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Traduction d’AID pour Les-crises.fr n° 2021-112

La destinée de l’Amérique - Oligarchie ou Autocratie

Par Chris Hedges, traduit par Jocelyne le Boulicaut

jeudi 11 novembre 2021, par JMT

AID soutient financièrement le très intéressant site "Les-crises.fr" depuis plusieurs années. Nous avons fait un pas de plus en participant aux traductions des textes anglais quand le site fait appel à la solidarité de ses adhérents. Nous avons donc mandaté une de nos adhérentes, Jocelyne LE BOULICAUT, enseignante universitaire d’anglais retraitée, pour y participer en notre nom et nous indemnisons son temps passé avec notre monnaie interne

La destinée de l’Amérique - Oligarchie ou Autocratie

Le 27 septembre 2021 par Chris Hedges, ScheerPost.com

Chris Hedges est journaliste. Lauréat du prix Pulitzer, il a été correspondant à l’étranger pendant 15 ans pour le New York Times, où il a occupé les postes de chef du bureau du Moyen-Orient et du bureau des Balkans. Il a auparavant travaillé à l’étranger pour le Dallas Morning News, le Christian Science Monitor et National Public Radio. Il est l’hôte de l’émission On Contact de Russia Today America, nominée aux Emmy Awards.

Les systèmes de pouvoir qui se font concurrence se partagent entre des alternatives qui élargissent le fossé social et politique - et augmentent le potentiel de conflit violent.

Le Capitole des États-Unis entouré de barrières à la fin du mois de janvier 2021 (Ted Eytan, Flickr)

Les systèmes de pouvoir qui se font concurrence aux États-Unis sont divisés entre oligarchie et autocratie. Il n’y a pas d’autres alternatives. Et ni l’une ni l’autre ne sont sympathiques. Chacune d’elle a des caractéristiques particulières et désagréables. Chacune d’elle a des paroles en l’air concernant des fictions de démocratie et les droits constitutionnels. Et chacune d’elle exacerbe le fossé social et politique grandissant et le potentiel de conflit violent.

Les oligarques de l’establishment du parti Républicain - des personnalités comme Liz Cheney, Mitt Romney, George et Jeb Bush et Bill Kristol - ont uni leurs forces à celles des oligarques du parti Démocrate pour défier les autocrates du nouveau parti Républicain qui se coalisent, comme dans une secte, autour de Donald Trump ou, s’il ne se représente pas à la présidence, de son inévitable double (doppelgänger) Frankensteinien.

L’alliance des oligarques Républicains et Démocrates met à nu le côté burlesque qui caractérisait l’ancien système bipartite, dans lequel les partis au pouvoir se disputaient sur ce que Sigmund Freud appelait le "narcissisme des différences mineures", mais étaient unis sur toutes les grandes questions structurelles, notamment les énormes dépenses de défense, les accords de libre-échange, les réductions d’impôts pour les riches et les entreprises, les guerres sans fin, la surveillance gouvernementale, le processus électoral saturé d’argent, le néolibéralisme, l’austérité, la désindustrialisation, la police militarisée et le plus grand système carcéral au monde.

Double Frankensteinien de Donald Trump (Illustration originale par M. Fish)

La classe libérale, par crainte de l’autocratie, s’est rangée du côté des oligarques, décrédibilisant et neutralisant les causes et les problèmes qu’elle prétend défendre. La faillite de la classe libérale est importante, dans la mesure où, en réalité, elle transforme les valeurs démocratiques libérales en platitudes vides que les partisans de l’autocratie condamnent et méprisent.

Ainsi, par exemple, la censure est une erreur, sauf si c’est le contenu de l’ordinateur portable de Hunter Biden qui est censuré ou si Donald Trump est banni des réseaux sociaux. Les théories du complot sont inacceptables, sauf si ces théories, comme le dossier Steele et le Russiagate, peuvent être utilisées pour nuire à l’autocrate. L’utilisation abusive du système juridique et des forces de l’ordre pour mener des vendettas personnelles sont condamnables, sauf si ces vendettas sont dirigées contre l’autocrate et ceux qui le soutiennent.

Les monopoles technologiques géants et leurs plateformes de réseaux sociaux monolithiques sont inadmissibles, à moins que ces monopoles n’utilisent leurs algorithmes, leur contrôle de l’information et leurs contributions aux campagnes électorales pour garantir l’élection de Joe Biden, le candidat présidentiel désigné par les oligarques.

La perfidie des oligarques, cachée derrière le masque des appels à la civilité, à la tolérance et au respect des droits humains, dépasse souvent celle de l’autocratie.

L’administration Trump, par exemple, a expulsé 444 000 demandeurs d’asile en vertu du titre 42, une loi qui permet l’expulsion immédiate de ceux qui représentent potentiellement un risque pour la santé publique et qui dénie aux migrants expulsés le droit de présenter devant un juge de l’immigration un dossier pour rester aux États-Unis.

L’administration Biden a non seulement adhéré au décret de Trump au nom de la lutte contre la pandémie, mais elle a aussi jeté dehors plus de 690 000 demandeurs d’asile depuis son entrée en fonction en janvier. L’administration Biden, à la suite d’un autre ouragan monstrueux déclenché au moins en partie par le changement climatique, a ouvert 32,5 millions d’hectares au forage pétrolier et gazier dans le Golfe du Mexique et s’est vantée du fait que la commercialisation produirait 1,12 milliard de barils de pétrole au cours des 50 prochaines années. Elle a bombardé la Syrie et l’Irak et, alors qu’elle s’apprêtait à quitter l’Afghanistan, elle a tué 10 civils, dont sept enfants, dans une attaque de drone.

Joe Biden en campagne présidentielle à Tampa, en Floride, le 29 octobre 2020. (Adam Schultz, Biden for President, Flickr, CC BY-NC-SA 2.0)

Elle a mis fin à trois programmes d’aide aux victimes de la pandémie, supprimant les indemnités de chômage de temps de pandémie qui étaient accordées à 5,1 millions de personnes qui travaillaient en tant que freelances, dans la gig economy [L’économie à la tâche On la désigne aussi sous le nom d’économie à la demande ou économie des petits boulots. C’est un système basé sur des emplois flexibles, temporaires ou indépendants, Ndt] ou l’aiomadaire de 300 dollars et qui ont du mal à faire face à une baisse de 1 200 dollars de leurs revenus mensuels.

Le discours de campagne de Biden sur l’augmentation du salaire minimum, l’effacement de la dette des étudiants, la réforme de l’immigration et faisant du logement un droit humain a été oublié. Dans le même temps, les dirigeants Démocrates, partisans d’une nouvelle guerre froide avec la Chine et la Russie, ont autorisé des manœuvres militaires particulièrement agressives le long des frontières de la Russie et en mer de Chine méridionale et ils ont accéléré la production de leur bombardier furtif à longue portée B-21 Raider.

L’élite du pouvoir

Les oligarques viennent tous des filières traditionnelles des écoles d’élite, de l’argent hérité, de l’armée et des entreprises, ceux que C. Wright Mills appelle "l’élite du pouvoir". « La réussite matérielle, note Mills, est l’unique fondement de leur autorité ».

Le mot oligarchie vient du mot grec "oligos", qui signifie "quelques-uns", et c’est l’oligos qui considère le pouvoir et la richesse comme lui étant dus par sa naissance, droit qu’ils transmettent à leur famille et enfants, comme on le voit bien dans le cas de George W. Bush ou Mitt Romney. Le mot "autocratie" est dérivé du mot grec "auto" qui signifie "soi", c’est à dire celui qui gouverne par lui-même.

Dans les démocraties en déliquescence, la lutte pour le pouvoir a toujours lieu, comme le souligne Aristote, entre ces deux forces despotiques, même si, quant on se trouve face à une menace sérieuse de socialisme ou de radicalisme de gauche, comme cela a été le cas dans le cadre de la République de Weimar, les oligarques forgent alors une alliance peu confortable avec l’autocrate et ses sbires pour l’écraser.

C’est la raison pour laquelle la classe des donateurs et la hiérarchie du parti Démocrate ont sabordé la candidature de Bernie Sanders (bien que sur l’échiquier politique Sanders ne soit pas un radical) et ont déclaré publiquement, comme l’a fait l’ancien PDG de Goldman Sachs Lloyd Blankfein, que si Sanders obtenait l’investiture, ils soutiendraient Trump.

L’alliance entre les oligarques et les autocrates donne naissance au fascisme, dans le cas de notre pays, un fascisme chrétien [selon Chris Hedges le fascisme chrétien est la vision la plus démente et la plus radicale de la droite chrétienne aux Etats-Unis. Un mouvement qui soutient Trump de toutes les manières, Ndt].

Les oligarques adhèrent à une moralité factice fondée sur la culture woke et une politique identitaire, qui est antipolitique, afin de pouvoir se teindre du vernis du libéralisme, ou tout au moins du vernis d’une oligarchie éclairée. Les oligarques n’ont pas de véritable idéologie. Ils n’ont qu’un seul objectif : amasser des richesses, d’où les sommes obscènes accumulées par des oligarques tels que Bill Gates, Elon Musk ou Jeff Bezos, et les profits faramineux réalisés par des entreprises qui ont, pour l’essentiel, orchestré un boycott fiscal légal, obligeant l’État à tirer la majeure partie de ses revenus des déficits publics massifs, qui s’élèvent aujourd’hui à 3000 milliards de dollars, et à taxer de manière disproportionnée les classes ouvrière et moyenne.

Les oligarchies, qui crachent des piécettes et des platitudes sucrées, s’adonnent à des mensonges qui sont souvent bien plus destructeurs pour le public que les mensonges d’un autocrate narcissique. Et pourtant, l’absence d’idéologie chez les oligarques confère au pouvoir oligarchique une souplesse qui fait défaut aux formes autocratiques de pouvoir. Parce qu’il n’y a pas de loyauté aveugle envers une idéologie ou un leader, il y a place dans une oligarchie pour une réforme mesurée, de la tempérance et pour ceux qui cherchent à ralentir ou à mettre un frein aux formes les plus flagrantes d’injustice et d’inégalité.

L’adoration de l’autocrate

Une autocratie, cependant, n’est pas malléable. Elle brûle les derniers vestiges d’humanisme. Elle ne repose que sur l’adulation de l’autocrate, aussi absurde soit-elle, et sur la peur d’offenser celui-ci. C’est pourquoi des politiciens comme Lindsey Graham et Mike Pence, du moins jusqu’à ce que celui-ci refuse d’invalider les résultats de l’élection, se sont humiliés de manière abjecte et répétée devant Trump.

Le péché impardonnable de Pence qui a consisté à certifier les résultats de l’élection l’a instantanément propulsé au rang de traître. Un seul péché contre un autocrate est un péché de trop. Les partisans de Trump ont pris d’assaut la capitale le 6 janvier aux cris de "pendez Mike Pence". Comme l’a fait remarquer Cosimo de Médicis, « il ne nous est demandé nulle part de pardonner à nos amis ».

La déresponsabilisation politique et économique qui découle de l’oligarchie infantilise une population qui, désespérée, se tourne vers un démagogue qui lui promet la prospérité et le retour d’un âge d’or perdu, un renouveau moral fondé sur des valeurs "traditionnelles" et la revanche contre ceux qui sont tenus pour boucs émissaires du déclin de la nation.

Le 6 janvier 2021 : Le président Donald Trump s’adresse à des partisans à Washington. (Voice of America, Wikimedia Commons)

Fuck Joe Biden

Le refus de l’administration Biden de s’attaquer aux profondes inégalités structurelles qui affligent le pays est déjà de mauvais augure. Dans le dernier sondage Harvard/Harris, Trump dépasse Biden en termes de taux de satisfaction, ce dernier chutant à 46 % alors que Trump passe à 48 %.

Ajoutez à cela le rapport du University of Chicago Project on Security & Threats [Le Chicago Project on Security & Threats (CPOST) est un institut de recherche sur les affaires de sécurité internationale de l’Université de Chicago, NdT] qui révèle que 9 % des Américains estiment que « l’usage de la force se justifie pour ramener Donald J. Trump à la présidence ».

Plus d’un quart des adultes conviennent, à des degrés divers, selon l’étude, que « l’élection de 2020 a été volée et que Joe Biden est un président illégitime ». Le sondage indique aussi que 8,1 % - 21 millions d’Américains - partagent ces deux convictions. Entre 15 et 28 millions d’adultes seraient apparemment favorables à un renversement violent de l’administration Biden pour rétablir Trump à la présidence.

« Le mouvement insurrectionnel est plus grand public, traverse les partis et est plus complexe que ce que beaucoup de gens aimeraient croire, ce qui n’est pas de bon augure pour les élections de mi-mandat de 2022, ni d’ailleurs pour l’élection présidentielle de 2024 », écrivent les auteurs du rapport de Chicago.

La peur est le ciment

La peur est le ciment qui maintient un régime autocratique en place. Les convictions peuvent changer. La peur, elle, ne change pas. Plus un régime autocratique devient despotique, plus il recourt à la censure, à la coercition, à la force et à la terreur pour faire face à sa paranoïa endémique et souvent irrationnelle. Les autocraties, pour cette raison, se complaisent inévitablement dans le fanatisme. Ceux qui servent l’autocratie se lancent dans des actes toujours plus extrêmes contre ceux que l’autocrate diabolise, cherchant l’approbation de l’autocrate et la promotion de leurs carrières.

La vengeance contre les ennemis réels ou perçus est le grand dessein unique de l’autocrate. L’autocrate prend un plaisir sadique à tourmenter et humilier ses ennemis, comme l’a fait Trump en regardant la foule prendre d’assaut la capitale le 6 janvier, ou, dans une forme plus extrême, comme l’a fait Joseph Staline en se tordant de rire lorsque ses subordonnés mettaient en scène le plaidoyer désespéré du condamné Grigori Zinoviev qui, sur le chemin de son exécution en 1936 essayait de sauver sa vie , il était autrefois une des figures les plus influentes de la direction soviétique et le président de l’Internationale communiste.

Les dirigeants autocratiques, comme l’écrit Joachim Fest, sont souvent des "non-entités démoniaques". « Plutôt que les qualités qui l’élevaient au-dessus des masses, ce sont les qualités qu’il partageait avec celles-ci et dont il était un exemple représentatif qui ont jeté les bases de son succès », a écrit Fest au sujet d’Adolf Hitler, des mots qui pourraient s’appliquer à Trump. « Il était l’incarnation du citoyen moyen, ’l’homme qui prêtait sa voix aux masses et à travers lequel les masses parlaient’. Les masses se sont reconnues dans le personnage. »

Fiche de police de Grigori Zinoviev après son arrestation en 1934. (Wikimedia Commons)

L’autocrate, qui cultive une hyper-masculinité ubuesque, se pare d’une aura d’omnipotence. Il exige la flagornerie obséquieuse et l’obéissance totale. La loyauté est plus importante que la compétence. Le mensonge et la vérité sont sans importance. Les déclarations de l’autocrate, qui peuvent se contredire dans un court laps de temps, répondent exclusivement aux besoins émotionnels éphémères de ses partisans. Il ne cherche pas à être logique ou cohérent. Il ne cherche pas à rejoindre ses opposants. Il s’agit plutôt d’attiser constamment les antagonismes, ce qui ne cesse de creuser les fossés sociaux, politiques et culturels. La réalité est sacrifiée au profit du fantasme. Ceux qui remettent en question ce fantasme sont considérés comme des ennemis irrécupérables.

« Celui qui veut gouverner les hommes cherche d’abord à les humilier, à leur faire perdre leurs droits et leur capacité de résistance, jusqu’à ce qu’ils soient devant lui aussi impuissants que des animaux », écrivait Elias Canetti dans Masses et Puissance en parlant de l’autocrate : « Il s’en sert comme d’animaux et, même s’il ne le leur dit pas, en lui-même, il sait toujours très bien qu’ils ne représentent pas plus pour lui ; quand il parle à ses intimes, il prend l’habitude de les appeler moutons ou bovins. Son but ultime est de les absorber et d’en sucer la substantifique moelle. Ce qui en reste après n’a aucune importance pour lui. Plus il les a maltraités, plus il les méprise. Quand ils ne servent plus à rien, il s’en débarrasse comme il le fait de ses excréments, en veillant simplement à ce qu’ils n’empoisonnent pas l’air de sa maison. »

Paradoxalement, et c’est ironique, ce sont les oligarques qui mettent en place les structures pour opprimer, la police militarisée, les tribunaux dysfonctionnels, la batterie de lois antiterroristes qui sont ensuite utilisées contre les dissidents, les décisions prises par décrets plutôt que par processus législatif, la surveillance à grande échelle et la promulgation de lois qui permettent d’annuler par décrets les droits constitutionnels les plus fondamentaux.

Ainsi, la Cour suprême décide que les entreprises ont le droit d’injecter dans les campagnes politiques des quantités illimitées d’argent parce qu’il s’agit là d’une forme de liberté d’expression, et parce que les entreprises ont le droit constitutionnel d’adresser des pétitions au gouvernement. Les oligarques n’utilisent pas ces mécanismes d’oppression avec la même férocité que les autocrates. Ils les utilisent de façon sporadique et c’est donc souvent inefficace. Mais ils créent les systèmes physiques et légaux d’oppression qui permettent à un autocrate, d’une simple pression sur un bouton, d’établir une dictature de facto.

L’autocrate supervise une kleptocratie à découvert au lieu de la kleptocratie cachée des oligarques. Mais on peut se demander si la kleptocratie plus raffinée des oligarques est pire que la kleptocratie grossière et en plein jour de l’autocrate. Ce qui attire chez l’autocrate c’est le fait qu’alors qu’il dépouille le public, il divertit les masses. Il orchestre des spectacles captivants. Il donne libre cours, souvent par la vulgarité, à la haine généralisée des élites au pouvoir. Il fournit une foule d’ennemis fantômes, généralement les faibles et les vulnérables, qui deviennent des non-individus. Ses partisans sont autorisés à attaquer ces ennemis, y compris les libéraux et les intellectuels sans envergure qui sont un appendice pathétique de la classe oligarchique. Les autocraties, à la différence des oligarchies, offrent un théâtre politique fascinant.

Nous devons défier les oligarques aussi bien que les autocrates. Si nous reproduisons la lâcheté de la classe libérale, si nous nous vendons aux oligarques comme en pensant que c’est le moyen d’endiguer la montée de l’autocratie, nous discréditerons les valeurs fondamentales de la société civile et alimenterons cette autocratie même que nous cherchons à faire échouer. Le despotisme, sous toutes ses formes, est dangereux. Et si, dans notre lutte contre les oligarques et les autocrates c’est la seule chose que nous obtenons, nous aurons au moins réussi à préserver notre dignité et notre intégrité.

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