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Traduction d’AID pour Les-crises.fr n° 2020-36

2007, la Chine et les coronavirus

Par Vincent C. C. Cheng, Susanna K. P. Lau, Patrick C. Y. Woo et Kwok Yung Yuen, traduit par Jocelyne le Boulicaut

vendredi 29 mai 2020, par JMT

AID soutient financièrement le très intéressant site "Les-crises.fr" depuis plusieurs années. Nous avons fait un pas de plus en participant aux traductions des textes anglais quand le site fait appel à la solidarité de ses adhérents. Nous avons donc mandaté une de nos adhérentes, Jocelyne LE BOULICAUT enseignante universitaire d’anglais retraitée pour y participer en notre nom et nous indemnisons son temps passé avec notre monnaie interne

En 2007, les scientifiques prévenaient que la Chine était une "bombe à retardement" quant à l’éclosion de nouveaux coronavirus

22 mars 2020 par Vincent C. C. Cheng, Susanna K. P. Lau, Patrick C. Y. Woo et Kwok Yung Yuen, 12 octobre 2007, Clinical Microbiology Reviews.

Référence : "Le coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère comme agent d’une infection émergente et réémergente" DOI : 10.1128/CMR.00023-07

Douze ans avant le début de la pandémie de COVID-19, les scientifiques avaient prévenu en 2007, dans une étude publiée par Clinical Microbiology Reviews, que la situation en Chine était une "bombe à retardement" quant à une dangereuse épidémie virale.

Leur inquiétude se fondait sur la culture de la consommation de mammifères exotiques dans le sud de la Chine, avec des marchés de gibier sauvage, humides et bondés, et manquant de toute biosécurité, et à la présence fréquente de virus de type SARS-CoV chez les chauves-souris fer à cheval, en combinaison avec la capacité bien connue des coronavirus à opérer une recombinaison génétique.

Ils avaient déclaré : « Il est bien connu que les coronavirus se recombinent génétiquement, ce qui peut conduire à de nouveaux génotypes et à des épidémies. La présence d’un important réservoir de virus de type SARS-CoV chez les chauves-souris fer à cheval, associée à la consommation de mammifères exotiques dans le sud de la Chine, est une bombe à retardement. On ne doit pas ignorer la possibilité d’une réémergence du SRAS et d’autres nouveaux virus provenant d’animaux ou de laboratoires, et donc la nécessité de se préparer doit être anticipée. »

Une autre citation clé est tirée de l’introduction : « La petite réémergence du SRAS à la fin de 2003, après la reprise du marché des animaux sauvages dans le sud de la Chine et la découverte récente d’un virus très similaire chez les chauves-souris fer à cheval, le SARS-CoV, suggère que le SRAS peut revenir si les conditions sont réunies pour l’introduction, la mutation, l’amplification et la transmission de ce dangereux virus. »

L’étude a été intitulée "Le coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère comme agent d’une infection émergente et réémergente" et a été publiée en octobre 2007 par Clinical Microbiology Reviews, une revue de l’American Society for Microbiology. Vous pouvez accéder à l’étude complète ici.

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Le coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère comme agent d’une infection émergente et réémergente

Vincent C. C. Cheng, Susanna K. P. Lau, Patrick C. Y. Woo, Kwok Yung Yuen DOI : 10.1128/CMR.00023-07

RÉSUMÉ :

Avant l’apparition du coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) en 2003, seuls 12 autres coronavirus animaux ou humains étaient connus. La découverte de ce virus a été rapidement suivie par celle du coronavirus du SRAS de la civette et de la chauve-souris et des coronavirus humains NL63 et HKU1. La surveillance des coronavirus chez de nombreuses espèces animales a permis de porter à 36 au moins le nombre de coronavirus figurant sur la liste des coronavirus.

La nature explosive de la première épidémie de SRAS, la forte mortalité, sa réémergence transitoire un an plus tard et les perturbations économiques ont entraîné une ruée de la recherche concernant les aspects épidémiologiques, cliniques, pathologiques, immunologiques, virologiques et autres aspects scientifiques fondamentaux du virus et de la maladie.

Ces recherches ont donné lieu à plus de 4 000 publications, dont seuls certains des travaux les plus représentatifs ont pu être passés en revue dans cet article. La nette amélioration de la compréhension du virus et de la maladie en si peu de temps a permis la mise au point de tests de diagnostic, de modèles animaux, d’antiviraux, de vaccins et de mesures épidémiologiques et de contrôle de l’infection, qui pourraient s’avérer utiles dans des essais contrôlés randomisés si le SRAS devait réapparaître.

Les découvertes que les chauves-souris fer à cheval sont le réservoir naturel du virus de type SARS-CoV et que les civettes sont l’hôte d’amplification soulignent l’importance du rôle de la faune sauvage et de la biosécurité dans les fermes et les marchés, qui peuvent servir de source et de centres d’amplification des infections émergentes.

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Les coronavirus des chauves-souris en Chine

Le 2 mars 2019 par Yi Fan 1,2OrcID, Kai Zhao 1,2,Zheng-Li Shi 1,2OrcID et Peng Zhou 1,2,*OrcID

1 CAS Key Laboratory of Special Pathogens and Biosafety, Wuhan Institute of Virology, Chinese Academy of Sciences, Wuhan 430071, Chine
2 Université de l’Académie chinoise des sciences, Pékin 100049, Chine
* Auteur à qui la correspondance doit être adressée.

RÉSUMÉ

Au cours des deux dernières décennies, trois coronavirus zoonotiques ont été identifiés comme étant à l’origine d’épidémies à grande échelle : le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) et le syndrome de la diarrhée aiguë du porc (SADS).

Le SRAS et le MERS sont respectivement apparus en 2003 et 2012, et ont provoqué des pandémies mondiales qui ont fait des milliers de victimes, tandis que le SADS a frappé l’industrie porcine en 2017. Ils présentent des caractéristiques communes, comme le fait qu’ils sont tous hautement pathogènes pour l’homme ou le bétail, que leurs agents proviennent de chauves-souris et que deux d’entre eux sont originaires de Chine.

Il est donc très probable que les futures épidémies de coronavirus de type SRAS ou MERS nous viendront de chauves-souris, et il est de plus en plus probable que cela se produise en Chine. Par conséquent, l’étude des coronavirus de chauves-souris devient une question urgente, ce qui permettra la détection des signes d’alerte précoce, ce qui à son tour minimisera l’impact de ce type d’épidémies futures en Chine.

L’objectif de cette étude est de résumer les connaissances actuelles sur la diversité virale, les hôtes réservoirs et la répartition géographique des coronavirus de chauves-souris en Chine, et, à terme, de prédire les points chauds des virus et leur potentiel de transmission inter-espèces.

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