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Traduction intégrale

Et si on arrêtait de faire semblant ?(2)

par Jonathan Franzen, traduit par Jocelyne le Boulicaut

lundi 7 octobre 2019, par JMT

AID soutient financièrement le très intéressant site "Les-crises.fr" depuis plusieurs années. Nous avons fait un pas de plus en participant aux traductions des textes anglais quand le site fait appel à la solidarité de ses adhérents. Nous avons donc mandaté une de nos adhérentes, Jocelyne LE BOULICAUT enseignante universitaire d’anglais retraitée pour y participer en notre nom et nous indemnisons son temps passé avec notre monnaie interne

Et si on arrêtait de faire semblant ?(2)

Par Jonathan Franzen 8 septembre 2019 ; https://www.newyorker.com/culture/cultural-comment/what-if-we-stopped-pretending

Jonathan Franzen est un collaborateur habituel du New Yorker et l’auteur, plus récemment, du roman "Purity".

NB : Il s’agit de la traduction en français par Jocelyne Le Boulicaut du texte source de l’article homonyme signé de Bruno Bourgeon paru sur ce site le 26 Septembre 2019

Illustration par Leonardo Santamarta

L’apocalypse climatique approche. Pour s’y préparer, nous devons reconnaître que nous n’y pouvons rien. "Il y a une quantité infinie d’espoir", nous dit Kafka, "mais pas pour nous". C’est un épigramme mystique à souhait, de la part d’un écrivain dont les personnages s’efforcent d’atteindre des buts ostensiblement réalisables mais qui, de façon tragique ou amusante, ne parviennent jamais à s’en approcher. Il me semble que, dans notre monde qui s’assombrit rapidement, le contraire de la remarque de Kafka est tout aussi vrai : il n’y a aucun espoir, sauf pour nous.

Gigantesques incendies

Je parle, bien sûr, du changement climatique. La lutte pour contenir les émissions mondiales de carbone et empêcher la planète de fondre a quelque chose de kafkaien. L’objectif est clair depuis trente ans, et malgré de sérieux efforts, nous n’avons fait pratiquement aucun progrès pour l’atteindre.

Aujourd’hui, les preuves scientifiques sont irréfutables. Si vous avez moins de soixante ans, vous avez de bonnes chances d’assister à la déstabilisation radicale de la vie sur terre, à des récoltes catastrophiques, à des incendies apocalyptiques, à des implosions économiques, à des inondations diluviennes, à des centaines de millions de réfugiés fuyant des régions rendues inhabitables par une chaleur extrême ou une sécheresse permanente. Si vous avez moins de trente ans, vous êtes tout à fait sûr d’en être le témoin.

Si vous vous préoccupez de la planète, des gens et des animaux qui y vivent, il y a deux façons de percevoir les choses. Vous pouvez continuer à espérer que la catastrophe est évitable et vous sentir encore plus frustré ou enragé par l’inaction du monde. Ou vous pouvez accepter que le désastre arrive, et commencer à reconsidérer ce que signifie avoir de l’espoir. Même à cette date si tardive, les expressions d’espoir irréaliste continuent d’abonder.

Pas un jour semble-t-il sans que je lise qu’il est temps de "retrousser nos manches" et de "sauver la planète" ; que le problème du changement climatique peut être "résolu" si nous en appelons à la volonté collective. Même si ce message était probablement encore vrai en 1988, lorsque la connaissance scientifique du phénomène est devenue tout à fait claire, nous avons émis la même quantité de carbone dans l’atmosphère au cours des trente dernières années qu’au cours des deux siècles précédents d’industrialisation. Les faits ont changé et pourtant, le message est resté le même.

Psychologiquement, ce déni fait sens. Malgré le fait révoltant que je serai bientôt mort définitivement, je vis dans le présent, pas dans le futur. Devant le choix entre une abstraction effrayante (la mort) et l’évidence rassurante de mes sens (le petit déjeuner !), mon esprit préfère se concentrer sur cette dernière.

La planète, elle aussi, est encore merveilleusement intacte, encore fondamentalement normale : les saisons changent, une autre année électorale approche, de nouvelles comédies sont sur Netflix — et son effondrement imminent est encore plus difficile à concevoir que la mort. Des apocalypses d’un autre type, qu’elle soient religieuses, thermonucléaires ou astéroïdales, ont au moins la netteté binaire de la mort : un moment, le monde est là, l’instant d’après il a disparu à jamais.

L’apocalypse climatique, en revanche, est chaotique. Elle prendra la forme de crises de plus en plus sévères qui s’aggraveront de façon aléatoire jusqu’à ce que la civilisation commence à se désintégrer. Les choses vont très mal tourner, mais peut-être pas si tôt et peut-être pas pour tout le monde. Peut-être pas pour moi.

Une partie du déni, cependant, est plus volontaire. La position toxique du Parti Républicain sur la science du climat est bien connue, mais le déni est également ancré dans la politique progressiste, ou du moins dans sa rhétorique. Le Green New Deal, le plan directeur de certaines des propositions les plus substantielles avancées sur la question, est toujours présenté comme notre dernière chance d’éviter une catastrophe et de sauver la planète, par le biais de projets gigantesques en matière d’énergie renouvelable.

Bon nombre des groupes qui soutiennent ces propositions emploient le terme " stopper " le changement climatique, ou laissent entendre qu’il est encore temps de l’éviter. Contrairement à la droite politique, la gauche s’enorgueillit d’écouter les climatologues, qui disent effectivement que la catastrophe est théoriquement évitable. Mais tout le monde ne semble pas écouter avec attention. C’est le mot "théoriquement" qu’il faut souligner.

Notre atmosphère et nos océans ne peuvent absorber qu’une quantité limitée de chaleur avant que les changements climatiques, intensifiés par diverses boucles de rétroaction, ne deviennent complètement incontrôlables. Les scientifiques et les décideurs s’entendent pour dire que nous passerons ce point de non-retour si la température moyenne mondiale augmente de plus de deux degrés Celsius (peut-être un peu plus, mais peut-être aussi un peu moins).

Le GIEC [le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution climatique, NdT] nous dit que, pour limiter la hausse à moins de deux degrés, nous devons non seulement inverser la tendance des trois dernières décennies, mais nous approcher de zéro émission nette, à l’échelle mondiale, au cours des trois prochaines décennies.

Scenarii du GIEC

Cela représente, c’est le moins qu’on puisse dire, un défi de taille. Cela suppose également que vous avez confiance dans les calculs du GIEC. De nouvelles recherches, rapportées le mois dernier dans Scientific American, démontrent que les climatologues, loin d’exagérer la menace du changement climatique, ont sous-estimé son rythme et sa gravité.

Pour faire une projection de l’augmentation de la température moyenne mondiale, les scientifiques s’appuient sur une modélisation atmosphérique complexe. Ils prennent une foule de variables et les font tourner dans des supercalculateurs pour générer, disons, dix mille simulations différentes pour le siècle à venir, afin de faire la "meilleure" prédiction de l’augmentation de la température. Lorsqu’une scientifique prédit une hausse de deux degrés Celsius, elle ne fait que donner un chiffre pour lequel elle est très confiante : la hausse sera d’au moins deux degrés. La hausse pourrait, en fait, être beaucoup plus élevée.

En tant que non-scientifique, je fais ma propre modélisation. J’exécute mentalement divers scénarios d’avenir, j’applique les contraintes de la psychologie humaine et de la réalité politique, je prends note de l’augmentation continue de la consommation mondiale d’énergie (jusqu’à présent, le carbone économisé par le développement des énergies renouvelables est largement compensé par la demande [croissante] des consommateurs) et je compte les scénarios dans lesquels une action collective évite la catastrophe. Ces scénarios sont conformes aux recommandations des décideurs et des militants, et ils ont en commun la nécessité de certaines conditions.

La première condition est que chacun des principaux pays pollueurs du monde mette en place des mesures de conservation draconiennes, ferme une grande partie de ses infrastructures énergétiques et de transport et refonde complètement son économie.

Selon un article récent paru dans Nature, les émissions de carbone des infrastructures mondiales existantes, si elles sont exploitées jusqu’au terme de leur durée de vie normale, dépasseront notre " quota " d’émissions, c’est-à-dire les gigatonnes supplémentaires de carbone qui peuvent être libérées sans franchir le seuil de la catastrophe. (Cette estimation ne tient pas compte des milliers de nouveaux projets d’énergie et de transport déjà planifiés ou en construction.)

Pour rester dans les limites de ce quota, une intervention depuis le sommet vers la base doit avoir lieu non seulement dans chaque pays, mais dans tous les pays. Faire de New York une utopie verte ne servira à rien si les Texans continuent à pomper du pétrole et à conduire de gros pick-up.

Les mesures prises par ces pays doivent également être les bonnes. Il faut dépenser d’énormes sommes d’argent public sans gaspillage ni détournements. Il est utile de rappeler ici la plaisanterie kafkaïenne du décret de l’Union européenne relatif aux biocarburants, qui a permis d’accélérer la déforestation de l’Indonésie pour planter des palmiers à huile, et la subvention américaine au carburant à l’éthanol, qui s’est avérée ne profiter qu’aux producteurs de maïs.

Enfin, un nombre écrasant d’êtres humains, dont des millions d’Américains hostiles à l’Etat, doivent se soumettre à d’importants prélèvements fiscaux et à une réduction sévère de leur niveau de vie habituel sans se révolter. Ils doivent accepter la réalité du changement climatique et avoir confiance dans les mesures extrêmes prises pour le combattre.

Ils ne peuvent pas rejeter les informations qui ne leur plaisent pas comme étant fausses. Ils doivent mettre de côté le nationalisme et les ressentiments de classe et de race. Ils doivent faire des sacrifices pour des nations lointaines menacées et des générations éloignées dans l’avenir. Ils doivent vivre dans la terreur permanente d’étés de plus en plus chauds et de catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes, plutôt que de s’y habituer. Tous les jours, au lieu de penser au petit déjeuner, ils doivent penser à la mort.

Terrasses

Traitez-moi de pessimiste, traitez moi d’humaniste, mais je ne vois pas la nature humaine changer fondamentalement de sitôt. Je peux exécuter dix mille scénarios dans mon modèle, et dans aucun d’entre eux, je ne vois l’objectif des deux degrés respecté.

À en juger par les récents sondages d’opinion, qui montrent qu’une majorité d’Américains (dont beaucoup sont Républicains) sont pessimistes sur l’avenir de la planète et au vu du succès d’un livre comme "The Unhabitable Earth" [La Terre inhabitable NdT] de David Wallace-Wells, publié cette année, je ne suis pas le seul à être arrivé à cette conclusion. Mais il y a toujours une réticence à la diffuser.

Certains militants en faveur du climat soutiennent que si on admet publiquement que le problème ne peut être résolu, cela découragera les gens de prendre la moindre mesure pour améliorer les choses. Cela me semble non seulement un calcul condescendant, mais aussi inefficace, étant donné le peu de progrès que nous constatons à ce jour. Les militants qui le font me rappellent les chefs religieux qui craignent que, sans la promesse du salut éternel, les gens ne prennent pas la peine de bien se comporter. D’après mon expérience, les non-croyants n’aiment pas moins leurs voisins que les croyants. Je me demande donc ce qui pourrait arriver si, au lieu de nier la réalité, nous nous disions la vérité à nous-même.

Tout d’abord, même si nous ne pouvons plus espérer échapper à un réchauffement de deux degrés, il existe encore de solides arguments pratiques et éthiques pour réduire les émissions de carbone. À long terme, peu importe à quel point nous dépasserons les deux degrés ; une fois le point de non-retour atteint, le monde s’auto-transformera de lui-même. À court terme, cependant, des demi-mesures valent mieux que l’absence de mesures.

Si nous réduisions nos émissions à mi-chemin, les effets immédiats du réchauffement seraient un peu moins graves et le point de non-retour serait quelque peu reporté. La chose la plus terrifiante au sujet du changement climatique, c’est la vitesse à laquelle il s’approche, l’emballement presque mensuel des records de température. Si l’action collective n’aboutissait qu’à un seul ouragan moins dévastateur, à quelques années supplémentaires de stabilité relative, ce serait déjà un objectif qui mériterait d’être poursuivi.

En fait, ça vaudrait la peine d’aller de l’avant, même si cela n’avait aucun effet du tout. Ne pas réussir à préserver une ressource limitée alors que des mesures de conservation existent, ajouter inutilement du carbone dans l’atmosphère alors que nous savons très bien ce que le carbone provoque, est tout simplement une erreur. Bien que les actions individuelles n’aient aucun effet sur le climat, cela ne veut pas dire qu’elles n’ont aucun sens. Chacun d’entre nous a un choix éthique à faire.

Pendant la Réforme protestante, alors que la "fin des temps" n’était qu’une idée, et non la chose horriblement concrète qu’elle est aujourd’hui, une question doctrinale essentielle était de savoir si vous deviez faire de bonnes œuvres pour aller au Ciel, ou si vous deviez les faire simplement parce qu’elles sont bonnes - parce que, même si le Ciel est un point d’interrogation, vous savez que ce monde serait meilleur si chacun les faisait. Je peux respecter la planète et me soucier des gens avec qui je la partage, sans avoir la certitude que cela me sauvera.

Qui plus est, un faux espoir de salut peut être activement néfaste. Si vous persistez à croire que la catastrophe peut être évitée, vous vous engagez contre un problème si immense qu’il doit être la priorité absolue de chacun pour toujours. L’un des résultats, bizarrement, est une sorte de laisser-aller : en votant pour des candidats verts, en allant au travail à bicyclette, en évitant les voyages en avion, vous pourriez avoir l’impression d’avoir fait tout votre possible pour la seule chose qui en vaille la peine. Alors que, si vous acceptez la réalité que la planète va bientôt surchauffer au point de menacer la civilisation, il y a beaucoup plus de choses que vous pourriez faire.

Capteurs photovoltaïques

Nos ressources ne sont pas infinies. Même si nous en investissons beaucoup dans un pari de très longue haleine, en réduisant les émissions de carbone dans l’espoir que cela nous sauvera, il n’est pas sage de les investir toutes. Chaque milliard de dollars dépensé dans les trains à grande vitesse, qui peuvent ou non convenir à l’Amérique du Nord, représente un milliard de dollars qui n’est pas mis de côté en vue des catastrophes, des réparations dans les pays inondés ou des secours humanitaires futurs.

Jumelles

Tout grand projet d’énergie renouvelable qui détruit un écosystème vivant - le développement en cours de l’énergie "verte" dans les parcs nationaux du Kenya, les projets hydroélectriques géants au Brésil, la construction de fermes solaires dans des espaces ouverts plutôt que dans des zones habitées - affaiblit la résistance de la nature qui lutte déjà pour survivre. L’épuisement des sols et de l’eau, la sur-utilisation des pesticides, la dévastation des zones de pêche mondiales sont également des problèmes qui nécessitent une volonté collective et, contrairement au problème du carbone, il est en notre pouvoir de les résoudre.

En prime, de nombreuses actions de conservation de faible technicité (restauration des forêts, préservation des prairies, réduction de la consommation de viande) peuvent réduire notre empreinte carbone aussi efficacement que les changements industriels massifs.

La guerre totale contre le changement climatique n’avait de sens qu’aussi longtemps qu’elle pouvait être gagnée. Une fois que nous avons accepté l’avoir perdue, d’autres types d’actions prennent leur sens. La préparation aux incendies, aux inondations et aux réfugiés en est un exemple concret.

Mais la catastrophe imminente accroît l’urgence de presque toutes les actions visant à améliorer la situation dans le monde. En période de chaos grandissant, les gens cherchent une protection dans le tribalisme et la force armée, plutôt que dans la primauté du droit et notre meilleure défense contre ce genre de dystopie est de maintenir des démocraties, des systèmes juridiques et des communautés qui fonctionnent bien. A cet égard, tout mouvement vers une société plus juste et plus civique peut désormais être considéré comme une action significative en faveur du climat.

Garantir des élections loyales est une action climatique. Lutter contre les inégalités extrêmes de richesses est une action climatique. Arrêter les mécanismes de haine sur les médias sociaux est une action climatique. Instaurer une politique d’immigration humaine, défendre l’égalité raciale et l’égalité des sexes, promouvoir le respect des lois et leur application, soutenir une presse libre et indépendante, débarrasser le pays des armes offensives, voilà autant d’actions climatiques significatives. Pour survivre à la hausse des températures, chaque système, qu’il soit naturel ou humain, devra être aussi robuste et sain que nous pourrons le rendre.

Et puis il y a la place de l’espoir. Si votre espoir pour l’avenir dépend d’un scénario extrêmement optimiste, que ferez-vous dans dix ans, lorsque le scénario deviendra irréalisable, même en théorie ? Abandonner complètement la planète ? En m’inspirant des avis des conseillers financiers, je suggérerais un portefeuille plus équilibré d’espoirs, certains à plus long terme, une majeure partie à plus court terme. C’est très bien de lutter contre les limites de la nature humaine, en espérant atténuer le pire de ce qui nous attend, mais il est tout aussi important de livrer des batailles plus modestes, plus locales, que vous pouvez espérer gagner de manière réaliste.

Continuez à faire ce qu’il faut pour la planète, oui, mais continuez aussi à essayer de sauver ce que vous aimez en particulier - une communauté, une institution, un endroit sauvage, une espèce en difficulté - et réjouissez-vous de vos petits succès. Toute chose bien que vous faites maintenant est sans doute une protection contre un avenir plus chaud, mais ce qui est vraiment le plus important, c’est que c’est bon aujourd’hui. Tant que vous avez quelque chose à aimer, vous avez quelque chose dans lequel mettre de l’espoir.

À Santa Cruz, où j’habite, il y a une organisation appelée Homeless Garden Project [projet Jardin des sans-abris, NdT]. Dans une petite ferme de l’ouest de la ville, elle offre aux sans-abri de la ville un emploi, une formation, un soutien et un sentiment d’appartenance à la collectivité. Elle ne peut pas "résoudre" le problème des sans-abri dans sa globalité, mais elle change des vies, une à la fois, depuis près de trente ans.

En s’appuyant en partie sur la vente de produits bio, elle contribue plus largement à une révolution de notre perception des gens dans le besoin, de la terre dont nous dépendons et de la nature qui nous entoure. L’été, en tant que membre du programme C.S.A [Community Supported Agriculture - achats de produits locaux et de saison à la ferme, équivalent des AMAP NdT] j’apprécie son chou vert et ses fraises, et à l’automne, parce que le sol est vivant et non contaminé, de petits oiseaux migrateurs trouvent leur nourriture dans ses sillons.

projet Jardin des sans-abris, de Santa Cruz

Il arrivera sans doute un jour, dans moins longtemps qu’aucun d’entre nous n’aime à le penser, où les systèmes d’agriculture industrielle et de commerce mondial s’effondreront et où les sans-abri seront plus nombreux que les personnes ayant un logement. À ce moment-là, l’agriculture locale traditionnelle et les communautés fortes ne seront plus seulement des mots à la mode pour les libéraux.

La gentillesse envers les voisins et le respect de la terre - entretenir un sol sain, gérer judicieusement l’eau, prendre soin des pollinisateurs - seront essentiels pendant la crise et pour la société quelle qu’elle soit qui y survivra. Un projet comme le Jardin des sans-abri m’offre l’espoir que l’avenir, alors qu’il sera sans aucun doute pire que le présent, pourrait aussi, d’une certaine façon, être meilleur. Mais surtout, cela me donne de l’espoir pour aujourd’hui.

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