Le gouvernement avance à marche forcée sur le nucléaire, piétinant le débat public et la réflexion collective. Ce choix engage durablement les finances du pays, menaçant son avenir économique et écologique. Lundi 27 Février, le « débat public sur les nouveaux réacteurs nucléaires » s’est achevé tristement, par un séminaire sur « la participation du public dans la gouvernance nucléaire ». Aveu d’échec de la part des organisateurs, qui ont vu leur travail piétiné dans le plus parfait mépris par le gouvernement de M. Macron.
Energie
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Le coup de force d’Emmanuel Macron pour le « nuke » confisque l’avenir
8 mai, par JMT -
La lutte anti-charbon de Greta Thunberg
16 mars, par JMTLützerath, petit village allemand protégé depuis des mois par des activistes environnementaux opposés à la mine de charbon géante de RWE, est devenu le centre de l’affrontement autour des énergies fossiles. D’un côté ceux qui veulent stopper maintenant celles qui nuisent le plus au climat comme le charbon, de l’autre un gouvernement allemand qui fait face à la crise du gaz russe en le remplaçant par le lignite dont il veut sortir en 2030 pour respecter ses engagements plus lointains de neutralité carbone. La visite et les mots de Greta Thunberg (...) portent beaucoup plus loin que l’Allemagne qu’elle a mis face à ses contradictions climatiques. « Le pays est l’un des plus gros émetteurs mondiaux et il a une énorme responsabilité. Nous devons lui demander des comptes », a-t-elle déclaré, ajoutant : « Le contrat passé par le gouvernement avec RWE est honteux. Il nous montre que ses priorités ne sont pas les humains mais les profits et il échoue dans la lutte pour protéger contre le climat ».
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Perspectives de développement de l’éolien en France et en Europe
14 mars, par JMTEn 2020, en France, les éoliennes ont produit 39,7 TWh, soit 8,9% de la production nationale d’électricité. La Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) prévoit 20% de la production nationale à horizon 2028. La majorité de ces capacités éoliennes est terrestre, avec 993 MW raccordés sur l’année 2020, le total installé au 31 décembre 2020 s’établit à 17,6 GW. La France va devoir accélérer la cadence. Pour l’éolien terrestre, la puissance installée devra atteindre 24,6 GW à fin 2023. A l’horizon 2028, ce seront 33,2 GW pour une option basse, et 34,7 GW pour une option haute, qui devront être implantés en métropole. La France vise un rythme d’installation de capacité éolien terrestre à 2 GW par an afin atteindre l’objectif de 34 GW de capacité cumulée raccordée en 2028. Au niveau européen, il est envisagé selon les scénarios de WindEurope l’installation de 105 GW supplémentaire sur les cinq prochaines années, cependant en raison des restrictions liées au Covid, des contraintes administratives et sociales ce chiffre pourrait descendre à 79 GW sur la même période. Indépendamment de la nature intermittente de l’énergie éolienne, la forte croissance constatée de la mise en service de nouvelles capacités depuis plusieurs années tend à ralentir.
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Décryptage du Marché Carbone européen
9 février, par JMTFin décembre 2022, un accord majeur a été finalisé au sein des instances européennes : celui qui concerne la réforme du marché carbone, véritable pilier de la politique climatique de l’Union européenne. Fin des « droits à polluer » gratuits des industriels, taxation des émissions liées au chauffage et aux voitures, fonds social pour la transition... À l’issue d’âpres pourparlers, les négociateurs du Parlement européen et des États membres de l’UE se sont entendus pour relever les ambitions et étendre le champ de son marché carbone. Si les négociateurs européens avaient adopté dès mardi 13 décembre le principe d’une taxe carbone aux frontières de l’Europe - un dispositif totalement inédit - les détails de son application avaient été laissés pour l’ultime round de pourparlers vendredi 16 et samedi 17 décembre. Il s’agit de faire payer à certaines importations industrielles (acier, aluminium, ciment, engrais, électricité, hydrogène) les émissions liées à leur production, pour éviter la délocalisation de nos industriels hors d’Europe et, dans le même temps, encourager le reste du monde à adopter les standards européens.
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La fusion nucléaire est hors sujet face à la crise climatique
3 février, par JMTDes chercheurs californiens ont annoncé, le 13 décembre 2022, une percée scientifique « majeure » dans le domaine de la fusion nucléaire. Une technologie qui, contrairement à la fission nucléaire, n’émet pas de déchets radioactifs. Est-ce une bonne nouvelle pour le climat ? En fait, non. Rien ne permet de croire à la promesse d’un avenir alimenté par la fusion. Même s’il faut saluer la prouesse scientifique, elle reste nulle et non avenue dans le débat sur la transition énergétique et la lutte contre le dérèglement climatique… Le principe de la fusion inertielle, mise en œuvre au sein de ce laboratoire californien, est d’utiliser des faisceaux laser pour exciter et comprimer des billes d’hydrogène, afin de déclencher la fusion. Ces résultats sont qualifiés de « percée » car pour la première fois, le rendement entre l’énergie injectée et l’énergie fournie est positif. (...) L’énergie libérée par cette expérience pourrait faire chauffer 20 bouilloires, dame ! La communication autour de ces résultats est trompeuse. Pour faire fonctionner les faisceaux laser qui excitent les billes d’hydrogène, il faut consommer 300 MJ supplémentaires.
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TotalEnergies et la transition énergétique : ça pouaque le gaz !
31 janvier, par JMT« Sans Total, la transition énergétique risque d’attendre plus longtemps », répète le PDG du géant français du pétrole Patrick Pouyanné. Qui affiche désormais l’ambition de devenir un des leaders mondiaux de l’énergie verte : elle investit chaque année des milliards d’euros dans les renouvelables et prévoit de diminuer drastiquement le poids du pétrole dans ses activités. En 2021, Total a d’ailleurs changé de nom pour devenir TotalEnergies, le « s » d’Energies étant destiné à signaler ce changement d’ère. Simple greenwashing ou bien la compagnie est-elle prête à tourner le dos à l’or noir ? Sur le papier, l’objectif de TotalEnergies adopté l’année dernière est d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Pour cela, la compagnie entend porter le poids de l’électricité d’origine renouvelable à 50% de sa production et diviser par quatre sa production d’hydrocarbures entre 2030 et 2050. A mi-parcours en 2030, elle vise notamment une diminution de l’intensité carbone de ses énergies de 20% et une réduction du poids du pétrole à un tiers de ses ventes.
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La fin du pétrole russe (ou presque)
26 janvier, par JMTL’embargo européen sur le pétrole brut russe est entré en vigueur le 5 décembre 2022. Même si des stratégies de contournement sont en œuvre, il devrait entamer les recettes encaissées par Moscou. Désormais, les Etats membres ont interdiction d’importer sur leur territoire le moindre baril de pétrole brut en provenance de Russie et transitant par voie maritime, ce qui représente la grande majorité des flux. L’Allemagne et la Pologne y ont ajouté des restrictions volontaires sur celui qui arrive par pipeline. Résultat : 90% des importations de brut russe sont couvertes par l’embargo. L’objectif est double : réduire la dépendance énergétique de l’UE à la Russie pour des raisons stratégiques et, à court terme, réduire les recettes encaissées par le Kremlin qui lui permettent de financer sa guerre en Ukraine. Moscou peut-il contourner cet embargo ? Depuis le début de la guerre, la Russie a déjà redirigé une partie de ses exportations vers des pays qui n’appliquent pas de sanctions et les lui achètent à un prix bradé.
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La taxe carbone suédoise est la plus élevée au monde
1er novembre 2022, par JMTDeux pays, deux ambiances. A la fin de l’année 2018, la France vivait au rythme du mouvement des gilets jaunes, déclenché par la hausse du prix des carburants et par la décision, prise au début du premier mandat d’Emmanuel Macron, d’accélérer l’augmentation de la taxe carbone. Celle-ci atteignait alors 44,60 € par tonne de CO2. Gelée depuis. Et d’entendre les concerts de pleureuses sur la taxe carbone française, la France « le pays le plus taxé au monde », et patin-couffin. Au même moment, en Suède, pas d’occupation de ronds-points ni de blocage des infrastructures. Pourtant, la taxe carbone s’élevait déjà à 113 euros par tonne de CO2. Instaurée dès 1991 pour un prix de 27euros par tonne, elle a dépassé les 100 euros dès le début des années 2000, et atteint 120 euros en 2022. Ça oui, c’est le niveau le plus élevé au monde.
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Il existe toujours un traité international climaticide sur l’énergie
9 août 2022, par JMTIl est longtemps resté dans l’ombre, tel un pacte secret. Il sort de l’anonymat depuis quelques jours : le Traité International sur la Charte de l’énergie. Cet accord, méconnu de la majorité de la population, est un texte très puissant, qui gêne la transition écologique mondiale. Des négociations sont en cours pour le réviser, et tenter de parvenir à un accord politique le 24 juin. Les organisations écologistes réclament un retrait de l’Union européenne de ce traité. Une dernière réunion de négociation a eu lieu le 23 juin. Seule la ministre espagnole de la Transition écologique, Teresa Ribera, a exprimé publiquement son envie de voir l’UE se retirer du traité. Un accord politique — quel qu’il soit — doit être annoncé le 24 juin, lors d’une conférence ad hoc sur le traité, qui se tiendra à Bruxelles. C’était la réunion de la dernière chance. La Commission européenne a pourtant décidé de rester signataire, ce 24 juin, lors de la réunion des pays membres du Traité, moyennant quelques aménagements qui devraient entrer en vigueur à partir du mois de novembre prochain.
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La guerre en Ukraine, une aubaine pour le gaz américain
4 août 2022, par JMTLe 31 mai 2022, Gazprom annonçait l’arrêt de ses livraisons de gaz aux Pays-Bas ainsi qu’à deux clients au Danemark et en Allemagne, punis pour avoir refusé de payer en roubles, comme avant eux la Bulgarie, la Pologne et la Finlande. L’Europe n’a donc pas le choix. L’UE, qui a affiché sa volonté de se passer du gaz russe « bien avant 2030 », est forcée de trouver des alternatives, immédiatement. Les exportateurs de gaz naturel liquéfié (GNL) américains se frottent les mains : c’est un marché de taille qui s’ouvre à eux. L’an dernier, la Russie a fourni à l’Europe pas moins de 155 milliards de m³ de gaz. L’UE prévoit d’en remplacer une partie par des renouvelables et plus de sobriété énergétique. Mais à court terme, au moins, il faut trouver d’autres fournisseurs.