AID Association Initiatives Dionysiennes

Ouv zot zié !

Accueil > Ecologie > Démographie > Surpopulation I-Vers une stabilisation

Un diptyque sur un thème sensible

Surpopulation I-Vers une stabilisation

par Bruno Bourgeon, porte-parole d’AID

mercredi 10 juin 2020, par JMT

A la question : est-ce que la population mondiale va continuer d’augmenter sans discernement, à l’infini ? La réponse est absolument NON. La population mondiale va se stabiliser parce que tous les pays connaissent, sauf l’Afrique sub-saharienne, une transition démographique. Or la transition démographique se fait en plusieurs étapes

Surpopulation I : vers une stabilisation

On m’interroge, en tant qu’écologiste, ces derniers temps, sur la surpopulation : est-ce un danger, une question essentielle de l’écologie ? J’ai apporté quelques pierres à l’édifice de la réponse (http://aid97400.re/spip.php?article488), mon propos pointait la contextualisation, c’est-à-dire ne pas globaliser le propos à l’échelle planétaire. J’abonde, encore aujourd’hui, dans ce sens.

Evolution de la population de la Terre de 1950 à 2100

A la question : est-ce que la population mondiale va continuer d’augmenter sans discernement, à l’infini ? La réponse est absolument NON. La population mondiale va se stabiliser parce que tous les pays connaissent, sauf l’Afrique sub-saharienne, une transition démographique. Or la transition démographique se fait en plusieurs étapes :

- D’abord la mortalité infantile (morts avant 5 ans de vie) chute de 45 % à 5 % ou moins (moyenne mondiale actuelle : 15%). On passe ainsi de familles avec beaucoup d’enfants par femme, et beaucoup d’enfants qui meurent, à des familles qui ont toujours beaucoup d’enfants, mais beaucoup moins meurent. Durant cette première phase de transition, la population explose.

- Puis le nombre d’enfants par femme diminue, pour arriver à un second équilibre dit moderne, de deux enfants par femme, mais qui survivent. Ce qui est beaucoup plus positif.

- Il reste une dernière phase, dite de « remplissage » (mot pas très joli, je vous l’accorde). Les enfants nés pendant la phase de transition vont vivre, grandir, vieillir, la population continue d’augmenter tandis que le nombre d’enfants n’augmente déjà plus.

On considère qu’actuellement on est au début de cette troisième période. On est passé de 5 enfants/femme en 1946 à 2,4 enfants/femme en 2019. On approche de l’équilibre de renouvellement des générations qui est de 2,1. L’Allemagne et l’Italie sont à 1,5, la Chine à 1,6.

Il reste une grappe de pays qui n’ont pas fini leur transition démographique, essentiellement de l’Afrique sub-saharienne et des pays du Moyen-Orient encore en guerre (Afghanistan, Yémen, Irak). Même si ces pays vont « naturellement » suivre les autres, leur transition démographique peut être accélérée : par la paix, par le développement économique (qui rend caduc le travail des enfants), par la sécurisation alimentaire, et surtout par la scolarisation des filles et le développement du planning familial.

Accélérer la transition démographique dans ces régions du Monde permettra de stabiliser la population mondiale, non à 11 milliards en 2100, avec 4 milliards d’enfants de moins de 15 ans, mais à 9 milliards d’humains et 2 milliards d’enfants de moins de 15 ans ; l’Afrique passe d’une population projetée en 2100 de 4,8 milliards à 2,6 milliards.

Hans Rosling ( Uppsala 1948-2017)

Ainsi, la population mondiale va se stabiliser. Attention : cela ne veut pas dire que cela sera facile de vivre nombreux. Si on arrive à plus de 11 milliards d’Humains en 2100, dont 4,8 milliards en Afrique, sur une planète qui cumule manque d’énergie et changement climatique, qui, pour ne rien arranger, touchera surtout les zones d’Afrique et d’Asie qui seront très peuplées, on risque d’avoir de gros problèmes d’accès à l’énergie, à l’eau, à l’alimentation, …

Mais on peut avoir une vision plus optimiste : l’Humanité vient d’encaisser une augmentation de population bien plus rapide : 2100, c’est dans 80 ans, et, il y a 80 ans… La population a augmenté, entre 1940 et 2020, de 5,5 milliards d’individus. Alors que l’ONU nous prédit une augmentation de 3,5 milliards d’ici 2100, donc ralentie par rapport aux 8 décennies précédentes.

Et surtout, les moyens techniques et scientifiques, les progrès de l’agronomie, permettront un accès plus facile à la nourriture. Certes il ne faut pas voir dans le progrès technique la panacée, mais ce serait absurde de penser que la technique ne peut pas nous aider (je pense non pas aux engrais ou à l’agrochimie, mais plus à la permaculture ou l’agro-écologie).

Concilier concrètement les défis économiques, démographiques, énergétiques et écologiques, pour le Monde en général, et pour l’Afrique et l’Asie en particulier, pour les 80 prochaines années, est un enjeu considérable, qui dépasse de loin l’objet de ces quelques lignes. En somme : considérer quelle population peut supporter cette planète. Nous y venons dans une deuxième partie.

Bruno Bourgeon, porte-parole d’AID, http://aid97400.re, d’après :
1°) Hans Rosling, son livre « Fact Fulness », et son site gapminder.org ,
2°) ONU, World population prospects (2017), Wittgenstein Center, via Ourworldindata

version imprimable :

MEDIAS LOCAUX

* Courrier des lecteurs de Zinfos974 du Jeudi 11 Juin 2020 à 11:09

* Courrier des lecteurs de Imaz Press Réunion du

* Courrier des lecteurs de Témoignages du

* Courrier des lecteurs de clicanoo.re du Jeudi 11 juin 2020 à 09h04

* Courrier des Lecteurs du Quotidien de la Réunion du

LIENS

* Evolution de la population de certains pays d’ici 2100

* Our World In Data

* Vidéo 58 min - Don’t Panic – The Facts About Population

* Comment ne pas être ignorant sur le monde ? par Hans et Ola Rosling

* Hans Rosling notice wikipédia