La pire sécheresse depuis 1997. Mayotte, département français de 300.000 habitants, sans compter les sans-papiers comoriens : le risque climatique n’a jamais été aussi visible. Alors que la saison des pluies ne devrait commencer qu’en novembre, l’accès à l’eau courante et potable est très critique depuis plusieurs mois. L’eau est distribuée au compte-goutte alors que le département le plus pauvre de France s’approvisionne à l’eau pluviale. Essentiellement. Face à l’urgence de la situation, le ministre chargé des Outre-mer, Philippe Vigier, s’est rendu dans l’archipel le 2 septembre. Annonçant un « véritable plan Marshall pour Mayotte », le ministre a indiqué qu’à partir du 4 septembre, l’accès à l’eau potable ne serait possible qu’un jour sur trois. Comprenez bien : deux jours sur trois le robinet ne coule pas. « L’eau sera coupée à 16h puis remise à la même heure 48 heures plus tard », indique la préfecture de Mayotte sur son site internet qui a publié un « planning des tours d’eau » découpé en 3 secteurs avec des heures différentes pour chaque zone. Les Mahorais sont habitués aux coupures d’eau mais rarement de cette importance. « Avant on avait trois coupures par semaine, de 18h jusqu’au lendemain matin, donc on pouvait gérer. La situation actuelle demande une organisation très complexe », témoigne Camille Déchin-Hervouët, habitante de Mayotte.
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Environnement
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Mayotte, sécheresse historique
1er novembre, par JMT -
Une idée, laisser la mer monter
11 octobre, par JMT« Debout les crabes, la mer monte ! » En moins de trois ans, la baie de Lancieux, dans les Côtes d’Armor, a changé de visage. L’usure a eu raison de l’une des digues qui borde cette côte bretonne, située entre Saint-Brieuc et Saint-Malo. Construit à la fin du XIXe siècle, cet ouvrage avait subi des brèches et des réparations successives. En avril 2020, la digue, devenue trop fragile, a de nouveau cédé. Cette fois, elle n’a pas été colmatée. Cette ouverture a transformé le paysage de la baie : là où s’étendaient des prairies, des prés-salés se sont développés. Le point de rupture de la digue est encore bien visible, formant un énorme affaissement de terrain, dans lequel la mer s’infiltre et se retire au gré des marées. La métamorphose de ce site s’inscrit dans la stratégie de son propriétaire. Ici, le Conservatoire du littoral (CdL) a choisi d’adopter une « gestion souple du trait de côte ». L’idée : favoriser la renaturation du littoral, en limitant la construction ou le maintien d’ouvrages en dur, tels que les digues. Dès le XVIe siècle, des ouvrages avaient été édifiés autour de la baie pour grignoter peu à peu des terres sur la mer. Il s’agissait d’assécher des parcelles pour les cultiver. Lancieux n’est pas une exception : 2.840 kilomètres des côtes métropolitaines, la moitié, sont artificialisés, et refigurés par des aménagements (digues, perrés, épis…).
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Le pourtour méditerranéen s’embrase
2 octobre, par JMTAlgérie, Tunisie, Grèce, Italie, Espagne, France... le pourtour méditerranéen, en proie à des températures caniculaires, doit également lutter contre de violents incendies qui ont déjà fait plusieurs dizaines de victimes. Un phénomène qui s’accentue sous l’effet du changement climatique et que les autorités vont devoir sérieusement se préparer à affronter. "Apocalyptique", lâche un convive attablé à une taverne de l’île grecque de Rhodes, en proie à de violents incendies et des températures caniculaires depuis plusieurs jours. « Une semaine qu’on n’a ni électricité, ni eau, ni téléphone », déplore-t-il. « Il n’y a rien de pire que ce qu’on vient de vivre », renchérit un autre, qui travaille dans un hôtel de luxe de la région, et laisse éclater sa colère. « Les autorités ont échoué. Maire, gouverneur, gouvernement. Tous ! On a été abandonnés. La honte ! ». Ces incendies ont déjà fait trois morts. Deux pilotes d’un canadair sont morts dans le crash de l’avion mardi 24 juillet, tandis que le corps carbonisé d’une troisième victime a également été retrouvé. Le week-end dernier, quelque 30 000 personnes, dont de nombreux touristes en vacances dans des hôtels de la côte Est, ont été évacués à Rhodes, soit la plus grande opération du genre jamais effectuée en Grèce. Le Premier Ministre Kyriakos Mitsotakis a déclaré devant le Parlement que le pays était en guerre avec le feu et que les conditions allaient rester mauvaises dans les jours à venir.
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Effondrement du vivant, l’Etat français condamné
11 septembre, par JMTC’était le premier procès sur la biodiversité. Il se conclut sur la condamnation de l’État, pour ne pas avoir respecté ses obligations de réduction de pesticides, causant un préjudice écologique. Le Tribunal administratif de Paris donne un an au gouvernement pour réparer ce préjudice et prévenir l’aggravation des dommages. « Cette journée marque un tournant dans la lutte contre l’effondrement de la biodiversité en France », se réjouissent les associations à l’origine du recours Justice pour le vivant qui vise l’État pour manquement à ses obligations de protéger la biodiversité. Le Tribunal administratif de Paris l’a condamné jeudi 29 juin, reconnaissant le préjudice écologique lié à l’utilisation de produits phytopharmaceutiques. Un jugement historique, selon les cinq ONG (Pollinis, Notre Affaire à Tous, Biodiversité sous nos pieds, l’Association pour la protection des animaux sauvages et l’Association nationale pour la protection des eaux et rivières), à l’origine du recours. La justice reconnaît pour la première fois la responsabilité de l’État dans l’effondrement du Vivant, et ses insuffisances dans l’évaluation des risques des pesticides. Il s’agit d’une première étape indispensable pour enrayer l’extinction en cours.
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Le Plan Eau de Macron : une escroquerie en bande organisée
17 juillet, par JMTLe dispositif présenté dans une mise en scène grandiloquente par le président de la République sur les rives du lac de Serre-Ponçon, censé nous préparer à entrer dans une ère de « sobriété » des usages de l’eau, n’atteindra aucun de ses objectifs. Concocté dans les arrière-cuisines de Veolia et de la FNSEA, le catalogue de 53 « solutions » vendu par des communicants à bout de souffle se limite à recycler des mesures déjà existantes, changeant leur nom pour camoufler leur échec cinglant, ou à promouvoir des « innovations technologiques » fumeuses. Le tout en promettant des milliards d’argent public qui n’existent pas puisque l’addition de ces fariboles sera intégralement acquittée par la facture d’eau des usagers domestiques du service public de l’eau et de l’assainissement…La mise en scène - une cohorte de mâles blancs sexagénaires, présidents encravatés de ceci et de cela, entourant Jupiter sur fond de décor alpestre - laissait augurer du pire. On n’a pas été déçus, dans le registre ils ont même réussi à nous surprendre. D’emblée, une question de méthode interpelle : aucun état des lieux initial, diagnostic sérieux de la situation. On comprend pourquoi. Depuis la dernière loi française sur l’eau de 2006, tout s’est dégradé à une vitesse phénoménale.
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L’impossible pédagogie de la catastrophe
3 juillet, par JMTC’était le mercredi 10 mai 2023. De l’immense forêt boréale de l’Alberta, on ne voit désormais que des arbres calcinés, des colonnes de fumées brunes dans le ciel, des familles qui fuient leurs maisons en panique : la province de l’Alberta, à l’ouest du Canada, connaît de graves incendies depuis le début du mois. Les fumées sont si denses et intenses qu’elles ont traversé tout le pays. 30 000 personnes ont dû être déplacées. Au bout de trois jours, 375 000 hectares étaient partis en fumée. Une fois et demie La Réunion : une paille ! La première ministre de l’Alberta, Danielle Smith (Parti conservateur), a dû déclarer l’état d’urgence provincial. Plusieurs communautés autochtones de la Première Nation Cris ont dû être secourues. Le drame rappelle la canicule qui a écrasé la Colombie britannique, plus à l’ouest de l’immense pays, l’année dernière. Le thermomètre y était monté jusqu’à 49,6 degrés, rappelez-vous, la bulle de chaleur, un record absolu pour une localité à plus de 50° de latitude nord. Quel lien entre les deux événements ? Le dérèglement climatique bien sûr, qui aggrave partout l’intensité des vagues de chaleur, et la fréquence des incendies.
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Grigny ne veut plus que The Coca-Cola Company pompe la nappe phréatique
23 juin, par JMTL’or bleu français est menacé et certaines municipalités en tiennent compte. La ville de Grigny a demandé à l’usine Coca-Cola (TCCC), installée sur la commune, d’arrêter de puiser dans la nappe phréatique l’eau nécessaire à la production de ses boissons. Ce bras de fer autour de la ressource en eau entre satisfaction des besoins incontournables des populations et exigences industrielles préfigure des remises en cause massives de modèles économiques de plus en plus fragiles. « L’heure du courage écologique et des solutions pour la planète est venue », commente Aymeric Duvoisin, le directeur de cabinet du maire de Grigny dans l’Essonne pour annoncer que la ville « demande à l’usine Coca-Cola de cesser de puiser, dans la nappe phréatique, l’eau nécessaire à la production de ses boissons ». Cette demande émane du maire de la commune Philippe Rio qui est aussi le président de la Régie de l’Eau et le vice-président de l’agglomération Grand Paris Sud engagé dans la transition écologique et solidaire. Il propose à l’industriel une solution alternative : approvisionner l’usine avec l’eau de surface qui serait en quantité suffisante afin de cesser de s’attaquer aux réserves naturelles de la planète.
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Les deux plus gros risques qui pèsent sur le Monde
4 mars, par JMTLe coût de la vie, principal problème identifié à court terme par le Forum économique mondial, va-t-il détourner les gouvernements, investisseurs et entreprises des risques à long terme, à savoir la crise environnementale ? C’est la crainte des auteurs du Global Risks Report qui, pour sa 17ème édition, appellent les décideurs à répondre à ces polycrises de manière coordonnée. C’est le plus grand risque à court terme identifié par le Forum économique mondial (WEF) dans son incontournable rapport des risques mondiaux (Global Risks Report 2023) publié ce 11 janvier. Dans cette nouvelle édition, fruit d’une enquête auprès de 12 000 experts, entreprises et dirigeants, les auteurs du rapport pointent une exacerbation des crises énergétique, inflationniste, alimentaire et sécuritaire liée à la pandémie de Covid-19 et à la guerre en Ukraine. Or ces risques font craindre, dans les prochaines années une récession et un surendettement, accentuant ainsi le coût de la vie et la pression sur les plus vulnérables qui souffrent déjà.
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L’écologie nous a réjoui neuf fois en 2022
16 février, par JMT2022 : année qui ne nous aura rien épargné en termes de guerres, incendies, sécheresse.
Au milieu du marasme politique et du chaos climatique, l’écologie a pourtant marqué des points.
Des luttes victorieuses, des mesures ambitieuses, un renouveau militant…
1 — Les Jardins d’Aubervilliers sauvés
2 — Les luttes s’organisent
3 — Amazon recule
4 — La papeterie de la Chapelle Darblay reprise
5 — Le retour du train de nuit
6 — Dans le monde, des changements politiques de bon augure
7 — Soupes, canoë, outils : les nouveaux instruments de la lutte écolo
8 — La Montagne d’or abandonnée
9 — La France sort du traité sur l’énergie -
Les requins-tigres légalement tués pour rassurer les surfeurs
7 février, par JMTDepuis plus de 10 ans, la question du requin n’est toujours pas réglée à l’île de la Réunion. Alors que la présence du requin est normale et souhaitable pour l’écosystème marin, l’État français finance sa destruction pour rassurer les touristes, les surfeurs et les pêcheurs. Bien que subissant une forte pression anthropique, les eaux qui bordent l’île de la Réunion accueillent encore de nombreux cétacés et requins. Ainsi, en 2022, pas moins de 471 baleines à bosses ont été recensées par l’association Globice. Aux abords de l’île, se trouvent également 3 des 5 requins considérés comme dangereux pour l’humain : le requin bouledogue, le requin tigre et le requin mako. En 2022, 98 attaques de requin ont été recensées dans le monde dont 9 mortelles. Dans les eaux de l’île de la Réunion, depuis le début de l’année 2023, au moins 3 requins ont été capturés puis mis à mort, et ce en pleine Réserve Marine, c’est-à-dire dans une zone où la faune devrait être protégée