L’agriculture a, historiquement, toujours produit l’énergie qu’elle consommait. Pour fabriquer leur pain qui était la base de leur énergie musculaire, les paysans utilisaient le bois des haies pour chauffer leurs fours (1). Leurs animaux de trait, chevaux et vaches, se nourrissaient sur une partie de leurs terres. L’autoconsommation était très élevée, les produits peu transformés si ce n’est avec des pratiques peu consommatrices d’énergie (séchage, salaison, fermentation, pasteurisation…) et le transport de produits agricoles et alimentaires n’avait rien à voir à ce qu’il est aujourd’hui dans une économie mondialisée. En France, l’agriculture a été énergétiquement autonome ou presque depuis le néolithique jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Mais les rendements n’étaient pas non plus ceux d’aujourd’hui et la population à nourrir moins nombreuse ! Le recours croissant aux énergies fossiles à partir des années 1950 a permis, au travers d’une mécanisation croissante, d’une consommation accrue d’engrais chimiques, de pesticides et d’un recours à l’irrigation, une très forte augmentation de la production agricole. Ainsi le rendement du blé est passé de 25 quintaux par hectare en 1960 à 74 quintaux en 2023.
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Agriculture-Alimentation-OGM
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Sevrer l’agriculture de sa dépendance au pétrole et au gaz
25 septembre, par JMT -
Des cerfs-volants bombardiers de lentilles contre les méga-bassines
19 août, par JMTDes activistes ont lâché des lentilles d’eau dans une méga-bassine, par voie aérienne. Pour bloquer sa pompe et incarner « la revanche du vivant ». Digne d’un roman d’anticipation. Un mélange entre La guerre des boutons et Les Furtifs de Damasio. Il faut imaginer une foule bariolée de plusieurs centaines de personnes à vélo, grimée de masques d’animaux et de bleus de travail. Autour, du maïs à perte de vue, et un hélicoptère qui bourdonne. Devant la méga-bassine dédiée aux fermes-usines du groupe Pampr’oeuf, protégée par des gendarmes, le cortège s’arrête. Une petite troupe sort en vitesse des cerfs-volants à l’effigie du Cuivré des marais, un papillon en voie de disparition. Le vent souffle et les activistes lancent leur attirail.Les militaires regardent les cerfs-volants se diriger vers la méga-bassine. Ils ne savent pas quoi faire, attendent les ordres. La foule est suspendue au vol du papillon qui atteint le centre de la retenue d’eau. Un panier de joncs se sépare alors du cerf-volant et tombe dans la bassine. La foule éclate de joie. « Le papillon vient de pondre un œuf ! » Avec à l’intérieur une surprise : des lentilles d’eau et des milliers de semences. Comme autant de bombes prêtes à gripper les rouages de l’infrastructure.
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L’impossible partage de la valeur du lait
5 août, par JMTLe premier acteur mondial du lait et du fromage, Lactalis, a atteint un nouveau record de chiffre d’affaires en 2023. Une réussite expliquée par des investissements judicieux, et par un déséquilibre de partage de la valeur avec les éleveurs. « Aujourd’hui, je ne rêve que d’une chose, c’est de partir », souffle un éleveur faisant partie des 12 500 producteurs livrant chaque jour leur lait à Lactalis. Avec 5,4 milliards de litres de lait collectés sur les 24 milliards produits dans l’Hexagone en 2022, Lactalis est devenu incontournable. Pour les consommateurs également : du camembert Président à la mozzarella Galbani, en passant par le lait en bouteille Lactel ou le roquefort Société, le groupe est omniprésent dans les rayons. En 20 ans, Lactalis est même devenu le premier groupe mondial pour le lait et pour le fromage. En termes de taille, il ne se voit concurrencé que par Dairy Farmers of America (DFA), une coopérative américaine, et le géant chinois Yili, qui concentrent leurs activités dans leurs pays. A l’inverse, Lactalis possède des usines dans 50 pays et envoie ses produits vers plus de 150 destinations. Résultat : le chiffre d’affaires est passé de 17 milliards d’euros en 2016 à près de 30 milliards en 2023. « Croissance impressionnante », salue le Cniel, l’interprofession laitière. Principal architecte de ces réussites : Emmanuel Besnier, petit-fils du fondateur André Besnier.
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Et maintenant, une PAC encore moins verte
21 juin, par JMTLe 4 juin, à deux jours du début des élections européennes qui se sont tenues du 6 au 9 juin, des groupes d’agriculteurs parmi les plus radicaux ont convergé dans la capitale européenne. Ils ont en ligne de mire les « contraintes environnementales imposées » depuis Bruxelles, dont il s’agit de se débarrasser. La marche est organisée par la « Force de défense des agriculteurs », un mouvement néerlandais considéré comme proche de l’extrême-droite. Le média d’enquêtes De Smog a récemment révélé les connexions entre les organisateurs de cette manifestation et un obscur think tank, MCC, lié à l’Etat hongrois. Le but de l’opération : accentuer la polarisation, appuyer sur les divisions et semer le chaos. Car l’agriculture, plus que jamais, est l’objet de clivages qui font battre le cœur de la campagne électorale, surtout depuis les mouvements d’agriculteurs début 2024. « En 2019, l’environnement était au centre des programmes des partis politiques européens, analyse Brooke Moore, du think tank European Policy Centre. Aujourd’hui, c’est l’agriculture qui occupe une place prépondérante dans tous les manifestes politiques. Chaque parti veut montrer son soutien aux agriculteurs ».
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Le nouveau plan Ecophyto
29 mai, par JMTLa France arrivera-t-elle à réduire son usage des pesticides ? Le gouvernement vient de dévoiler son nouveau plan Ecophyto 2030 mis en pause depuis la crise agricole. La FNSEA, principal syndicat agricole, s’en réjouit, mais ce nouvel indicateur, calqué sur celui de l’Union européenne, est fustigé par les associations environnementales, faisant croire à une réduction de cet usage. C’est un plan destiné à réduire l’usage des pesticides qui était attendu depuis des mois. Mis en pause en raison de la crise agricole, le ministère de l’Agriculture l’a repoussé de quatre mois. Quatre mois pendant lesquels l’Elysée a tenté d’apaiser les tensions en recevant notamment jeudi 2 mai les représentants du monde agricole. A première vue, l’objectif reste le même. « La France poursuit son objectif d’une réduction de 50% de l’utilisation et des risques globaux des produits phytosanitaires, tout en se plaçant dans le respect d’un principe : pas d’interdiction sans solution », rapporte le gouvernement dans un communiqué. Mais pour les ONG, le diable se cache dans les détails. En l’occurrence, le diable se nomme HRI1 (indice de risque harmonisé). Cet indicateur européen, censé prendre en compte les quantités et la dangerosité des pesticides, vient remplacer le Nodu pour « nombre de doses unité » qui primait jusqu’ici et qui était dénoncé par la FNSEA.
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La loi d’orientation agricole, pour défaire les droits environnementaux
24 avril, par JMTAprès des mois de réunions, la porte-parole de la Confédération paysanne Véronique Marchesseau ne cache pas sa déception. « Lorsque nous avons entendu parler de la loi d’orientation, nous pensions qu’elle tenterait de remettre l’agriculture sur la bonne direction, en freinant la diminution du nombre d’agriculteurs et la destruction de notre environnement. Mais le texte est pire que le statu quo ». « Si l’objectif assigné était d’aller vers une agriculture plus durable, ce que l’on propose ne va pas dans ce sens-là », acquiesce la chercheuse de l’Inrae Cécile Detang-Dessendre. Une première version de la loi « d’orientation pour la souveraineté en matière agricole et le renouvellement des générations en agriculture » avait été dévoilée en décembre, lorsque le gouvernement avait transmis le texte au Conseil d’Etat. Peu de choses ont changé dans la version présentée le 3 avril en conseil des ministres, qui sera examinée en commission à l’Assemblée dès la fin du mois. En 5 titres et 20 articles, le gouvernement espère légiférer « en même temps » sur l’enseignement agricole, la transmission des exploitations, la réglementation des haies, les bassines, ou les chiens de troupeaux.
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Faut-il craindre les nouveaux OGM ?
19 avril, par JMTL’Europe veut trancher rapidement sur les nouvelles techniques d’édition génomique qui produiraient des « nouveaux OGM ». Or, les données pour juger leur intérêt sont pour le moins lacunaires.Le paradoxe est de taille. Les Etats de l’Union européenne sont en train de définir un cadre pour autoriser la culture de plantes issues des nouvelles techniques d’édition génomique (NGT) au nom de la compétitivité des filières agricoles. Or, trop de données manquent sur les bénéfices et les risques. « Il y a beaucoup de controverses, et peu d’expériences concrètes pour les trancher », constate Brice Laurent, directeur sciences sociales, économie et société à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Il fait partie de ceux qui ont coordonné le rapport de l’Agence sur ces techniques, publié au début de l’année. Parmi les principales conclusions : ces nouvelles techniques ne posent pas de questions fondamentalement différentes sur les risques sanitaires et environnementaux par rapport aux OGM, avec notamment des inquiétudes sur les fuites de matériel génétique dans l’environnement. Quant à l’intérêt économique, il est très incertain.
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Top Chef, le trompe-l’œil du virage vert
15 avril, par JMTTop Chef est-il devenu l’étendard de la cuisine durable ? Si l’émission culinaire la plus regardée de France instille des touches de végétal, elle rate les enjeux environnementaux de l’alimentation. Le concours culinaire, de retour depuis le 13 mars dernier, a mis cette année les petits plats dans les grands pour fêter son quinzième anniversaire. Pour la première fois du programme, les candidats ont dû faire la part belle au végétal en imaginant un “trompe-palais”. Le défi est de taille : faire croire à des gourmets qu’ils dégustent un plat de viande alors que ce sont en fait des légumes. Du bacon végétal à base de feuille de riz, un bourguignon réalisé avec du seïtan… un bluff visuel et gustatif. Un exercice inédit durant lequel ils ont pu obtenir le soutien d’un jury renouvelé, avec l’arrivée de Dominique Crenn. Zéro déchet, zéro plastique, abandon de la viande : la cheffe, triplement étoilée, assume un positionnement résolument tourné vers une cuisine respectueuse de l’environnement. Ces choix reflètent-ils un véritable virage vert au sein de la production de l’émission culinaire ?
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Eviter les carences d’un régime végan
8 avril, par JMTDe plus en plus de gens deviennent adeptes de régimes végétaliens plus ou moins stricts. Pour des raisons éthiques, en santé, ou écologiques. Je n’entrerai pas ici dans ces considérations. L’emblème de la carence du régime végan est la vitamine B12. Elle est essentielle au bon fonctionnement de notre organisme et comme notre corps n’est pas capable d’en produire, nous devons donc l’apporter par l’alimentation. À l’heure actuelle les produits animaux sont notre seule source de vitamine B12. C’est d’ailleurs la seule vitamine d’origine exclusivement animale. Exclusive ? Voire… Cette vitamine se trouve dans la viande car les micro-organismes présents dans le tube digestif des animaux herbivores synthétisent la vitamine qui est ensuite absorbée. Comme les autres vitamines B, il n’y a pas de risque à en ingérer trop car elle est éliminée naturellement par l’organisme. Elle se retrouve aussi dans le fromage, issu de la fermentation du lait, donc de l’action des micro-organismes. Il n’y a pas que le lait qui est fermenté. Qu’en est-il des végétaux fermentés ? On ne le sait pas. Comme les végétaux ne contiennent pas de vitamine B12, personne ne recherche leur présence. En plus, cette vitamine est assez compliquée à mesurer et toutes les formes ne sont pas forcément actives pour l’humain.
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Combiner agriculture et écologie rapporterait 10 000 milliards $/an
6 mars, par JMTEn plein débat sur le mal-être des agriculteurs, un collectif de chercheurs publie un rapport inédit sur les bénéfices de la transition écologique pour l’agriculture. Celle-ci permettrait l’économie de 10 000 milliards de dollars par an dans le monde, et de revaloriser les conditions de vie des agriculteurs. Les principaux enseignements résumés dans cette infographie. L’écologie, ennemie de l’agriculture ? C’est le refrain que l’on entend en boucle dans les médias depuis le début du mouvement agricole. La colère légitime des agriculteurs quant à leurs conditions de vie et de travail a rapidement été récupérée par certains, qui ont fait de la transition écologique un bouc-émissaire. Cette posture, défendue par la FNSEA et la droite, est pourtant éloignée des revendications de beaucoup d’agriculteurs, mais également du consensus scientifique sur le sujet.La Food System Economics Commission, qui rassemble une soixantaine de scientifiques spécialisés, a publié un rapport sur le sujet le 29 janvier 2024 qui estime les bénéfices considérables pour les agriculteurs et pour l’ensemble de la société de la transition écologique de l’agriculture.