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Raoult, Douste-Blazy and allies

Controverse sur le rôle des antipaludéens dans la Covid-19

par Dr Bruno Bourgeon, porte-parole d’AID

lundi 1er juin 2020, par JMT

L’étude parue dans The Lancet, édition du 22 mai 2020, fustigée à la fois par le Professeur Didier Raoult -forcément, elle ne va pas dans son sens-, et l’ex-ministre, le Dr Philippe Douste-Blazy (conflit d’intérêts : il est au comité directeur de l’IHU Méditerranée Infection, dirigée par Didier Raoult), est donc controversée ; je l’ai lue, il me fallait tirer cela au clair. Je vais essayer d’être limpide.

Controverse sur le rôle des antipaludéens dans la Covid-19

L’étude parue dans The Lancet, édition du 22 mai 2020, fustigée à la fois par le Professeur Didier Raoult -forcément, elle ne va pas dans son sens-, et l’ex-ministre, le Dr Philippe Douste-Blazy (conflit d’intérêts : il est au comité directeur de l’IHU Méditerranée Infection, dirigée par Didier Raoult), est donc controversée ; je l’ai lue, il me fallait tirer cela au clair. Je vais essayer d’être limpide.

L’étude porte sur 96.032 patients sur 5 continents, sur registre, majoritairement américains. 53,8 ans de moyenne d’âge, 46,3 % de femmes. 81144 témoins non traités, 14888 traités, répartis en 1868 sous chloroquine (CQ), 3016 sous hydroxychloroquine (HCQ), 3783 sous CQ + M (antibiotiques de type macrolides, comme la clarithromycine ou l’azithromycine), 6221 sous HCQ + M. 

En sont exclus : les patients dont le démarrage des antipaludéens (CQ ou HCQ) survient au-delà de 48 heures après le diagnostic (une seule PCR, technique utilisée pour déceler le génome viral dans la gorge des patients, positive pour asseoir celui-ci), les patients sous ventilation mécanique, les patients traités préalablement par l’antiviral Remdésivir, promu par le Laboratoire Gilead, déjà démontré inefficace dans une étude chinoise, bien conduite sur le plan méthodologique.

Tous les patients étaient hospitalisés. Les résultats :

- Il y a plus de décès dans les groupes traités : T (témoins) = 9,3 %, CQ = 16,4 %, HCQ = 18 %, CQ + M = 22,2 %, HCQ + M = 23,8 %.

- Il y a plus d’arythmies ventriculaires, irrégularités du rythme cardiaque (possiblement causes de mortalité) dans les groupes traités : T = 0,3 %, CQ = 4,3 %, HCQ = 6,1 %, CQ + M = 6,5 %, HCQ + M = 8,1 %. On sait en effet que les dérivés de la quinine sont susceptibles de favoriser les arythmies surtout sur les terrains fragilisés, c’est-à-dire les patients cardiaques ;

- Il y a des facteurs confondants, protecteurs ou aggravants (M. Douste-Blazy prétend qu’ils ne sont pas également répartis dans les groupes, ce qui est inexact à la lecture du papier, car les groupes sont homogènes) :
*plutôt protecteurs : certains antihypertenseurs, certains médicaments pour le cholestérol, certains antiviraux autres que le Remdésivir, exclu de l’étude ;
*plutôt aggravants : l’âge avancé, le sexe masculin, l’obésité, les patients afro-américains, latino-américains, l’existence de maladies sous-jacentes : diabète, HTA, arythmie, hyperlipidémie (taux trop élevé de graisses dans le sang), insuffisance cardiaque, insuffisance coronarienne, maladie pulmonaire obstructive, fumeur (mais pas ancien fumeur), immunosuppression de quelque origine qu’elle soit (diminution su système immunitaire de défense de l’organisme contre les éléments étrangers, virus, bactéries, parasites, mycoses), gravité initiale, saturation du sang en oxygène, prise en air ambiant < 94 % initialement

Je vous fais grâce des données statistiques. Elles sont hautement significatives.
Les prises de position de Douste-Blazy ne sont pas soutenables. Les restrictions de l’étude, affichées dans la discussion de l’article, se limitent à son caractère rétrospectif, avec le risque de ne pas avoir tenu compte d’autres facteurs confondants.

Un virus est un parasite intracellulaire constitué de matériel nucléique et de certaines enzymes qui répliquent ce matériel dans la cellule, ainsi que d’une enveloppe protéique. Au passage, il entraîne la mort cellulaire, puis va coloniser une cellule voisine. Agir sur un virus, c’est agir sur les enzymes ou le matériel nucléique.

Les antiviraux agissent sur ces deux cibles : dans le virus HIV, nous avons les leurres nucléiques ou les inhibiteurs des protéases. Dans le virus HBV (hépatite B), nous avons les leurres nucléiques. Le Tamiflu (Oseltamivir) dans la grippe, est un inhibiteur enzymatique ; le Remdésivir, dans la Covid-19, est un leurre nucléosidique. Tous deux sont d’ailleurs inefficaces.

Les dérivés de la quinine empêcheraient l’entrée et la sortie du virus de la cellule, diminuant sa contagiosité (étude chinoise publiée fin février dans CellResarch, réalisée in vitro). C’est pourquoi ces molécules ne devraient être efficaces, si elles le sont, qu’au début de l’infection.

Les auteurs disent ne pas avoir de conflits d’intérêts avec Gilead (au contraire de ce qu’avance Douste-Blazy), tout en détaillant leurs autres conflits d’intérêt.

Comme le disaient mes maîtres ès-infectiologie, un virus, tu en guéris, le plus souvent (immunité, c’est-à-dire apparition d’anticorps protecteurs), ou tu en meurs, très rarement. C’est vrai la plupart du temps.

Quelquefois le virus peut resurgir à l’occasion d’une affection altérant passagèrement, ou pas, l’immunité (comme le bouton d’herpès, ou le zona, résurgence de la varicelle). On ne sait pas encore comment se comporte le SARS-Cov-2. Il y a fort à parier que l’on s’immunisera contre lui, de la même façon que contre son cousin, le SARS-Cov-1, celui de 2003. L’avenir nous le dira.

Dr Bruno Bourgeon, porte-parole d’AID

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PUBLICATION MEDIAS LOCAUX

* Courrier des lecteurs de Zinfos974 du Jeudi 28 Mai 2020 à 09:34

* Tribune libre sur Imaz-Press Réunion du Jeudi 28 Mai à 07H56

* Courrier des lecteurs de Témoignages du Vendredi 29 mai 2020

* Courrier des lecteurs sur Clicanoo du Jeudi 28 mai 2020, 07h48

* Courrier des lecteurs dans Le Quotidien du

Philippe Douste-Blazy dénonce l’étude anti-chloroquine et lance un (énorme) pavé dans la mare !

Philippe Douste-Blazy le 24 Mai 2020

Récemment, une étude publiée par la revue scientifique The lancet a conclu à l’inefficacité du traitement à la chloroquine du professeur Raoult, voire à sa nocivité. Outre la réputation de la revue, le test porte sur 96.000 patients, ce qui apporte une crédibilité à ses résultats. Immédiatement, les médias ont répercuté ces résultats à grand renfort de publicité. Olivier Véran a saisi le Haut Conseil de la santé publique afin de revoir les conditions de prescription de ce médicament, assouplies il y a quelques semaines.

Interrogé sur BFM TV, Douste-Blazy a violemment critiqué cette étude, dont les résultats seraient biaisés. En effet, sur le groupe testé à la chloroquine, 20 % des personnes seraient atteintes de graves affections respiratoires, explique-t-il, contre seulement 7 % dans le groupe de contrôle…

Un déséquilibre qui, évidemment, gonfle artificiellement la mortalité du groupe chloroquine. Et Douste-Blazy affirme avoir lu en détail les conditions de l’étude. « Si vous donnez de la chloroquine à des mourants, c’est sûr qu’ils vont mourir », a ajouté l’ancien ministre.

« Pourquoi des scientifiques reconnus fausseraient-ils des données médicales aussi importantes ? » lui demanda alors Apolline de Malherbe, qui l’interrogeait. La réponse de Douste-Blazy vaut le détour.

Selon lui, une revue de renom comme The Lancet, comme d’autres revues aussi reconnues, sont désormais sous l’influence directe des multinationales du médicament. Les sommes en jeu sont tellement énormes que les labos financent en sous-main certains articles.

« Si le laboratoire américain Gilead annonce qu’une de ses molécules marche, le Wall Street journal reprend cette info le lendemain et la hausse immédiate du cours de Bourse fait gagner quatre milliards de dollars aux actionnaires. Les laboratoires ne peuvent laisser passer cette chance unique de faire des profits colossaux », selon Douste-Blazy.

À travers les annonces fracassantes de l’ancien maire de Lourdes, et surtout ancien ministre de la Santé, on comprend que l’étude en question pourrait n’être qu’une tentative de déstabilisation du professeur Raoult par les multinationales, pour le discréditer et se donner du temps pour proposer leurs solutions.

Au demeurant, Philippe Douste-Blazy a cité comme exemple le laboratoire Gilead : est-ce fortuit, quand on sait que cette société a investi des sommes énormes pour sortir le vaccin avant tout le monde ?

« Si on m’avait dit, après vingt ans de recherche, que je verrais de pareilles choses, je n’y aurais pas cru une seconde », a conclu Douste-Blazy, visiblement abasourdi par ce pavé qu’il a lui même lancé dans la mare.

Voila donc à quoi tiendrait la santé publique à échelle mondiale, la survie de millions de malades, les cours de Bourse des multinationales de la santé ? Si les nations ne reprennent pas la main au plus vite, l’avenir de tous sera et restera entre les mains des financiers.