AID Association Initiatives Dionysiennes

Ouv zot zié !

Accueil > Chroniques de la Macronésie > CM47- Emmanuel Macron dévoile son visage dans le magazine Forbes

Banquier un jour, banquier toujours ?

CM47- Emmanuel Macron dévoile son visage dans le magazine Forbes

par Dr Bruno Bourgeon, président d’AID

jeudi 10 mai 2018, par JMT

Ah la disruption ! Il fut un temps, pas si lointain, en 1967, qu’était publié dans la collection "Fleuve Noir", le "Retour aux Etoiles" d’Edmond Hamilton, où John Gordon, petit comptable new-yorkais devenu empereur interstellaire d’une autre dimension, utilisait le disrupteur, arme absolue terrifiante détruisant des pans entiers d’univers, utilisée pour sauver la civilisation de méchants extra-terrestres si bizarres qu’ils en étaient invisibles et indétectables :-).

Finalement, c’est une bonne anticipation de notre système économique libéral, la "main invisible du marché", d’une stupidité sans limite, cf les crises économiques ni prévisibles ni curables, qui détruit peu à peu, mais bien trop vite, l’environnement dont il a besoin, mais aussi les sociétés et les êtres humains qui ont le malheur de n’en être pas des adorateurs béats.

Jupiter a donc révélé quelques scoops quelque peu éculés, à la fois pour se justifier d’être de plus en plus le président des très riches (ses deux prédécesseurs en sont jaloux !) et pour se faire bien voir de son nouveau copain blondasse (autre scoop, ce fut complètement raté car l’autre taré ne s’intéresse qu’à ses électeurs aussi bas du plafond que lui, les cocus de l’élection étant exclusivement de ce côté de l’Atlantique :-)

La future France, pleine de startups dont 90% avorteront en quelques mois (mais heureusement on a le RSA, pas les USA, et tant pis pour ceux qui y auront mis leurs billes :-), dont beaucoup de salariés sont déjà revenus d’Uber et de ses promesses fallacieuses (c’est juste aussi bien vu de vouloir développer Uber en France que pour Sarkozy faire de la pub pour les prêts hypothécaires au moment où se déclenchait la crise des subprimes , on n’est jamais trahi que par ceux qu’on aime :-), sera parfaite pour la clientèle de Forbes : quelques millions de millionnaires, quelques millions d’opérateurs incontournables (parce que les très riches veulent quand même pouvoir jouir de leur fric) et pour le reste, la plèbe voire des esclaves pour dettes, qui espérera pour vivre de grattouiller quelque parcelle ingrate ou de récupérer quelque éclaboussure du ruissellement toujours espéré par le libéralisme de la part des très riches !

Le pied absolu, on vient de réinventer la République Romaine 2.0 ( avé le smartphone ! :-). Ah quel avenir excitant que la Macronésie ! Comme à la République romaine, il faudra un empereur : à quand l’intronisation de Louis-Napoléon Bottom Up Ier ?

CM47- Emmanuel Macron dévoile son visage dans le magazine Forbes

Dans une interview accordée en visio-conférence par notre président au magazine économique Forbes, Emmanuel Macron se dévoile cash, au grand jour. Premier constat : non, la suppression de cette « exit tax » n’a pas été conçue comme une provocation au lendemain du 1er mai, car l’entretien a été effectué le 13 avril... soit peu avant la visite aux États-Unis.

Emmanuel Macron revendique son passage par la banque Rothschild. Cette expérience du privé, dit-il, permet de comprendre l’état d’esprit des entrepreneurs. Le président français en profite d’ailleurs pour adresser une pique au MEDEF : « Les représentants des entrepreneurs n’ont parfois pas les mêmes intérêts que les entrepreneurs eux-mêmes... ». Cette expérience du privé lui sert aussi à comprendre Donald Trump, affirme Emmanuel Macron, qui décrit le président américain comme un « deal maker », un « faiseur d’accord »

Cette empathie avec les entrepreneurs amène Emmanuel Macron à justifier la fin de « l’exit tax ». Au moyen d’une métaphore nuptiale : quand vous voulez vous marier, vous n’interdisez pas à votre partenaire de divorcer… Eh bien c’est pareil pour le capital : pour l’attirer, il faut lui permettre de repartir. L’Etat est donc décrit comme un séducteur, se pare de ses plus beaux atours, notamment fiscaux, pour espérer être choisi par le détenteur de capital. Passons sur le fait que le trading à haute fréquence et les opérations boursières ultra-rapides tiennent moins du mariage que de l’aventure d’un soir…

On passe aussi sur une curiosité : dans la version anglophone de l’interview, Emmanuel Macron décoche quelques flèches contre EDF. Le président y qualifie l’électricien de « vieille entreprise traditionnelle », réticente à fermer des centrales au charbon. Curieusement, dans la version française de Forbes, cet extrait a été coupé.

L’intéressant est que la logique d’Emmanuel Macron est exposée au grand jour, elle ne se déguise pas. Il n’est pas question des « premiers de cordées » et autres éléments de langage destinés au public français. Face au magazine Forbes, célèbre pour évaluer la fortune des milliardaires, Macron paraît dans son élément. Un peu comme Edouard Philippe qui, il y a quelques mois, assumait sa politique « pro-riches » dans le Financial Times. La couverture de Forbes est éloquente : on y voit Emmanuel Macron tout sourire, avec ce titre : leader of the free markets (chef de file de l’économie libre), par opposition au Brexit britannique et aux visées protectionnistes des États-Unis.

« L’économie repose sur la confiance et l’assurance. Donc plus vous êtes clair sur vos intentions, plus vous serez efficace ». Dans un pays qui se méfie du capital et de ceux qui possèdent, jamais un président n’était allé aussi loin. On est loin de François Mitterrand et « l’argent qui corrompt ». Loin aussi de François Hollande qui évoquait « les riches » en se pinçant le nez. Loin, même, d’un Nicolas Sarkozy devenu keynésien lors de son discours de Toulon...

Emmanuel Macron résume ainsi sa politique économique : baisse de la fiscalité des entreprises - la taxe sur les bénéfices non réinvestis passe de 32 à 25%, alors qu’elle est à 40% aux USA - suppression de l’exit tax, diminution des cotisations patronales, fin de la complexité administrative, qu’il appelle un fardeau. Tout est dit sur le ton de l’évidence. Le président français répète d’ailleurs par deux fois « there’s no other choice » (TINOC), il n’y a pas d’autre choix. Version moderne du TINA, « there’s no alternative » de Margaret Thatcher. Comme s’il ne s’agissait pas de choix politique mais de bon sens. On a là une illustration de l’extrême-centre. Pourtant, Emmanuel Macron ne disait pas la même chose il y quelques années. Dans un article publié par la revue Esprit en 2011, le jeune banquier d’affaires et disciple de Paul Ricoeur, expliquait que la fiscalité était par définition un choix idéologique. Et qu’il fallait la présenter comme telle. Il est des vérités qu’un banquier-philosophe peut se permettre davantage qu’un président de la République.

Dr Bruno Bourgeon, président d’AID, http://aid97400.re d’après Le Monde, Marianne et France-Culture

version imprimable :

PUBLICATION DANS LES MEDIAS LOCAUX

* Courrier des lecteurs de Zinfos974 du Mardi 8 Mai 2018 - 09:04

* Courrier des lecteurs dans Le Quotidien de la Réunion du

* Courrier des lecteurs dans Imaz Press Reunion

Dans "Forbes", un Macron obsédé par la "disruption" et plus thatchérien que jamais

Par Hadrien Mathoux, Publié le 02/05/2018 à 19:05

Lors de son entretien avec le magazine américain, le président développe longuement sa vision de l’économie française. La "disruption" et la libéralisation y sont jugées indispensables pour adapter le pays à la marche du monde. Aux critiques, Emmanuel Macron répond en 2018 comme Margaret Thatcher dans les années 1980 : "Il n’y a pas d’alternative".

Logiquement, l’annonce de la suppression de l’exit tax a retenu l’attention de ceux qui se sont penchés sur l’interview d’Emmanuel Macron par le magazine américain Forbes, publiée ce mardi 1er mai. Mais, au-delà d’une mesure qui devrait faire économiser 800 millions d’euros aux plus fortunés dès 2019, la retranscription des 20 minutes qu’a passées le Président à parler via Skype aux journalistes Randall Lane et Parmy Olson permet de se faire une idée encore un peu plus précise de la vision de l’économie française que porte le chef de l’Etat. Dans cet entretien avec la presse libérale, Emmanuel Macron, mis à l’aise par des interlocuteurs acquis à sa cause, se lâche et livre sans complexes une pensée qui emprunte autant à la "disruption" digitale du XXIe siècle qu’au néolibéralisme de Margaret Thatcher lors des années 1980.

D’emblée, le président se pose en surplomb, adoptant la posture du tuteur qui doit enseigner la bonne parole aux Français : "Comme je l’ai expliqué à mon peuple, nous sommes au tout début d’une immense transformation globalement due à l’arrivée du numérique, à la disruption digitale, et maintenant avec l’émergence de l’intelligence artificielle." Autre figure imposée du macronisme, la rupture nette que marquerait sa présidence : "Pendant trois ou quatre décennies en France, les gens ont réagi à ce changement en déclarant qu’ils y résisteraient. Les partis de gauche et de droite ont en fait proposé à notre peuple de se protéger contre les changements."

A ceux qui voudraient se "protéger" contre les changements, Emmanuel Macron sert ce qui est devenu son mantra : "Nous avons besoin de réformer en profondeur, y compris la partie traditionnelle de l’économie. L’agriculture, l’industrie et les services sont déjà totalement disruptés." Disrupter : ce terme, signifiant grosso modo "bouleverser en profondeur une situation" est d’habitude plutôt utilisé par les patrons de start-up et les as du marketing. Le président de la République l’emploie six fois en 20 minutes avec les journalistes de Forbes.

Emmanuel Macron joue cartes sur table : la révolution numérique et la fin des emplois stables sont présentés par le chef de l’Etat comme des évolutions inéluctables. "Ce que je propose comme changement de profondeur est d’expliquer au peuple français : la meilleure protection n’est pas de vous protéger contre le changement. Parce qu’il va arriver", assure-t-il.

Allant jusqu’à moquer ceux qui s’inquiéteraient d’une uberisation de l’économie : "Beaucoup de gens expliquent aux citoyens français, ’je vous protégerai contre les effets pervers d’Uber ou de Airbnb’, mais ces entreprises sont là et les consommateurs français les adorent, même si elles mettent en péril beaucoup d’emplois…" Emmanuel Macron est d’ailleurs prêt à ouvrir grand les portes du pays aux deux géants venus d’Amérique : "Je veux que mon pays soit ouvert à la disruption et à ces nouveaux modèles", livre-t-il à Forbes.

Dans la France made in Macron, la "disruption" est partout ; l’objectif est de former chaque Français pour qu’il puisse se retourner, et rebondir d’emploi en emploi. L’éducation et l’apprentissage sont considérés comme "la vraie protection" par le président. "Si votre secteur est disrupté par un nouvel acteur, la meilleure protection que je peux apporter, c’est de vous entraîner pour aller dans un autre secteur et inventer votre nouvel avenir."

Le chef de l’Etat raconte même qu’il regarde avec gourmandise la manière dont "les nouvelles start-up et les start-up françaises sont en train de disrupter et de créer des problèmes pour les grandes compagnies comme EDF". Il affirme avoir adressé ce conseil à la grande compagnie d’électricité, détenue à plus de 85% par l’Etat : "Vous devriez investir dans ces start-up. Elles vont probablement vous disrupter, donc le meilleur moyen de procéder est d’être leur partenaire."

Dans les colonnes de Forbes, la vision macronienne est peut-être plus claire que jamais : il s’agit d’ouvrir la France aux grands vents de la mondialisation et du libre-échange. "Cela signifie plus de flexibilité et d’accélération dans l’économie, une approche ’business-friendly’ (...) Le message que je veux envoyer aux investisseurs étrangers est que nous sommes en train de faire baisser l’impôt sur les sociétés, de simplifier tout, d’apporter plus de flexibilité au marché du travail, d’accélérer la transformation de l’économie française."

Du TINA au TINOC

Quant aux oppositions et aux réserves, Emmanuel Macron en fait bien peu de cas. Il y répond de la même manière que la Première ministre britannique Margaret Thatcher dans les années 1980, en changeant un petit peu la formule : là où la conservatrice assénait "There is no alternative (il n’y a pas d’alternative, ndlr)", le président français répète : "There is no other choice (il n’y a pas d’autre choix)". Le TINA s’est transformé en TINOC, mais la vision est identique.

Elle consiste à présenter les réformes libérales, non pas comme des choix politiques, mais comme des étapes indispensables ne souffrant pas d’être discutées. "La seule manière de procéder, selon moi, est d’expliquer au peuple français que nous mènerons ces réformes, sans aucun doute", martèle Macron, évoquant la réforme de la SNCF et toutes celles qui auront trait aux "services publics" ; "Je n’abandonnerai ou ne diminuerai pas l’ambition de la réforme car il n’y a pas d’autre choix."

Le président compte sur "la communauté du business" pour "investir, créer de l’emploi"... et faire ainsi "accepter le changement" aux classes moyennes qui douteraient du bien-fondé des remèdes libéraux. En échange de cet hypothétique "cercle vertueux", Emmanuel Macron est prêt à faire toutes les concessions : réduction de l’impôt sur les sociétés de 32 à 25%, coupes dans le "fardeau" que représenteraient les taxes sur les entreprises, et suppression, donc, de l’exit tax.

Pour justifier cette dernière mesure, le président n’hésite pas à convoquer une métaphore audacieuse. "Si vous êtes capables d’attirer, tant mieux pour vous, mais si ce n’est pas le cas, on devrait être libre de divorcer. Et je pense que si vous voulez vous marier, vous ne devriez pas expliquer à votre partenaire ’si tu te maries avec moi, tu ne seras pas libre de divorcer’. Je ne suis pas si sûre que cela soit la meilleure manière d’avoir une femme ou un homme qui vous aime. Donc, je suis pour être libre de se marier et libre de divorcer."

L’économie et le mariage, deux domaines visiblement similaires pour le président de la République, qui conclut : "Les gens sont libres d’investir où ils le veulent". Message reçu 5 sur 5 par Forbes, qui couronne Emmanuel Macron "leader des marchés libres" et applaudit le fait que la France "adopte enfin l’esprit d’entreprise". C’est aussi ça, la start-up nation.

Emmanuel Macron, cash dans Forbes

03/05/2018

L’entretien du chef de l’Etat au magazine économique américain a le mérite de la clarté.

Premier constat à la lecture de cette interview : non, la suppression de cette "exit tax" n’a pas été conçue comme une provocation au lendemain du 1er mai, comme on l’a beaucoup entendu. L’entretien a été réalisé - par visioconférence, précise le magazine - il y a trois semaines, le 13 avril... soit peu avant la visite d’Etat d’Emmanuel Macron aux États-Unis.

Dans cet entretien, Emmanuel Macron revendique son passage par la banque Rotshchild. Cette expérience du privé, dit-il, permet de comprendre l’état d’esprit des entrepreneurs. Le président français en profite d’ailleurs pour adresser une pique au MEDEF, sans le nommer… "Les représentants des entrepreneurs n’ont parfois pas les mêmes intérêts que les entrepreneurs eux-mêmes..."

Cette expérience du privé lui sert aussi à comprendre Donald Trump, affirme Emmanuel Macron, qui décrit le président américain comme un « deal maker », un "faiseur d’accord".

Cette empathie avec les entrepreneurs amène Emmanuel Macron à justifier la fin de l’"exit tax". Au moyen d’une métaphore nuptiale : quand vous voulez vous marier, vous n’interdisez pas à votre partenaire de divorcer… Eh bien c’est pareil pour le capital, explique-t-il en substance : pour l’attirer, il faut lui permettre de repartir. L’Etat est donc décrit comme un séducteur, qui doit se parer de ses plus beaux atours, notamment fiscaux, pour espérer être choisi par le détenteur de capital. Passions sur le fait que le trading à haute fréquence et les opérations boursières ultra-rapides tiennent moins du mariage que de l’aventure d’un soir…

La logique exposée au grand jour

On passe aussi sur une petite curiosité : dans la version anglophone de l’interview, Emmanuel Macron décoche quelques flèches contre EDF. Le président y qualifie l’électricien de "vieille entreprise traditionnelle", réticente à fermer des centrales au charbon. Curieusement, dans la version française de Forbes, cet extrait a été coupé.

Ce qui est intéressant dans cet entretien, c’est que la logique d’Emmanuel Macron est exposée au grand jour, elle ne se déguise pas. Dans cet entretien, il n’est pas question des "premiers de cordées" et autres éléments de langage destinés au public français. Face au magazine Forbes, quinzomadaire célèbre pour évaluer la fortune des milliardaires, Emmanuel Macron paraît dans son élément. Un peu comme Edouard Philippe, il y a quelques mois, qui assumait sa politique "pro-riches" dans le Financial Times. La couverture de Forbes ne dit d’ailleurs pas autre chose : on y voit Emmanuel Macron tout sourire, avec ce titre : leader of the free markets (qu’on pourrait traduire par "chef de file de l’économie libre"), par opposition au Brexit britannique et aux visées protectionnistes des États-Unis.

Emmanuel Macron revendique cette clarté...

« L’économie repose sur la confiance et l’assurance. Donc plus vous êtes clair sur vos intentions, plus vous serez efficace ». Dans un pays qui se méfie culturellement du capital et de ceux qui le possèdent, jamais un président n’était allé aussi loin. On est loin de Mitterrand et "l’argent qui corrompt". Loin aussi de François Hollande qui évoquait "les riches" en se pinçant le nez. Loin, même, d’un Nicolas Sarkozy devenu keynésien lors de son discours de Toulon...

Emmanuel Macron résume ainsi sa politique économique : baisse de la fiscalité des entreprises, suppression de l’"exit tax", diminution des cotisations patronales, fin de la complexité administrative, qu’il appelle un fardeau ("a burden" en anglais).

Tout est dit sur le ton de l’évidence. Le président français répète d’ailleurs par deux fois « there’s no other choice », il n’y a pas d’autre choix. Version à peine adoucie du TINA, there’s no alternative de Margareth Thatcher. Comme s’il ne s’agissait pas de choix politique mais de bon sens. On a peut-être là une illustration de que le philosophe québecois Alain Deneault appelle "l’extrême-centre".

Pourtant, Emmanuel Macron ne disait pas la même chose il y quelques années. Dans un article publié par la revue Esprit en 2011, le jeune banquier d’affaires et disciple de Paul Ricoeur, à l’époque, expliquait que la fiscalité était par définition un choix idéologique. Et qu’il fallait le présenter comme tel.

Il est visiblement des vérités qu’un banquier-philosophe peut se permettre... davantage qu’un président de la République.

Frédéric Says

Exclusive : French President Macron Says He Will End France’s Notorious ’Exit Tax’

Randall Lane , Forbes Staff, May 1, 2018 @ 08:38 AM 13,464

Forbes’ Chief Content Officer Randall Lane and Europe-based Staff Writer Parmy Olson interviewed French President Emmanuel Macron as part of Olson’s cover story on France’s entrepreneurial resurgence. Below is the full transcript of the 20-minute talk. Most notably, Macron declared—for the first time, according to sources in the president’s office—that next year he intends to repeal France’s notorious "exit tax," a 30% hit for entrepreneurs who choose to take money or assets out of France, and thus a tremendous disincentive to start a business there.

The interview took place ahead of Macron’s state visit to the United States, on April 13, 2018, and was conducted face-to-face via Skype.

Randall Lane : We’ve been spending a lot in time in France, including Station F. Parmy’s been talking to entrepreneurs across France. I saw you in Davos, and one of the things that you were talking about was the idea of changing to a system that emphasizes capital more, emphasizes tax cuts and openness over, let’s say, insuring or artificially propping up jobs. You also talked about how the left and the right of France are traditionally resistant to change. So how are you pushing change right now ?

President Macron : Look, I think the first thing that I want to achieve during my mandate–I was very clear about it with French people before the election–is precisely a big transformation. Because as I explained to my people, we are at the very beginning of a huge transformation globally due to digital change, digital disruption, with now the emergence of artificial intelligence. We want to play an active role in this global shift and that’s why, for instance, we have organized a big conference on artificial intelligence two weeks ago. The Green transition also causes huge change in terms of consumption, investment, and production. Both of them drive a transformation of the way people produce, consume, organize themselves, and think. For three or four decades in France, people have reacted to this change by claiming they would resist it. Both left and right parties have in fact proposed our people to protect them against changes.

And I think I convinced French people, and I am still working on that in order to say “this change is here." The question is how to embrace this change and be proud of it. So how to attract maximum of investment, how to create the maximum of jobs, how to be one of the leaders of this new world, in the environmental and digital sectors. But for that, we need to reform and transform in depth, including the traditional part of economy. I mean agriculture, industry, services are already being totally disrupted. So we need to be clear on where to invest, how to make the right reforms, and which kind of protection we should provide to our people.

What I propose as a core change is to explain to French people : the best protection is not to protect you against change. Because it will happen. Many people explain to French citizens, “I will protect you against the side effects of Uber or Airbnb,” but these companies are here and French consumers love them although they put a lot of jobs in jeopardy…

Lane : But they also created jobs.

Macron : Yes, they created a lot of jobs as well ! But for the “old jobs” the best protection is not to say “we will resist.” No. It is to say “I want to provide a protection for you. And this individual protection is about training and retraining.” And for me that’s the general umbrella. So, in a nutshell, it means more flexibility and acceleration in the economy, a business friendly approach, and an appropriate protection for people and citizens by investing massively in education and vocational training. Because that’s the real protection. If your sector is disrupted by a new player, the best protection I can provide is to retrain you to go to another sector and invent your new future.

Lane : That, that makes perfect sense. The issue, of course, though, is you have entrenched decades of history, especially with the labor unions. President Sarkozy and President Hollande, as you know very well, also were talking about reforms and ultimately faced a lot of headwind from the labor unions. So how does the outcome come out differently this time ?

Macron : The first reform we passed was the most important one about the labor market. And, the idea of this reform was basically to suppress a lot of the regulations made by law at the national level to create more flexibility and put a lot of things at the sector level or at the corporate level. And this new devolution in terms of decision totally changed the relationship and put the key topics of discussion with union representatives on the table from the very beginning. Which is the best way to reach a compromise, and to reduce the ability of some unions to block the labor market reform.

Now we are facing a new series of opposition because of the reform of our railway system, because of the reform of our public services and so on. But we will face them. The only way to proceed, according to me, is to explain to French people that we will deliver these reforms, no doubt.

We do not want to open the Pandora Box, we will stay calm and explain that if we take the requested time, we will deliver these reforms. Perhaps some of them will want to organize strikes for weeks or months. We have to organize ourselves. But I will not abandon or diminish the ambition of the reform because there is no other choice.

Parmy Olson : Mr. President, from having spoken to a lot of startups, including at Station F, they’re very happy with the reforms that you’re bringing in and they feel like France is moving into a more business-friendly future. However there are concerns about whether your administration will truly be different from previous administrations in fighting in the corner of the startups with disruptive business models — you mentioned Uber and ride sharing earlier — against the incumbent industries. To what extent can startups be confident that you have their back as they try to bring in these disruptive models to the legacy industries ?

Macron : Look, because I think the new generation of startups we have now are much more compatible with incumbent players.

They create a huge acceleration in the business. If you look at the startups in environment, healthcare, and so on, they are big accelerators for classical businesses, but they are not in a situation to block these businesses. I think in certain sectors, in mobility for instance, if you speak about Uber vs. the taxi drivers, if you take Airbnb vs. traditional hotel and leisure companies, you can have conflicts. And the best way is to deal directly with these potential conflicts. And this is for me a political choice. It’s not something to deal with the administration. That’s a political decision. I want my country to be open to disruption and to these new models. So I will deliver the evidence of that.

My view is that today, as we have defined a very clear strategy for the country, it’s much easier for them. For instance, if you are in a country where the strategy is not clear regarding climate change, that’s a big issue for many startups. Because when, for instance, there are many coal plants, a lot of big traditional industries and brown or black businesses, innovation might be slowed down..

I decided a very clear plan, I took a strong commitment to “Make our planet great again.” We have attracted a number of new startups from abroad and French startups are also disrupting and creating some issues for big companies like EDF. But I’m fine with that. And I told EDF, you should invest in these startups. They will probably disrupt you, so the best way to proceed is to be their partner. The mindset of a lot of French large caps is actually changing.

Olson : It sounds like you’re, there’s a lot of need-

Macron : There is no other choice. To take a concrete example, I have four coal plants in my country. I took the decision to close them down. Uniper and EDF, very classical old companies, resisted a lot. But I decided from the very beginning to make it clear we would close them. I told them, “We will help you to close them, but we will close them. No other choice.” So help the “older” ones to accelerate and embrace the green revolution. That’s the best way to proceed.

Lane : In the States it was very well-noticed that you called on the green tech entrepreneurs, that France is open for business. Have you actually been able to track real businesses or, or was that more of a message ?

Macron : No, we attracted a lot of entrepreneurs and researchers through this program. By the way, I welcomed the top laureates of this program in December at Station F. We’ve welcomed people coming from the U.S., India, Australia… This is very positive, but it also gave the best evidence of the fact that we made a lot of mistakes in the past. A third of these entrepreneurs and researchers were French-

Olson : Oh, a diaspora.

Macron : ... who decided one, two, or three decades ago to leave the country because they thought it was not possible to succeed here. So I was very proud that they decided to come back. A third of them were French but working for U.S. or Indian startups and so on, and two thirds were half-American. So one third coming from the U.S. directly and one third coming from the rest of the world.

We received thousands of answers, and we selected a few hundred, and we invested more specifically on the best 20 people. Because I would like to have a fast track program in within the “Make our planet great again” initiative in order to show the evidence that if you invest money, if you create the best possible conditions, you can drive a revolution and create jobs.

I think the best evidence–where your president is right–is about jobs creation. That’s the main driver for our people and middle classes. The challenge we all have is how to make it clear for our people and our middle classes, that new business models create new jobs. Because they usually see the existing or disappearing jobs, which are often linked to traditional sectors, but they don’t see the new jobs coming yet. So the big challenge when you accept to be open is about acceleration. You have to show that you can deliver in terms of results. So that’s why I want to accelerate and invest continuously.

Lane : Also do you feel pressure ? Is there a time urgency ? You have a window to make change, but then if results don’t happen, we see what happens around the world with elections when people don’t see results in a fixed time period.

Macron : You’re right. Historically, especially in Europe, most of political leaders decided to launch reforms at the end of their mandate. I did exactly the opposite. I front-loaded a lot of reforms. I have been elected 11 months ago, and I launched a series of reforms, which were considered in France as impossible. I have a very simple motto : “Late is too late.” And something we have to deliver today cannot be postponed to tomorrow.

The economy is about trust and confidence. So the clearer you are about what you intend to do, the more efficient you are with the business community. And the day you create this trustful relationship with the business community, they invest, they employ, and they send a clear message to your middle classes. That’s how we can recreate a virtuous circle. I mean, how to have your middle classes accepting change because they see that this change could provide jobs and a better future for them. And for sure people from our middle classes, if they see that jobs are created, that CO2 emissions are reduced, that you offer an ecosystem which is much more convenient and modern, they buy that. That is what they want. The problem today is that we don’t go fast enough.

Olson : Mr. President, I wonder if I can drill down on one aspect of that virtuous circle you’re talking about and creating the momentum and the detail in the reform. One thing that I heard a couple of times from entrepreneurs even after the reforms that you’ve brought in is they say the tax burden is still a struggle for them. On the one hand, for example, they have talked about paying employee tax before hiring any employees and also looking at the pay slips, 25 different lines of figures and numbers, it’s very difficult to decipher. I wonder if you can give us a little insight into how you plan to perhaps both ease the tax burden for entrepreneurs and simplify it ?

Macron : Yes, yes, definitely. So first we’ll decrease the corporate tax to 25%. It’s 32% in the country today. So we will decrease it by seven points. Second, the employee tax you mentioned we are suppressing them, and we are cutting a lot of small taxes that our entrepreneurs had to pay. Third, we are simplifying everything. We had employee tax credits than an entrepreneur could get only a year after wages were paid. What was described to you is perfectly true. We have administrative documents with dozens of lines, which are sometimes difficult to understand for entrepreneurs and their employees. We will simplify that.

So in early 2019, we will be passing a big reform. It’s already voted. But it will be implemented as of January ’19. Everything will be simplified and made clearer in the pay slips because tax credits will be replaced by immediate wage taxes reduction. So I mean, that’s a huge administrative work with the objective to streamline a lot of things.

This burden described by the entrepreneurs is absolutely true. Regarding taxes and charges, we reduce them significantly. We are also doing a big simplification effort and a big administrative change. And we suppressed this year as well a lot of charges on salary part that’s a big reform that triggered various opposition, but it is done.

Olson : Can you put a timeline on that ?

Macron : The second point is the relationship with the administration. We are passing a law on “the right to error." That’s a huge change for entrepreneurs and it was an important request from them because historically the French administration had the reflex to sanction taxpayers when they discovered a tax irregularity or mistake. Now we want our administration to be able to accompany our people and our entrepreneurs and help them to correct these mistakes. So that’s a big shift. This law will be implemented by the end of the year.

Lane : In terms of attracting foreign capital and foreign businesses, any plans on the “exit tax,” which we’ve heard is something that makes foreign companies very hesitate to open in France ?

Macron : Regarding foreign companies and the exit tax, I want to suppress it. The exit tax sends a negative message to entrepreneurs in France, more than to investors. Why ? Because it means that beyond a certain threshold, you are penalized if you leave. So except for those who make a green field initiative, investors are not concerned. But that’s a big mistake for our own startups because a lot of them in the past when they considered France to be less attractive, decided to launch their projects from scratch abroad in order to avoid this tax. So, we will suppress it next year. That’s a very good remark.

Lane : Suppress it ? Cut it or cut it down or cut it out entirely ?

Macron : Suppress it. I don’t want any exit tax. It doesn’t make sense. People are free to invest where they want. I mean, if you are able to attract, good for you, but if not, one should be free to divorce. And I think, if you want to get married, you should not explain to your partner that “if you marry with me, you will not be free to divorce." I’m not so sure it is the best way to have a lady or a man who loves. So I’m for being free to get married and free to divorce.

You know it’s not particularly good for French public finances either. It’s very tiny and that’s a cost of opportunity. So the message I want to send to foreign investors is that we are decreasing the corporate tax, simplifying everything, bringing more flexibility to the labor market, accelerating the transformation of the French economy. A lot of reforms that our government passed since the beginning of my mandate are aimed at reducing the cost of failure. For me it’s absolutely critical. One of the main issues in the country was the fact that you have a very important cost of failure, which was a killer for investment. So now it’s easier and almost costless to fail, which is the best way to encourage entrepreneurs to try and succeed.

Lane : I’m curious about your private sector background and how it’s affected this worldview. Because a lot of what you’re saying here, people who are entrepreneurs and in business understand it, but how much of that comes from your private sector and your time at Rothschild as a banker ?

Macron : I think my private experience brought me two things. The first one is that I think I understand entrepreneurs and “risk-takers” quite well. For me, that’s important. I have a direct understanding of what their interests are which means that I am not looking at them exclusively through what is conveyed by their representatives.. One of the difficulties of our political system is that you have people representing the entrepreneurs who sometimes do not have the exact same interests as entrepreneurs themselves. They are in a permanent negotiation with the administration and political decision makers.

Having direct contacts in the private sector, having experience in this sector, and being able to understand the key drivers of an investment choice is the best way to understand and take the right decision, avoiding misleading guidance.

The second thing is that it has been of great help to better understand your president. And when I think about our relationship with President Trump, the fact that both of us had a business background is very important. Your president is a dealmaker. I understand his personality. He’s a dealmaker. And for a lot of classical politicians, he makes counterintuitive things. When you see him as a dealmaker, as he has always been, it’s very consistent. That’s what I like about him and working with him, and that’s where my business background helped me a lot.

Lane : What’s interesting is he’s a dealmaker and he’s very much into bilateral, where you are talking about much more of an outlier — a lot of the world right now is looking in…

Macron : I agree with you.

Lane : ... while you’re looking out.

Macron : I agree. We have a difference in terms of philosophy and concepts regarding the current globalization. I’m deeply convinced that multilateralism is still relevant. We have to reinvent it. There are a series of bilateral issues, which sometimes require coordination, so you need a multilateral framework. That’s where the business part ends and the political part starts.

Follow me on Twitter : @RandallLane

Et enfin, le 22 avril 2027...

07 mai 2018 à 09:15 par Arrêt sur Images

Le 22 avril 2027, quelques jours avant le terme de son second quinquennat, Emmanuel Macron, en faisant brouiller tous leurs comptes sur les réseaux, dissolvait enfin l’Assemblée, le Sénat, et le Conseil constitutionnel. Dans la foulée, il annonçait la tenue d’un plebiscite, numérique bien entendu, sur le rétablissement de la monarchie en France.

A vrai dire, le nouveau souverain avait préparé l’opinion depuis bien avant le début de son premier mandat, déclarant que la France n’avait jamais profondément souhaité la mort du Roi, lequel avait laissé une place vide. Une deuxième étape décisive fut marquée lors du premier anniversaire de ce premier mandat, par un grand article du «  Monde  » dans lequel pour la première fois devant des journalistes, son porte-parole revendiquait pour celui qui n’était alors que le président le statut de roi thaumaturge. L’indifférence générale des Français, alors profondément divisés entre adeptes des différents ponts du mois de mai, pouvait facilement être analysée comme un signe avant-coureur que les esprits étaient prêts.

La répudiation, en 2024, de Brigitte Macron -installée depuis lors au château de la Malmaison, dans la banlieue parisienne- et le mariage en grande pompe du président avec Arabella Trump, fille de la présidente Ivanka Trump, alors âgée de treize ans, ne pouvait laisser aucun doute, aussi bien sur son désir de contracter des alliances puissantes, que de fonder une dynastie solide. Du reste, la cérémonie fut magnifique. Le Allejuhah, entonné a capella à Notre-Dame de Paris, par la chanteuse Mennel Ibtissem, acheva de convaincre du désir présidentiel de réconcilier tous ses peuples, et c’est avec joie que des millions de salariés et de retraités français participèrent à la souscription nationale, lancée à l’occasion, pour l’érection d’une "tour Arnaud Beltrame", futur palais royal, en lieu et place de l’Elysée, trop marqué par le régime républicain, et son cortège de vulgarités.

Pendant des mois, au sommet de l’Etat, un débat avait fait rage. Non pas sur cette restauration, dont le principe était acquis depuis longtemps, mais sur le nom de règne du nouveau monarque. Devait-il, comme le préconisait le futur Grand Chambellan de la Cour Stéphane Bern, se rattacher au millénaire capétien, et se faire sacrer à Reims sous le nom de Louis XIX ou de Charles XI ? Ou bien le nouveau règne devait-il délibérément se tourner vers l’avenir et la société numérique ? Au dernier moment, c’est le monarque lui-même qui avait tranché, par une solution conciliant comme d’habitude toutes les hypothèses : Louis-Napoléon Bottom Up Ier. Le plébiscite de juin, numérique bien entendu, n’était désormais plus qu’une formalité.