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D’après Notre-Planète.Info du 11 Février 2022

Réussir l’effondrement

Par Bruno Bourgeon

mardi 22 mars 2022, par JMT

Réussir l’effondrement

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Même si notre conscience nous pousse à essayer de « faire de notre mieux pour éviter le pire », même si, dans notre quotidien, nous essayons de réduire notre impact individuel, dans nos choix de vie, dans nos déplacements, notre alimentation, notre consommation … il reste un constat aussi indiscutable que tragique : L’effondrement est probable.

Pourtant je vous propose une vision positive de l’effondrement … une option politique pour les années à venir ?

Un constat tragique :

1. Les « engagements » de chaque état, c’est à dire les Contributions Déterminées au niveau National (CDN), suite à la dernière COP (Glasgow) , conduisent à un réchauffement global de 2 à 3,5 degrés, avec des conséquences catastrophiques.

2. Même si les émissions cessaient (ce qui n’est pas en train de se produire, malgré plus de 20 ans de COP et autres réunions de la dernière chance) même si nos émissions de Gaz à Effet de Serre (GES ) cessaient, il resterait d’autres menaces, tout aussi fatales pour l’humanité et tout aussi imputables à l’homme : l’érosion de la biodiversité et l’extinction massive des espèces, les risques sur l’eau douce, les risques liés à la pollution des milieux, eau, air, sols, les risques liés à la surpopulation, au tourisme de masse, à la sur-extraction, la surconsommation, les risques liés aux changements d’affectation des espaces naturels, des sols, des rivières, des lacs et des océans, les risques de raréfaction des matières premières, les risques sur la paix liés à la montée des inégalités et aux migrations qui s’ensuivent.

Ou encore, ce risque majeur que représente, dans tous les pays riches ou pauvres, la montée rapide des classes moyennes mondialisées et occidentalisées : une humanité en marche vers 9 milliards d’ individus vivant à l’occidentale.

Beaucoup d’individus dans le monde, mais aussi beaucoup de citoyens français, pensent que l’humanité est placée sur une trajectoire qui conduit à l’effondrement.

Cependant, en cas d’effondrement, une petite partie de l’humanité pourrait survivre : ce serait, par exemple, les populations de quelques groupes humains dits « peuples premiers », qui ne représentent que quelques % de l’humanité.

De même, pourraient également survivre, répartis un peu partout dans le monde, quelques populations agricoles peu mécanisées, peu dépendantes de la chimie et de l’agro-industrie.

Chez nous, dans nos pays riches et fortement dépendants du système industriel et financier mondial, de petites communautés agricoles résilientes pourraient survivre grâce à une organisation basée sur l’autonomie, l’entraide et l’usage de technologies antérieures à la révolution industrielle, ces technologies qu’on appelle les « Low Tech ».

Actuellement, dans le monde de 2022, la sortie de crise sanitaire se dessine sous la forme d’une reprise spectaculaire de la croissance. Un retour en force de la fuite en avant, qui, même décarbonée, le « green new deal », va précipiter encore la venue de l’effondrement.

Dans un contexte « d’argent magique », de « quoi qu’il en coûte » et de milliards déversés, nous pourrions apporter notre soutien à une politique qui s’engagerait à consacrer 5% de l’argent de la relance, pour financer, dans chaque département français, le plus possible de communautés agricoles autonomes et résilientes.

Une politique qui, dans la perspective de l’effondrement, consacrerait une part du budget national pour soutenir les « Low tech », les moulins, les forges, la traction animale, l’agroforesterie, l’élevage familial, le maraîchage … Ainsi que toute activité antérieure à la révolution industrielle, antérieure à la grande accélération et aux énergies fossiles.

Ce serait une façon positive d’anticiper le grand effondrement qui s’annonce, et ainsi, de soutenir et de financer, la survie d’une partie de nos concitoyens.

Bruno Bourgeon (http://aid97400.re)
D’après Notre-Planète.Info du 11 Février 2022

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