ont décrit les bombes utilisées par l’armée syrienne comme des" bombes baril ", affirmant qu’en raison de leur construction grossière, elles ne pouvaient pas être précises et que la nature de leurs frappes étaient donc sans"discernement".

Un article de la BBC de 2013 titrait " Le conflit Syrien : Les bombes barils montrent la brutalité de la guerre ", et affirmait :

...les bombes barils qui auraient de nouveau été utilisées à Alep par les forces gouvernementales syriennes ces derniers jours - sont de fabrication artisanale, relativement grossières et frappent sans aucune discrimination.

La bombe baril est principalement un gros engin incendiaire fait maison. Un baril à pétrole ou un conteneur cylindrique du même style, rempli d’essence, de clous ou autres fragments bruts d’obus, ainsi que d’explosifs. Muni d’un système de mise à feu approprié, ils sont tout simplement largués depuis un hélicoptère.

L’article affirmait également que de telles" bombes barils" n’étaient" en aucun cas précises ", sauf bien sûr - quand cela s’avérait nécessaire pour servir la propagande de guerre - comme par exemple pour censément cibler des " hôpitaux" financés par les États-Unis dans la ville terroriste d’Alep.

En 2017, un article de la BBC paru sous le titre " Syrie : ’attaque’ chimique : Ce que nous savons", prétendait :

Plus de 80 personnes ont été tuées le 4 Avril lors d’une présumée attaque chimique contre la ville de Khan Sheikhoun, tenue par les rebelles, dans le nord-ouest de la Syrie.

Des centaines de personnes ont présenté des symptômes correspondant à une réaction à un agent neurotoxique après une attaque aérienne imputée au gouvernement syrien dans la région par l’opposition et les puissances occidentales.

Cet article - bien sûr - était entièrement fondé sur des témoignages, les inspecteurs de l’OIAC [ Organisation pour l’interdiction des armes chimiques NdT] n’ayant pu enquêter sur le site dans la mesure où Khan Sheikhoun était - et est toujours - sous occupation d’Al-Qaida.

L’article de la BBC omet intentionnellement de mentionner que les " échantillons " examinés par l’OIAC ne comportaient aucune chaîne de contrôle vérifiable. En d’autres termes, les prélèvements pouvaient provenir de n’importe où, y compris des laboratoires où ils ont probablement été fabriqués.

Tout au long de la guerre, la BBC a fidèlement répété toutes les affirmations avancées par les militants au sujet des armes chimiques. La BBC est même allée jusqu’à affirmer que l’utilisation répétée d’armes chimiques par "Assad" a été un facteur clé de sa victoire - bien qu’à aucun moment elle n’avance une explication.
Pourquoi des gens qui jouissent du statut de réfugiés dans les pays voisins et même en Europe risqueraient-ils de retourner en Syrie où le "dictateur brutal" Bachar Al Assad non seulement est encore au pouvoir, mais a vaincu ses opposants de manière décisive en utilisant des "bombes barils", des "armes chimiques" et utilisé d’autres formes de violence indicible ?

La réponse est simple - les réfugiés fuyaient la guerre soutenue par les États-Unis et les terroristes qu’ils avaient armés pour diviser et détruire le pays - pas le gouvernement syrien. La grande majorité des déplacés syriens sont restés en Syrie - et se sont simplement installés dans des zones sous protection gouvernementale.

Aujourd’hui, alors que les forces gouvernementales avec le soutien de la Russie et de l’Iran ont rétabli la sécurité dans de nombreuses autres régions du pays - des centaines de milliers d’autres réfugiés rentrent de l’étranger, y compris d’Europe - selon la BBC elle-même.

Il y a eu des efforts considérables pour déformer la perception de la crise des réfugiés déclenchée par le conflit syrien - en particulier parce que les détails de la crise ont clairement révélé qui les Syriens fuyaient réellement et pourquoi.

La BBC et d’autres médias occidentaux ont délibérément et systématiquement omis, dans leurs reportages au fil des ans, d’analyser la situation des réfugiés syriens déplacés dans leur propre pays pour masquer le fait que les réfugiés fuyaient les extrémistes et qu’ils revenaient volontairement dans leur pays après que ceux-ci aient été chassés hors des diverses régions du pays.

Dans cette photo datée du jeudi 29 novembre 2012, la nuit tombe sur une zone contrôlée par les rebelles syriens alors qu’on peut voir dans la rue Sa’ar des bâtiments détruits, y compris l’hôpital Dar Al-Shifa, après les attaques aériennes qui ont visé la zone la semaine dernière tuant des dizaines de personnes à Alep en Syrie. (AP Photo/Narciso Contreras)

Comment expliquer le revirement de la BBC

Dans un article court mais pertinent sur les réseaux sociaux, Charles Shoebridge[NdT], expert en sécurité basé à Londres explique : Quand la belle version préférée devient indéfendable, les médias gèrent cela en passant au reportage comme s’ils n’avaient pas défendu le contraire pendant des années.

En outre, le gouvernement britannique (et la BBC) savent que le Royaume-Uni aura à nouveau des relations avec Assad, ce qui, si on devait continuer de le diaboliser, pourrait se révéler quelque chose de difficile à vendre.

Et bien sûr - la BBC sait très bien que tout téléspectateur ou lecteur qui continue de placer sa confiance dans ses massifs efforts de propagande au quotidien - ne remarquera probablement pas le changement soudain et dramatique dans ce qui est raconté au sujet de la Syrie.

Les correspondants de la BBC prétendront que leurs articles antérieurs, ceux qui qualifiaient sciemment le président syrien Assad de" malade mental ", "gazant son propre peuple" et faisant pleuvoir des "bombes baril" sur la tête de la population étaient "équilibrés" puisque que dans le dernier paragraphe, on y trouvait aussi les déclarations brèves et peu convaincantes des gouvernements syrien ou russe réfutant ces accusations.

On a pu observer une défense similaire alors de l’invasion de l’Irak par les États-Unis en 2003 n’avait pas pu prouver l’existence d’armes de destruction massive, alors même que des organisations médiatiques comme la BBC avaient assuré le public de la nécessité de cette guerre.

La BBC a pratiquement admis avoir fait de la propagande de guerre pendant huit ans, dans le but de détruire la Syrie. Maintenant la BBC relate le retour en Syrie des réfugiés même qui ont subi le sort qu’ils ont subi justement à cause de l’incapacité des médias comme la BBC à informer honnêtement le public. Le coût de la guerre de Syrie aide à rappeler au public pourquoi, pendant les procès de Nuremberg qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, des propagandistes de guerre ont été envoyés à la potence aux côtés de ceux qui ont pu appuyer sur la gâchette grâce à leurs mensonges.

Certes, la BBC jouit encore d’une grande impunité et il est fort peu probable qu’elle soit tenue pour responsable de ses actes dans un avenir proche - il ne faut jamais oublier qu’elle est toujours très active dans le domaine de la propagande - et en particulier de la propagande de guerre - et cela n’est pas de l’"information". Voilà ce qui doit être pris en compte, lorsque ses correspondants couvrent le Moyen-Orient, l’Amérique du Sud ou l’Asie du Sud-Est.

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