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Traduction d’AID pour Les-crises.fr n° 2020-17

Richard Hatchett expert en coronavirus : " Parler de guerre quand on parle de coronavirus est une analogie exacte ".

Par Richard Hatchett, traduit par Jocelyne le Boulicaut

lundi 16 mars 2020, par JMT

AID soutient financièrement le très intéressant site "Les-crises.fr" depuis plusieurs années. Nous avons fait un pas de plus en participant aux traductions des textes anglais quand le site fait appel à la solidarité de ses adhérents. Nous avons donc mandaté une de nos adhérentes, Jocelyne LE BOULICAUT enseignante universitaire d’anglais retraitée pour y participer en notre nom et nous indemnisons son temps passé avec notre monnaie interne

Richard Hatchett expert en coronavirus : " Parler de guerre quand on parle de coronavirus est une analogie exacte ".

6 mars 2020 par Richard Hatchett

Richard Hatchett, commencez par nous dire quelle est, selon vous, l’ampleur de la menace que représente actuellement le coronavirus dans le monde ?
- Eh bien, je pense que la menace est très importante. Le potentiel du virus est déjà démontré en Chine, il est démontré en Italie, en Iran. Il y a eu 3 cas identifiés en Italie il y a 2 semaines, hier il y en avait plus de 3000. Je pense qu’il y a beaucoup d’épidémiologistes qui parlent du potentiel du virus en termes de taux d’attaque - ils pourraient être entre 50 et 70% de la population mondiale.

- Lorsque vous parlez des chiffres concernant l’Italie, et en considérant ce qu’il se passe ici au Royaume-Uni, sommes-nous sur une trajectoire identique ?
- Eh bien, je n’aime pas faire de prédictions - je pense qu’il est important de parler du potentiel du virus pour que vous puissiez comprendre à quel point il est dangereux. Je pense que c’est aux sociétés de décider comment elles vont faire face au virus et prenons l’exemple dont j’ai beaucoup parlé - les gens sont - certaines personnes sont sceptiques quant aux chiffres de la Chine indiquant un déclin du nombre de cas. L’OMS vient de rentrer d’une mission de deux semaines - elle a été très impressionnée par la réponse chinoise, et elle fait confiance aux chiffres chinois - mais même si vous ne croyez pas les chiffres chinois, vous pouvez vous intéresser à des endroits comme Singapour et Hong Kong, Singapour a eu son premier cas le 23 janvier, hier ils avaient atteint, je pense, environ 115 cas

- Donc moins qu’au Royaume-Uni ?
- Moins qu’au Royaume-Uni sur 6 semaines et en gros, grâce à leurs interventions de santé publique, à la réponse de la santé publique, à leur façon de rechercher les contacts, à l’isolement des cas et à l’implication du public, ils ont pu garder le virus sous contrôle. Je dirais donc que c’est à nous de décider de la manière dont nous allons réagir au virus. Je ne veux pas dire que nous serons comme l’Italie. Je pense qu’il est important de reconnaître que le virus est là et qu’il a un potentiel gigantesque pour être un réel perturbateur et entraîner des taux élevés d’affections et même des taux élevés de mortalité, mais il ne s’agit pas là d’un avenir irrémédiable.

- Étant donné le taux d’augmentation que nous constatons actuellement au Royaume-Uni, que devrait faire le gouvernement ?
- Eh bien, la recherche des contacts est très importante, la quarantaine volontaire des contacts est très importante, l’isolement des cas est très important. Je pense qu’il est peut-être temps de fermer les écoles - d’autres sociétés ...

- Le gouvernement semble s’éloigner de ça...
- Eh bien, d’autres sociétés qui ont réagi de façon agressive, ont adopté cette attitude interventionniste ... il y a beaucoup de controverses en ce qui concerne les fermetures d’écoles en ce moment parce qu’on ne sait pas très bien ce qui se passe avec les écoliers qui ont la grippe - par exemple, nous savons que les écoles sont des points d’amplification au sein de la société ; il est très clair que les taux d’attaque de la grippe sont beaucoup plus élevés chez les enfants que chez les adultes ou certainement chez les personnes âgées. Les enfants ont été très peu touchés par le Covid 19. On ne sait pas exactement s’ils ont été infectés et ont simplement bien géré les infections ou s’ils ne sont pas réellement infectés. Certaines données limitées indiquent que les enfants courent probablement un risque. Si vous prenez par exemple le navire de croisière Diamond Princess, les taux d’attaque parmi les passagers de moins de 20 ans étaient identiques aux taux d’attaque généraux. C’est anecdotique, mais c’est bien là une preuve que des personnes plus jeunes peuvent être infectées. S’ils peuvent être infectés, alors les écoles sont probablement un environnement où l’épidémie pourrait être amplifiée.

- Et si vous regardez le taux d’augmentation, à partir de quand pensez-vous que le gouvernement devrait envisager de fermer des écoles ?
- Eh bien, je pense que si vous regardez les endroits où des décès sont survenus, ... L’Angleterre entre maintenant dans cette catégorie... un décès signifie sans doute que le virus est en circulation. Cela dure depuis quelques semaines au moins, peut-être plus d’un mois, parce qu’il faut du temps pour que les gens tombent malades, il faut du temps pour qu’ils aillent à l’hôpital, il faut du temps pour qu’ils meurent, donc le virus circule ici depuis un certain temps et je pense que le gouvernement reconnaît le caractère critique de la situation. Je pense, en fait, que Chris (Witty) et ses collègues font du bon travail en ce qui concerne l’information du public quand aux riques. Je ne pense pas qu’ils minimisent la menace, je pense qu’ils sont conscients du potentiel du virus. Donc, dans l’ensemble, c’est certainement comparable à certains autres pays, je pense que le Royaume-Uni fait du bon travail.

- Y a-t-il un danger de réaction excessive, si l’on considère l’ampleur du nombre de décès dus à la grippe dans le monde, jusqu’à 600 000 par an. On n’arrête pas les réseaux de transport public pour empêcher les gens d’attraper la grippe.
- Je ne pense pas que nous ayons affaire à la grippe ici. L’OMS, qui a examiné ce virus de manière très intensive, a étudié de très près l’expérience de la Chine, a étudié les taux de mortalité en Chine et a essayé de voir s’il y a beaucoup de sous-estimation en Chine, et n’a pas l’impression que nous ne voyions que la partie émergée de l’iceberg. Comme l’a dit Bruce Ayleward, qui a dirigé cette expédition, nous voyons en fait une pyramide - ils pensent donc que le taux de mortalité est en fait supérieur à 1 %, ce qui, s’il était ne serait-ce que de 1 %, serait 10 fois supérieur au taux moyen de la grippe saisonnière et comme il s’agit d’un virus qui circule actuellement dans une population qui n’y est absolument pas adaptée, on pourrait s’attendre à ce que les taux d’attaque soient beaucoup plus élevés que ceux que nous observons normalement avec la grippe saisonnière. Ainsi, vous pourriez avoir un taux d’attaque trois fois plus élevé que celui de la grippe saisonnière, avec un taux de mortalité dix fois plus élevé.

- Selon les connaissances actuelles des scientifiques sur ce virus, qu’est-ce qui vous préoccupe le plus ?
- Je pense que ce qui est le plus inquiétant avec ce virus, c’est la combinaison de l’infectiosité et de la capacité à provoquer une maladie grave ou entraîner la mort, et ce que nous n’avons pas connu depuis 1918 ...

- La grippe espagnole
- La grippe espagnole ... il s’agissait d’ un virus qui combinait ces 2 facteurs de la même façon. Nous avons rencontré des virus extrêmement mortels, nous avons bien sûr rencontré le virus Ebola ou (nepa) ou n’importe laquelle de ces autres maladies, ou bien encore les virus sur lesquels l’organisation que je dirige travaille actuellement - mais ces virus ont des taux de létalité élevés, je veux parler ici du taux de mortalité induit par le virus Ebola qui, dans certains contextes, est supérieur à 80 %, mais ceux-ci n’ont pas le degré de contagiosité de ce virus, ils n’ont pas le potentiel d’exploser et de se propager à l’échelle mondiale.

- Vous craignez que cela ne prenne l’ampleur de la grippe espagnole ?
- Encore une fois, je ne veux pas faire de prédiction parce que je pense que ce qui se passe avec ce virus dépend en fait de nous. Je pense que ce virus a le potentiel de provoquer une pandémie mondiale - si nous n’y sommes pas déjà entrés - et je pense que ce virus a démontré que son taux de mortalité est probablement beaucoup plus élevé que celui de la grippe normale.

- et croyez-vous le chiffre de taux de mortalité de 3,4% avancé pat l’OMS - parce que, je veux dire, le Royaume-Uni le situe en gros à 1 % ?
- À certains égards, si ça se situe entre 1 % et 3,4 %, ce qui se trouve après la virgule n’a pas vraiment d’importance. Je pense que ce que nous rencontrons est un virus qui est beaucoup plus mortel que la grippe et une population qui y est complètement vulnérable - et nous voyons bien sa capacité à exploser, je veux dire que cela a augmenté dans certains pays au cours des deux dernières semaines, que cela a été multiplié par 1000 et que de nombreux pays voient le nombre de cas multiplié par 10 ou 100 et que rien n’empêche cette expansion de se poursuivre, à moins que ces sociétés n’agissent de manière agressive, n’impliquent les populations, ne mettent en place de multiples interventions de santé publique, y compris en se concentrant sur les cas mais aussi en introduisant des interventions de distanciation sociale - il ne faut rien exclure ...

- Tout de suite - la distanciation sociale ?
- Je pense que tout le monde devrait faire ce que nous appelons la poignée de main ebola, le toucher de coude, au lieu de se serrer la main …

- nous l’avons fait plus tôt
- Nous l’avons fait plus tôt... Je ne pense pas que nous le faisons pour être mignons, nous le faisons parce que nous devons modifier notre comportement, nous devons commencer à pratiquer ça et maintenant.

- Rester à la maison, travailler depuis son domicile, tout cela tout de suite - au Royaume-Uni ?
- Je pense qu’il est peut-être un peu tôt pour recommander à tout le monde au Royaume-Uni de faire du télétravail et il y a beaucoup de gens qui ne peuvent pas travailler depuis leur domicile. Je pense que nous devons reconnaître que la société doit continuer, mais nous devons modifier notre comportement de manière à réduire le risque de transmission du virus. Si je peux juste faire une remarque supplémentaire sur ce point, un problème auquel nous sommes confrontés en tant que société lorsque nous avons un virus qui pourrait avoir un taux de mortalité de 1% ou peut-être même moins - il pourrait finir par être inférieur - et que la mortalité est concentrée dans certaines couches de la population ...

- Les personnes âgées ...
- Les personnes âgées, par exemple, ou les malades chroniques. L’un des défis auxquels nous sommes confrontés est que les personnes jeunes et généralement en bonne santé ne perçoivent pas de risque personnel et qu’elles ne modifient leur comportement qu’en fonction de ce qu’elles perçoivent comme risque personnel. Je pense que nous devons commencer à penser en termes de risque social. Je pourrais, je pourrais, je veux dire que je suis généralement en bonne santé, je ne suis pas très préoccupé par mon propre risque personnel, mais si j’avais alors un rhume ou si je sentais que j’avais des symptômes mais que j’étais assez bien pour aller au travail, alors je vais au travail et je serre la main de mon collègue plus âgé qui a une maladie chronique, je pourrais être alors responsable de la mort de celui-ci et je crois que nous devons tous réfléchir à ce qu’est notre responsabilité les uns envers les autres, en réfléchissant à la façon dont nous allons modifier notre comportement. Nous ne pouvons pas considérer l’épidémie en termes de risque personnel, nous devons agir collectivement de manière coopérative. Une des choses dont Bruce Ayleward de l’OMS a parlé, en revenant de l’enquête en Chine, est le degré de mobilisation du peuple chinois contre le virus et il l’a exprimé en termes de guerre contre le virus. Toute la société est mobilisée dans la lutte contre le virus et …

- Mais il s’agit là de pays communistes - ici nous sommes trop égoïstes, trop capitalistes, trop mondialistes pour être capables de ce genre de mobilisation ?
- Vous savez, en tant qu’Américain qui a toujours admiré la Grande-Bretagne, et en particulier, je veux dire que je ne pense pas que ce soit une analogie insensée que de comparer cela à la Seconde Guerre mondiale. Le peuple britannique a fait face à des menaces bien plus grandes et il s’est rassemblé en tant que peuple contre des menaces bien plus grandes. Je pense que si les Britanniques comprenaient que la responsabilité incombe à tout le monde, ils pourraient accomplir ce que Singapour et Hong Kong ont réussi.

- L’esprit Blitz
- L’esprit Blitz, exactement.

- Beaucoup de gens pourraient être surpris, voire se sentir plutôt offensés, que vous compariez cela à une guerre, enfin à la Seconde Guerre mondiale.
- Eh bien, l’OMS utilise ce genre de termes lorsqu’elle parle de ce qui est nécessaire pour mobiliser les gens. Ils utilisent des métaphores qui sont dérivées de la guerre ... c’est parce qu’ils ont vu ce que ce virus est capable de faire. Je veux dire que l’épidémie de Wuhan était clairement une épidémie atténuée. Elle a été atténuée par l’incroyable série d’interventions qui ont été mises en œuvre ... et pourtant, même si elle a été atténuée et qu’elle n’a pas eu tous les effets qqqu’elle aurait pu avoir, elle a submergé le système de santé, elle a causé, je pense, à ce stade, quelque chose comme 2400 décès à Wuhan. En temps normal, à Wuhan, on s’attendrait à environ 1 500 décès dus à la grippe. C’était une version atténuée de cette épidémie. Elle aurait pu se poursuivre et atteindre probablement plusieurs multiples de ce qui s’est réellement passé... Vous avez vu l’effondrement du système de santé, vous avez vu des gens qui ne pouvaient pas recevoir de soins non seulement pour le Covid 19 mais pour toutes leurs autres maladies... vous avez vu une société qui était complètement paralysée, donc je ne pense pas que comparer cela à une guerre ou même à l’esprit du Blitz, je pense que c’est en fait une analogie appropriée... Je pense que c’est l’état d’esprit dans lequel les gens doivent se mettre.

- Êtes-vous inquiet de ce qui se passe aux États-Unis en matière de transmission et de ce que fait le gouvernement ?
- Je suis très préoccupé par la situation aux États-Unis. Les États-Unis sont un grand pays, il est décentralisé, il n’a pas de système national de santé unifié, il n’a pas de système national de santé publique unifié. Le CDC [Center for Disease Control and Prevention -Centre pour le contrôle et la prévention des maladies - NdT] est une merveilleuse institution, mais une grande partie de la gestion des problèmes de santé publique est déléguée aux états et aux collectivités locales. Je crains que les injustices et les inégalités inhérentes au système américain ne se reproduisent : le virus frappera les Américains vulnérables, les Américains qui n’ont pas accès aux soins de santé, ceux qui n’ont pas d’assurance maladie, ceux qui dépendent du système scolaire pour nourrir leurs enfants, et ce, de manière terrible.

- Le gouvernement a annoncé ici le financement d’un vaccin, ou de plusieurs vaccins expérimentaux contre le virus. Êtes-vous d’accord qu’il n’y a aucun espoir d’obtenir un vaccin et de le diffuser dans la population à temps pour cette épidémie ?
- Cela dépend de ce que vous entendez par cette épidémie. Cela dépend de la manière dont les épidémies qui se produisent se déroulent réellement. Si la transmission virale peut être supprimée grâce à une mobilisation du public britannique et du public en général, si vous pouvez convaincre le public de regarder les exemples de réussite et de les imiter, s’ils peuvent réussir à supprimer la transmission, alors vous pouvez gagner beaucoup de temps et peut-être que ce sera le cas, je veux dire que nous espérons tous qu’il y aura une certaine réduction de la transmission à l’approche des mois d’été et que cela permettra de gagner du temps. Je pense donc qu’il est possible dans une certaine mesure de garder le virus sous contrôle. Je pense que beaucoup de gens tomberont malades et beaucoup de gens mourront malheureusement avant que les vaccins ne soient disponibles, mais je pense qu’il est possible d’administrer un vaccin si nous le traitons comme un "objectif Lune", si nous le traitons avec l’urgence d’une mobilisation en temps de guerre, afin de pouvoir administrer un vaccin à temps pour sauver beaucoup de vies. Je pense qu’il est important, lorsque l’on demande au public de se mobiliser et d’intensifier cette lutte contre le virus, de comprendre quelles sont ces échéances et d’être réaliste à ce sujet. Notre calendrier, celui du NIH [National Institutes of Health, institutions gouvernementales des États-Unis qui s’occupent de la recherche biomédicale - NdT] aux États-Unis et celui de nombreux développeurs de vaccins bien informés - nous ne voyons pas comment un vaccin pourrait être disponible beaucoup plus rapidement que 12 à 18 mois - et même s’il était disponible dans 12 à 18 mois, ce serait littéralement le record mondial pour le développement et la livraison d’un vaccin et pour un vaccin qui serait disponible dans 12 à 18 mois, l’approvisionnement serait tel qu’il faudrait, d’un point de vue éthique, donner la priorité à ceux qui sont le plus à risque - nous ne pourrions pas avoir 7 milliards de doses de vaccin en 12 mois.

- Donc, si c’est une guerre, selon vos termes, est-ce une guerre à long terme ?
- Elle est longue. C’est un virus qui va rester avec nous pendant un certain temps. De nombreux épidémiologistes pensent que le virus risque de devenir endémique au niveau mondial et d’être avec nous à perpétuité. Si je devais parier, je penserais que c’est le scénario le plus probable. Je pense donc qu’il est essentiel de développer un vaccin aussi vite que possible. Je pense que nous allons avoir besoin d’un vaccin pour le long terme. Je pense que ce virus va être avec nous - même s’il devait disparaître par magie - je pense que c’est un virus avec lequel nous allons devoir composer pendant des années.

- Que dites-vous aux gens qui disent que vous utilisez ces métaphores guerrières, vous en faites quelque chose qui instille la peur. Vous avez un intérêt direct à faire peur aux gens pour obtenir des investissements pour un vaccin. Que répondez-vous à cela ?
- Voilà une vingtaine d’années que je travaille dans le domaine de la préparation aux épidémies et de manière totalement dépassionnée, sans faire monter la pression ou parler de manière excessive. C’est la maladie la plus effrayante que j’ai jamais rencontrée dans ma carrière et cela inclut le virus Ebola, le virus Mers, le virus SRAS et elle est effrayante parce que la combinaison de l’infectiosité et de la létalité semble être beaucoup plus élevée que celle de la grippe. Au CEPI, [Fondation qui finance et coordonne le développement de nouveaux vaccins - NdT] nous tenons à être totalement transparents sur ce que nous faisons. En fait, nous n’essayons pas d’obtenir des ressources pour le fonctionnement du CEPI, nous essayons seulement de garantir des ressources pour la fabrication d’un vaccin Covid 19 et nous avons en fait dit que nous avons un fonds à la Banque Mondiale, donc nous sommes supervisés par la Banque Mondiale. Nous avons dit que si des fonds sont alloués à cet intermédaire qu’est le fonds financier de la Banque Mondiale et que, pour quelque raison que ce soit, le virus disparaît par magie, la pandémie va et vient, le virus disparaît et le monde décide qu’il n’a pas besoin de vaccin, nous serons plus qu’ heureux de restituer aux investisseurs les fonds non utilisés. Nous n’essayons pas de tirer profit de la situation. En fait, nous voulons être d’une grande modestie sur le plan organisationnel de ce que nous faisons. Et nous voulons être un instrument au service de la volonté mondiale.

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