Deux rassemblements de protestation contre des projets écologiquement controversés étaient organisés le week-end du 10-11 février 2024. L’un sur le chantier de l’A69 près de Tarbes, l’autre à Bordeaux pour protester contre le forage de nouveaux puits de pétrole en Gironde. Greta Thunberg a participé aux deux. Des milliers de manifestants ont défilé dans les rues de Bordeaux dimanche 11 février pour demander au préfet de ne pas signer l’arrêté permettant de forer huit nouveaux puits de pétrole à La Teste-de-Buch, rendue célèbre par les incendies spectaculaires de l’été 2022. Le projet de la société canadienne Vermilion est controversé depuis des mois. Il est en contradiction avec les engagements climatiques pris par la France de faire décliner l’exploitation d’hydrocarbures d’ici 2040 sur son sol et les recommandations de l’Agence Internationale de l’Energie de ne pas exploiter de nouvelles sources d’énergies fossiles. C’est pourquoi les principaux activistes climatiques se sont joints à la manifestation dont Camille Etienne et la plus célèbre d’entre eux, Greta Thunberg. Elle a cherché à se fondre dans la foule où avaient pris place des élus écologistes dont le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic.
Energie
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La tempête souffle sur les projets du monde d’avant
15 mars, par JMT -
Après Big Tobacco, Big Oil !
15 février, par JMTAlors que les températures dépassent les 37 degrés Celsius en Amérique du Sud en plein hiver, le sénateur Bernie Sanders (Indépendant-Vermont) demande aux autorités fédérales de reconnaître enfin les mensonges persistants de l’industrie des combustibles fossiles concernant la crise climatique et de poursuivre l’industrie de la même manière que le ministère de la Justice a poursuivi les industries du tabac (Big Tobacco) il y a plusieurs dizaines d’années. Dans une tribune publiée jeudi par MSNBC, Sanders demande aux autorités de reconnaître que les entreprises du secteur des combustibles fossiles « violent clairement » les lois sur le racket, la publicité, la protection des consommateurs et d’autres lois dans le cadre de leur campagne visant à répandre le déni climatique et à condamner les générations futures à vivre sur une planète invivable. « Les entreprises de combustibles fossiles savaient. Elles savaient qu’elles étaient à l’origine du réchauffement climatique et qu’elles menaçaient l’existence même de la planète », a écrit Sanders. « Et pourtant, dans leur quête de profit, les dirigeants des entreprises de combustibles fossiles ont non seulement refusé de reconnaître publiquement ce qu’ils avaient appris, mais, année après année, ils ont menti au sujet de cette menace existentielle. Et ils continuent aujourd’hui à financer des campagnes de désinformation ».
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L’hydrogène « blanc », le nouvel Eldorado ?
7 février, par JMT« Le plus gros gisement d’hydrogène blanc du monde découvert en Lorraine », « un trésor dans le sous-sol », « le nouvel eldorado français… » Certains titres de presse fleurent bon l’optimisme après l’annonce en mai 2023, de la « découverte d’hydrogène naturel dans le bassin minier lorrain » par l’entreprise La Française de l’énergie (FDE). Hydrogène naturel ? On parle aussi d’hydrogène « natif » ou « blanc ». Ce gaz se crée de manière continue dans la croûte terrestre grâce à des interactions entre l’eau et certaines roches. Récupéré et purifié, il est directement utilisable, alors que l’hydrogène actuel doit être produit industriellement. Deux techniques sont possibles : la première fait réagir du méthane et de la vapeur à très haute température – on parle de vapocraquage –, moyennant de fortes émissions de carbone. Il s’agit d’hydrogène « gris ». La seconde technique fait passer un courant électrique dans de l’eau, c’est l’électrolyse, plus coûteuse mais décarbonée si l’électricité l’est aussi. C’est l’hydrogène « vert ».
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Le chauffage au bois contribue au réchauffement climatique
5 février, par JMTL’exploitation de la biomasse pour se chauffer est toujours présentée comme un moyen neutre, moderne, écologique de répondre à l’urgence environnementale et climatique. Et pourtant, couper des arbres pour les brûler n’est pas une solution acceptable face à l’urgence climatique actuelle. Une publication de l’European Academies Science Advisory Council (EASAC), une structure européenne collaborative et bénévole d’aide à la décision en matière de science, mettait en garde, dès 2019, contre les prétendus bienfaits environnementaux du chauffage au bois. Ces dernières années, la production mondiale de granulés de bois utilisant la biomasse forestière comme matière première a fortement augmenté, atteignant 60 millions de tonnes en 2023 (contre 24 millions de tonnes en 2019). L’Europe est le principal producteur mondial de granulés de bois, avec une production de 30 millions de tonnes en 2023, la moitié de la production mondiale. L’Amérique du Nord arrive en deuxième position, avec une production de 18 millions de tonnes en 2023 (FAO). La majeure partie de la production industrielle de granulés est destinée à la production d’électricité. En 2023, la puissance installée mondiale des centrales électriques à granulés de bois était estimée à 120 GW, principalement en Europe et en Asie avec respectivement 40 GW et 45 GW de puissance installée.
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Voici les projets les plus climaticides au Monde
11 décembre 2023, par JMTUne mine d’informations. La plateforme CarbonBombs, mise en ligne le mardi 31 octobre, cartographie les 425 bombes climatiques présentes dans le monde, ces sites d’extraction de charbon, gaz et pétrole qui peuvent émettre chacun au moins une gigatonne de CO2 et mettre en péril nos engagements climatiques. Elle permet d’identifier les entreprises et les banques associées à ces projets. Où se trouvent-elles, ces bombes ? Quelles entreprises participent à ces projets ? Quelles banques les financent ? A ces trois questions, la nouvelle plateforme en opensource CarbonBombs y répond, lancée ce mardi 31 octobre par deux organisations françaises, l’ONG Data for Good et le collectif Éclaircies. Le concept de bombe climatique avait été révélé en 2022 par Kjell Khüne. Le chercheur allemand avait alors identifié 425 sites d’extraction d’énergies fossiles à travers le monde, capables d’émettre chacun plus d’un milliard de tonnes de CO2 (une gigatonne). Au total, si les réserves de tous ces projets étaient bel et bien épuisées, 1.180 gigatonnes de CO2 seraient ainsi émises. Or, selon une nouvelle étude parue le 30 octobre, dans Nature Climate Change, le budget carbone pour rester dans un scénario 1,5°C – c’est-à-dire ce qu’on peut encore émettre - est de 250 gigatonnes de CO2… soit presque cinq fois moins !
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33 bombes climatiques. Merci, TotalEnergies !
29 novembre 2023, par JMTSi le projet Eacop/Tilenga mené par Total en Ouganda et en Tanzanie fait régulièrement la Une, la major est en réalité impliquée dans de nombreux projets climaticides. L’ONG Greenpeace a recensé 33 bombes climatiques, des projets super-émetteurs à plus d’un milliard de tonnes de CO2, qui vont sérieusement mettre en péril l’objectif 1,5°C. « C’est une forêt de bombes climatiques que TotalEnergies cache derrière l’arbre Eacop/Tilenga », résume Greenpeace dans un nouveau rapport publié le 25 octobre sur l’implication de la major dans les projets d’énergie fossile. Alors que les projecteurs sont braqués depuis plusieurs mois sur le projet d’extraction de pétrole et d’oléoduc géant en Ouganda et Tanzanie, le document révèle d’autres projets bien plus climaticides encore. Au total, selon le décompte de l’ONG, qui s’appuie notamment sur la base de données Rystad Energie, TotalEnergies serait impliquée pour l’année 2022 dans 33 bombes climatiques, à savoir des projets dont les émissions pourraient dépasser chacun le milliard de tonnes de CO2. Greenpeace évalue leur potentiel impact – si l’ensemble de leurs réserves étaient effectivement brûlées – à 93 milliards de tonnes de CO2 équivalent. C’est plus de deux fois les émissions mondiales de GES.
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Les Etats-Unis subventionnent les pétroliers pour la capture du carbone
30 octobre 2023, par JMTLes États-Unis ont accordé une subvention record à deux projets censés lutter contre le réchauffement climatique. Deux usines dédiées à la capture de carbone directement dans l’air vont bénéficier d’une enveloppe de 1,2 milliard de dollars pour développer les plus grandes infrastructures au monde de capture de carbone dans l’atmosphère. Selon le US Department of Energy, elles devraient pouvoir retirer jusqu’à un million de t de CO2 chacune dans l’air tous les ans, soit 250 fois plus que les sites de capture existant. Et ce n’est que le début, les États-Unis prévoyant de poursuivre leurs investissements pour déployer un réseau d’usines sur tout le territoire. Pour le gouvernement américain, ces nouvelles infrastructures doivent venir en renfort des dispositions pour réduire les émissions de CO2, afin d’atteindre une économie neutre en carbone d’ici 2050. Il se repose pour cela sur des porteurs de projets privés, comme la jeune entreprise suisse Climeworks, qui opèrera l’usine située en Louisiane. Elle opère déjà plusieurs infrastructures de capture de carbone dans le monde, notamment en Suisse et en Islande. L’autre usine, située au Texas, est quant à elle dirigée par 1PointFive, une filiale de la compagnie pétrolière Occidental Petroleum.
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Un parc éolien marin norvégien pour alimenter les plateformes gazières et pétrolières
27 octobre 2023, par JMTC’est le plus grand parc éolien flottant au monde. Inauguré le 23 août dernier au large de la côte ouest de la Norvège, le champ Hywind Tampen est doté de 11 turbines géantes situées à 140 kilomètres des côtes, pour une capacité de production globale de 88 MW. Outre sa spécificité technique inédite, c’est son usage qui surprend. Il s’agit en effet du premier parc éolien flottant au monde construit spécifiquement pour alimenter des installations pétrolières et gazières offshore. Il va ainsi fournir 35% des besoins en énergie des cinq plateformes pétrolières et gazières voisines en mer du Nord. Hywind Tampen va permettre de réduire les émissions de CO2 des principaux producteurs de pétrole et de gaz de la mer du Nord de 200 000 t/an, soit 0,4% des émissions norvégiennes. « L’expérience acquise avec Hywind Tampen permettra à Equinor de construire plus grand, de réduire les coûts et de bâtir une nouvelle industrie sur les épaules de l’industrie pétrolière et gazière », a déclaré Siri Kindem, la responsable des énergies renouvelables au sein d’Equinor Norvège.
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Jancovici : la controverse sans fin
25 septembre 2023, par JMTJean-Marc Jancovici est un as de la polémique. La nature polémique du sujet dans le paysage français – la place du nucléaire dans notre futur énergétique – et le phénomène de société qu’est devenu Jean-Marc Jancovici. Publiée en octobre 2021, sa bande dessinée a explosé les ventes. C’est le livre qui s’est le plus vendu l’année dernière toutes catégories confondues, avec plus de 600000 exemplaires diffusés en librairie fin 2022. Et qui disait que les Français ne s’intéressaient pas à la crise climatique et énergétique ni aux moyens d’y faire face ? Simplement, une bande dessinée super pédago et accrocheuse, ça peut être plus efficace qu’un austère résumé d’un rapport du GIEC. Plus efficace, pour le meilleur comme pour le pire. Car le personnage que le dessinateur Christophe Blain et une nuée de followers érigent sur un piédestal et nimbent d’une aura d’expert infaillible, précisément, n’est pas infaillible. C’est un expert parmi d’autres. Et de fait, d’autres experts ont publié des analyses critiques de la BD, relayées par des articles de presse, ce qui a entraîné un débat, auquel l’auteur s’est prêté. Quel bilan en tirer ?
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Captage et stockage du CO2 : les deux mamelles plébiscitées par les industriels français pour la transition écologique
22 septembre 2023, par JMTLe captage et stockage de CO2 est l’un des leviers plébiscités par les plus grands industriels français pour se décarboner. Alors que cette technologie est encore loin d’être mature et reste très onéreuse, la France vient de publier une stratégie pour la développer rapidement dans l’Hexagone. Outre les procédés de captage au sein des usines, elle entend aussi développer des sites de stockage du CO2 sur le territoire national.La France appuie sur l’accélérateur. Alors qu’elle avait jusqu’à présent été plutôt frileuse sur le sujet, elle vient de publier sa stratégie, comprendre captage, stockage et utilisation du CO2, dans le cadre du Conseil national de l’industrie qui vise à décarboner le secteur.