Le nouveau rapport du Laboratoire des inégalités mondiales, publié le 31 janvier, met en lumière la triple crise des inégalités climatiques : inégalités dans les émissions de CO2, inégalités des pertes liées aux impacts du réchauffement et inégalités dans les capacités financières à y faire face. Sans surprise, les populations les plus pauvres sont les plus affectées, que ce soit au sein des pays en développement ou développés. Les auteurs appellent à cibler en priorité les ultra-riches, afin de lutter contre le changement climatique mais aussi d’éradiquer la pauvreté. C’est un graphique qui permet de résumer à lui seul les inégalités climatiques entre les plus pauvres et les plus riches. Deux chiffres en particulier attirent l’attention, située aux deux extrémités. Ils sont quasiment identiques mais traduisent le fossé actuel. Le premier indique le pourcentage de pertes de revenus liées au changement climatique subies par la moitié des plus pauvres. Il atteint 75%. Le second se réfère aux capacités de financement à faire face au changement climatique pour les 10 % les plus riches. Il atteint 76%.
Climat
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Comprendre la triple crise des inégalités climatiques en un clin d’œil
15 mai, par JMT -
Les régions les plus à risque sur le plan climatique
24 avril, par JMTLa Chine, les États-Unis et l’Inde concentrent les zones du monde où les dégâts économiques causés par le réchauffement climatique seront les plus élevés d’ici 2050. XDI, une société australienne, a établi un classement des régions les plus exposées aux risques physiques sur les bâtiments et les infrastructures. Des zones cruciales pour l’économie mondiale et pour les chaînes d’approvisionnement des entreprises se retrouvent en haut de la liste. L’adaptation de l’économie au réchauffement de la planète devient de plus en plus urgent. Inondations fluviales, montées des eaux, incendies… que restera-t-il des principales régions économiques mondiales en 2050 ? Une étude réalisée par la société de conseil australienne XDI a classé plus de 2600 régions du monde en fonction de leur exposition aux risques physiques liés au changement climatique. À partir de modèles d’évolution du climat, croisés avec des données sur les constructions présentes dans ces régions, XDI a évalué les dommages que huit types d’événements climatiques extrêmes (inondations, chaleur, gel, sécheresse, etc.) causeront aux infrastructures et aux bâtiments d’ici 2050. La Chine, les États-Unis et l’Inde concentrent la majorité des zones à risque, avec 80% des 50 territoires les plus exposés aux destructions.
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Résumé du dernier rapport du GIEC en 5 graphiques
17 avril, par JMTVoici les cinq graphiques à retenir de ce dernier opus qui clôt huit ans de travail.
1/ Le pire est à venir pour les enfants nés aujourd’hui
2/ Malgré les alertes, les objectifs de réduction des émissions restent insuffisants
3/ Au rythme actuel, le budget carbone pour rester sous 1,5°C de réchauffement serait consommé d’ici 2030
4/ Il y a une très nette différence entre +1,5°C et +2°C
5/ Les solutions existent et ne sont pas si coûteuses -
T’as loupé les derniers rapports du GIEC ? On te les résume !
3 avril, par JMTA l’occasion du rendu de la sixième synthèse sur le climat par le GIEC, si nous ne réduisons pas les émissions de GES (gaz à effet de serre) liées aux activités humaines, tous les scenarii prédisent un réchauffement climatique global supérieur à 2°C en 2100. En 2020, ce réchauffement était de +1.1°C. Ce réchauffement entraîne des changements irréversibles : hausse du niveau de la mer, fonte des glaciers et du permafrost (qui libérera du méthane et participera à un effet décuplé du réchauffement, le méthane étant 28 fois plus actif que le CO2 comme gaz à effet de serre), réchauffement et acidification des océans, diminution de l’absorption de CO2 par les forêts et le phytoplancton océanique (qui se meurt du fait de l’acidification qui le calcifie). On observe déjà les effets directs et indirects du réchauffement : les événements météorologiques extrêmes sont plus fréquents et plus intenses (sécheresses, incendies, inondations, cyclones, …). Le GIEC a identifié 127 risques majeurs :
* l’agriculture : la perte de productivité agricole menace la sécurité alimentaire mondiale ;
* la santé : hausse de mortalité et des maladies dues à la chaleur ;
* la biodiversité : disparition locale d’espèces animales et végétales par milliers. -
La fonte record de la banquise antarctique
28 mars, par JMTSi la banquise de l’océan arctique (pôle nord) connaît une diminution continue et impressionnante depuis plus de 40 ans de relevés, il est plus difficile de statuer sur la glace de mer présente au pôle sud, en Antarctique. Cependant, les dernières années montrent une réduction record de sa superficie. Contrairement à l’Arctique, les vents et les courants océaniques spécifiquement liés à l’océan Austral et à l’Antarctique ont une forte influence sur l’étendue de la banquise. En effet, la glace de mer dans l’Arctique est entourée de terres, tandis que la glace de mer dans l’Antarctique n’est entourée que d’océan et peut donc s’étaler plus librement. Dans certaines régions, la banquise antarctique fond complètement en été. En hiver, le climat froid dans tout l’Antarctique favorise la formation rapide de la nouvelle banquise. À son maximum, la couverture de glace de mer dans l’Antarctique est comprise entre 18 et 20 millions de kilomètres carrés. En été, elle diminue à environ 3 millions de kilomètres carrés, affichant une variabilité annuelle beaucoup plus naturelle que la glace dans l’Arctique.
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L’inquiétante disparition des glaciers
7 mars, par JMTLes glaciers constituent l’un des écosystèmes les plus vulnérables face au changement climatique. Une nouvelle étude, publiée dans la revue Science le 6 janvier 2023, révèle ainsi une perte de masse des glaciers plus forte encore que celles jusqu’alors prévues. Selon ces travaux, cette perte augmente de 14% à 23% par rapport aux précédentes projections, notamment celles ayant alimenté le dernier rapport du GIEC. Ainsi, la moitié des 215000 glaciers de la planète, dont tous les petits, aura disparu d’ici 2100 même en limitant la hausse des températures à 1,5°C, seuil adopté dans l’Accord de Paris. Dans un scénario extrême de hausse de la température de 4°C, petits et gros glaciers seraient touchés et 83% d’entre eux seraient alors amenés à disparaître, provoquant une élévation du niveau des mers de 15,4 cm. Pour le moment, le monde se dirige vers un réchauffement de 2,7°C. « Les régions avec relativement peu de glace, comme les Alpes, le Caucase, les Andes ou l’ouest des États-Unis, perdront presque toute leur glace d’ici la fin du siècle, quel que soit le scénario d’émissions », explique Regine Hock, professeure à l’université d’Oslo et co-auteure de l’étude. « Ces glaciers-là sont plus ou moins condamnés ».
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La lutte contre le greenwashing s’organise
23 février, par JMTDepuis le 1er janvier 2023, il n’est plus possible pour les annonceurs de mettre en avant la neutralité carbone d’un produit ou d’un service sans prouver la sincérité de la démarche. Si les conditions à remplir sont nombreuses, les ONG regrettent toutefois que des produits très impactants pour la planète comme l’essence, les vols en avion ou la viande bovine continuent de pouvoir être vantés comme « neutres en carbone », semant le doute dans l’esprit des consommateurs. C’est l’une des mesures emblématiques de la loi Climat et résilience de 2021. Entrée en vigueur le 1er janvier 2023, elle interdit aux annonceurs de vanter un produit ou un service comme neutre en carbone sans preuves à l’appui. Le décret d’application d’avril dernier prévoit la réalisation d’un bilan, actualisé tous les ans, des émissions de GES du produit ou service concerné couvrant l’ensemble de son cycle de vie, c’est-à-dire de l’amont de sa production jusqu’à son élimination ou recyclage éventuel. En outre, le rapport doit décrire la démarche grâce à laquelle ces émissions de gaz à effet de serre sont prioritairement évitées, puis réduites et enfin compensées.
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Quelle place pour le réchauffement climatique entre la douceur hivernale européenne et le blizzard du siècle aux USA ?
21 février, par JMTLe « Blizzard du Siècle » qui frappe les États-Unis a entraîné avec lui son lot de commentaires mettant en doute la réalité du changement climatique, certains n’hésitant pas à évoquer un « refroidissement climatique ». Les Américains ont subi fin décembre une violente tempête hivernale, ayant tué plus de 60 personnes. Certaines personnes ont été retrouvées mortes dans leur voiture ou dehors, et d’autres sont décédées d’un arrêt cardiaque en essayant de déblayer la neige, alors que les températures sont encore glaciales. Des dizaines de millions d’Américains ont vu leur week-end de Noël chamboulé par des coupures de courant massives, des routes devenues impraticables et des milliers de vols annulés, provoquant le chaos dans les aéroports. À l’extrême opposé, la France vient de connaître un Noël particulièrement doux, avec une moyenne nationale s’établissant à 11,3°C le 25 décembre, provoquant là de nombreuses réactions réjouies. L’Hexagone a en effet connu « le deuxième Noël le plus doux depuis le début de l’indicateur en 1947 », a indiqué à l’AFP François Gourand, météorologue à Météo France.
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Et toujours pas d’électro-choc climatique !
18 février, par JMTLa neige et le vent apportés par la tempête Elliott qui paralyse une grande partie des États-Unis fin décembre 2022, est qualifiée de bombe cyclonique par les services météo. Cet événement d’une extrême gravité ne se produit qu’une fois par génération et entraîne annulations de vols, accidents de la route et des morts. Aux États Unis, les catastrophes au bilan de plus en plus lourd s’enchaînent sans déclencher de sursaut pour limiter l’aggravation du changement climatique, dont le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre est grandement responsable. Des températures glaciales, jusqu’à -55° dans le Montana ou le Dakota, un blizzard sévère et la neige qui entraînent l’annulation de milliers de vols à Chicago, Détroit mais aussi Philadelphie, Boston ou New-York… la tempête Elliott qui souffle sur les États-Unis est une bombe cyclonique. Cet événement extrême a déjà fait trois morts et le bilan pourrait s’alourdir puisqu’à la veille de Noël, plus de 100 millions d’Américains doivent prendre la route pour le fêter en famille. Cette fois-ci le président, Joe Biden, leur a demandé de « prendre au sérieux cette tempête et de limiter le plus possible tout déplacement en suivant les conseils des autorités locales ». L’état d’urgence est déclaré dans l’Oklahoma, le Kentucky, la Géorgie et la Caroline du Nord ainsi que dans l’État de New York. Des températures aussi glaciales sont une menace dangereuse pour la santé ont rappelé les services météo américains du National Weather Service (NWS). « Ces températures très négatives peuvent entraîner en quelques minutes des engelures sur la peau qui n’est pas couverte et une hypothermie pouvant aller jusqu’à la mort si l’exposition est prolongée », expliquent-ils. Les accidents de la route se multipliant, ces risques sont donc élevés.
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La bonne nouvelle dans un trop plein de promesses à la COP27
7 janvier, par JMTEn dépit des critiques formulées par les grandes coalitions, des menaces de veto, le président de la COP27 a arraché une série d’accords. Entre deux interruptions de séance, le ministre des Affaires étrangères d’Egypte n’a cessé, des heures durant, de négocier et de faire voter les textes préparés par son équipe.Devant une salle à moitié vide, désertée par de nombreuses délégations, juste peuplée de négociateurs et d’observateurs minés par le sommeil, il a fini par acter la fin de la COP27 alors que l’aube pointait sur la mer Rouge. Seuls les officiels de la tribune ont applaudi la fin de la conférence. Signe d’une immense fatigue des participants. Et pas seulement physique. Car, à mesure que se succèdent les séances annuelles de ce parlement mondial du climat, les sujets se multiplient, les problèmes se complexifient, les décisions semblent toujours plus difficiles à prendre. Avec des échéances qui s’approchent à grand pas. Dans leur dernière étude, publiée le 11 novembre, les climatologues du Global Carbon Project rappellent que les émissions anthropiques de gaz carbonique progresseront encore de 1% cette année. Et qu’au rythme actuel d’émission, nous aurons consommé notre budget carbone menant à un réchauffement de +1,5°C avant 2030. Organisée dans la station balnéaire de Charm-el-Cheikh, la COP27 était, dès le départ, chargée d’un agenda très lourd. De la question du genre dans la lutte contre le réchauffement climatique au fonds d’adaptation en passant par les financements, la conjugaison des politiques climatiques à court et long termes, la comptabilité des émissions, l’organisation des marchés du carbone…