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Opportunité ou crise majeure ?

Le coronavirus n’est pas prémisse de la post-croissance

par Dr Bruno Bourgeon, porte-parole d’AID

mercredi 1er avril 2020, par JMT

Le Coronavirus a poussé la quasi-totalité de l’humanité à se confiner. Les conséquences pour l’environnement s’avèrent salvatrices avec baisses des émissions de CO2 et de la pollution atmosphérique.

Le PIB ralentit, la planète s’en porte mieux. Les objecteurs de croissance en ont rêvé, le Coronavirus l’a fait ?Non. La période que nous vivons ne ressemble en aucun cas à la genèse d’une décroissance. Ce ralentissement de l’économie est inquiétant d’un point de vue social, démocratique et humain. Cette récession subie aura même des conséquences totalement contraires. Toutefois, il semble que cette crise représente une opportunité à saisir pour repenser notre modèle de société.

Le coronavirus n’est pas prémisse de la post-croissance

Le Coronavirus a poussé la quasi-totalité de l’humanité à se confiner. Les conséquences pour l’environnement s’avèrent salvatrices avec baisses des émissions de CO2 et de la pollution atmosphérique.

Le PIB ralentit, la planète s’en porte mieux. Les objecteurs de croissance en ont rêvé, le Coronavirus l’a fait ?Non. La période que nous vivons ne ressemble en aucun cas à la genèse d’une décroissance. Ce ralentissement de l’économie est inquiétant d’un point de vue social, démocratique et humain. Cette récession subie aura même des conséquences totalement contraires. Toutefois, il semble que cette crise représente une opportunité à saisir pour repenser notre modèle de société.

Le Coronavirus est un révélateur et un accélérateur des inégalités : isolement des plus vulnérables, exploitation des plus précaires, contamination des plus exposés… C’est une fois de plus le monde du travail qui impose sa marche à suivre, et génère encore plus d’inégalités. De plus, la tentation autoritaire est de retour…

Pour un objecteur de croissance, le Coronavirus n’est pas une réjouissance : c’est un échec qui nous démontre que seuls un choc et une sidération permettent de susciter du débat, des prises de consciences, et, espérons-le, des changements pérennes dans nos comportements et une transformation en profondeur de notre modèle de société mortifère.

Dans une société individualiste basée sur l’illusion de toute puissance, il a fallu un virus pour nous rappeler le sens des limites et de la mesure, pour nous rappeler notre vulnérabilité, et mettre en évidence la fragilité des systèmes complexes que nous avons construits. Nous ne contrôlons pas la nature, nous en faisons partie.

De même, nous faisons face à des limites techniques et énergétiques. Quand les frontières se ferment ou comme pour bientôt, quand le pétrole se mettra à manquer, la chaîne industrielle s’effondrera. On apprendra l’humilité et le bon sens sur le besoin de services publics, de relocalisation et de solidarités informelles.

Cette situation historique, ni désirée ni désirable, est peut-être une dernière chance pour une sortie sereine de la société de croissance. Comment transformer une tragédie en opportunité ? Depuis deux semaines, nous devons ralentir, revoir nos priorités, nous désintoxiquer du travail, du productivisme et du consumérisme. Le hamster est sorti de sa roue et pourtant tout ne s’est pas effondré, la vie continue…

La post-croissance, c’est un peu ce que certains, libérés du travail, vivent ces jours-ci mais sans le confinement et avec de la convivialité, des solidarités, et en revenant à l’essentiel. La période actuelle nous enseigne qu’il est possible de ralentir, c’est même souhaitable, à condition d’adapter notre modèle économique.

L’expérience actuelle nous montre que le politique peut et doit reprendre le pouvoir sur une économie à remettre au service de la société, plutôt que de lui donner priorité, et de la mettre sous assistance, quitte à sacrifier les droits les plus élémentaires.

Elle nous recentre sur des essentiels : l’accès à l’alimentation, à la santé, apparaissent ainsi comme les deux besoins les plus vitaux. En nous imposant une distanciation sociale, et un repli dans des interactions virtuelles appauvries, elle met en évidence l’un des principes centraux que rappelle notre slogan moins de biens, plus de liens : la convivialité.

Cette période est une opportunité pour se reposer la question du sens de nos vies, de nos activités, de notre rapport à l’autre et à notre environnement, de ce qu’on produit, comment, pour quel usage. De l’absurdité du toujours plus, du mouvement brownien permanent, de la religion de l’économie.

Comment penser et construire des transitions vers de nouveaux modèles de société relocalisées mais ouvertes, justes, solidaires, soutenables mais surtout conviviales et souhaitables ?

La post-croissance nous y invite. Le Coronavirus, prémisse d’un effondrement annoncé et en cours, peut, avec la contrainte, nous offrir un espace pour des pas-de-côté. Mais la partie est loin d’être gagnée, tant la religion de la croissance reste présente et l’histoire nous montre que le retour à la « normale » est souvent la norme. A nous de nous emparer de cette opportunité, en restant confinés et solidaires.

Bruno Bourgeon, porte-parole d’AID
http://aid97400.re
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Publié le 25 mars 2020