Ce sont désormais six des neuf limites planétaires qui ont été dépassées. Cette sixième limite concerne le cycle de l’eau, divisé en deux entités : l’eau verte (l’eau "invisible", contenue dans le sol et les plantes des fermes, forêts, etc.) dont la limite avait été dépassée en avril 2022. Et l’eau bleue (l’eau "visible", dans les rivières, les lacs, etc.), celle que l’on va pouvoir prélever et consommer, dont la limite vient d’être elle aussi dépassée. « Nous ne savons pas combien de temps nous pourrons continuer à transgresser ces frontières clés avant que les pressions combinées ne conduisent à des changements et des dommages irréversibles », a déclaré dans un communiqué Johan Rockström, co-auteur de l’étude et professeur au Stockholm Resilience Center. En 2009, des scientifiques spécialistes en sciences environnementales créent le concept de limites planétaires. Ils définissent neuf variables qui régulent la stabilité de la planète et qu’il ne faut pas dépasser pour assurer un développement sûr et juste pour l’humanité.
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Transition
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Le cycle de l’eau douce, une nouvelle limite planétaire franchie
6 novembre, par JMT -
Reparlons du méconnu Développement Durable
25 octobre, par JMTLe développement durable (DD) est « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs », citation de Madame Gro Harlem Brundtland, Premier Ministre norvégien (1987), lors du rapport de la commission du même nom. Avec cette définition-là, on est bien avancé. En 1992, le Sommet de la Terre à Rio, tenu sous l’égide des Nations unies, officialise la notion de développement durable et celle des trois piliers (économie/écologie/social) : un développement économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable. La notion de DD fut développée, en Suède, sous l’impulsion d’un cancérologue et scientifique reconnu, Karl-Henrik Robèrt, n’acceptant pas qu’on puisse arriver à monter des équipes formidables pour soigner les gens de graves maladies, et qu’on soit incapable d’en faire autant pour concevoir un environnement sain et durable.
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« Sabotage »,un thriller sur l’écologie radicale
28 août, par JMT« Sabotage », un titre sans ambiguïté. Dans ce nouveau film de Daniel Goldhaber, de jeunes militants pour le climat s’organisent pour saboter un pipeline aux États-Unis. Derrière cette fiction, en salles depuis le 26 juillet, il y a un essai intitulé "Comment saboter un pipeline"* signé du militant suédois pour le climat et maître de conférences en géographie humaine, Andreas Malm. S’appuyant sur les luttes passées, l’auteur y défend l’idée que face à l’inaction climatique des gouvernements, la mobilisation pacifique ne suffit pas, qu’il faut un nouveau volet plus radical, basé sur le sabotage d’infrastructures écocidaires. Le film met en scène huit jeunes Américains qui se retrouvent dans une maison abandonnée au Texas avec un objectif unique : saboter un pipeline. Et plus précisément le plus important de tous les États-Unis.
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Les impacts humains explosent les limites planétaires
26 juillet, par JMTUn groupe de chercheurs a ajouté aux limites planétaires des seuils concernant la justice sociale et les impacts négatifs sur les communautés et les individus liés au franchissement de ces limites. C’est ce qu’ils ont baptisé les "limites planétaires sûres et justes". Il apparaît que sur huit d’entre elles, sept sont déjà dépassées. Nous connaissons les limites planétaires, développées en 2009 par une équipe de spécialistes menée par Johan Rockström, codirecteur du Potsdam Institute for Climate Impact Research. Ces neuf variables – parmi lesquelles se trouvent le changement climatique, l’érosion de la biodiversité, l’acidification des océans, la pollution chimique ou encore l’utilisation mondiale de l’eau – régulent la stabilité de la planète et ne doivent pas être dépassées afin de continuer à assurer un développement "sûr" pour l’humanité. À ce jour, nous en avons déjà dépassé au moins six, soit les deux tiers. Mais les chercheurs ont voulu aller plus loin. Dans une étude publiée mercredi 31 mai dans la revue Nature, ils ont, pour la première fois, identifié ce qu’ils appellent les limites planétaires sûres et justes. En partant des limites planétaires physiques, les limites sûres, ils ont ajouté des critères concernant la justice sociale et les impacts négatifs sur les communautés et les individus liés au franchissement de ces limites.
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Une Assemblée Générale Citoyenne pour penser un monde d’après désirable
28 juin, par JMTFaire sauter le plafond de verre d’un futur désirable. C’est le but de l’Assemblée citoyenne des imaginaires qui va proposer aux citoyens de penser un monde de demain bas-carbone et souhaitable, sans dystopie et scénario catastrophe. Une nécessité pour créer des nouveaux récits et une culture à la hauteur des enjeux contemporains. Scénario catastrophe où les humains survivent difficilement à une Terre brûlée par un soleil de plomb, société post-apocalyptique, film dystopique…(...) Pour contrer ce pessimisme, Valérie Zoydo, en partenariat avec l’Agence de la transition écologique (Ademe), le festival Atmosphère et Bluenove, vient de lancer l’Assemblée citoyenne des imaginaires. L’objectif est de produire une œuvre culturelle populaire qui prend racine dans le vécu, les aspirations et les sensibilités des citoyens, et qui soit à la hauteur des grands enjeux de notre époque, alliant la pédagogie le rêve et le divertissement. (...) Ainsi, le 11 mai à l’Académie du climat aura lieu une journée de formations aux nouveaux récits à laquelle participeront des citoyens, des experts du changement et des scénaristes. Puis, des ateliers d’écriture animés par des imaginateurs, avec des scénaristes professionnels. Le but étant qu’à la fin de l’année, l’Assemblée citoyenne des imaginaires vote pour ses synopsis préférés.
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Le ski, le ras-le-bol des écologistes
12 avril, par JMTLe 4 février 2023, la zone A a inauguré les vacances d’hiver. Comme chaque année, des milliers de personnes vont dévaler les pentes enneigées des Alpes ou des Pyrénées. Une activité de niche. Et de riches, ou du moins d’aisés. À peine 10% des Français pratiquent le ski alpin une fois par an. Une activité coûteuse : de 126€ à 378 € de forfait hebdomadaire. Ce loisir d’une minorité est ainsi de plus en plus contesté. Alors que les modèles climatiques prévoient une réduction de l’enneigement à basse et moyenne altitude entre 10% et 40% en 2050, beaucoup de stations continuent leur politique du tout ski et usent de canons à neige. Des équipements, symboles de cette fuite en avant, ont été pris pour cibles ces dernières semaines. Plusieurs d’entre eux ont été sabotés aux Gets et à La Clusaz, en Haute-Savoie. La Suisse est également touchée dans les Diablerets, ainsi qu’à Verbier, dans le Valais. Ces actes ont été revendiqués : « Pendant que la confédération [le gouvernement suisse] nous dit d’arrêter de préchauffer nos fours, la bourgeoisie crache au visage des 99% restants et proclame ses divertissements écocidaires hivernaux comme étant un droit ».
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Jean-Marc Jancovici tient un discours qui l’arrange
14 février, par JMTIngénieur, consultant, enseignant, vulgarisateur, militant, Jean-Marc Jancovici, 61 ans cette année, est devenu en France une figure incontournable dans les discussions sur la transition énergétique et une voix influente. Après un premier livre sur l’effet de serre coécrit en 2001 avec le climatologue Hervé Le Treut, il a publié ou contribué à une dizaine d’ouvrages sur le climat et l’énergie. Le dernier, « Le plan de transformation de l’économie française pour sortir le plus rapidement possible de l’impasse des énergies fossiles », a été présenté début 2022, en amont des élections, par The Shift Project, association qu’il a créée et qu’il préside. Mais c’est surtout la bande dessinée « Le monde sans fin », parue à l’automne 2021, déjà vendue à 630 000 exemplaires fin novembre 2022, qui a propulsé sa notoriété à des sommets. Plus que jamais, avec son style tranchant et son aura d’expert (il est polytechnicien, a contribué à la méthode permettant de déterminer le bilan carbone des acteurs économiques, a cofondé le cabinet de conseil Carbone 4, est membre du Haut Conseil pour le Climat) il enchaîne interviews, conférences, plateaux télé et apparitions sur les réseaux sociaux.
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Sobriété : pas besoin de devenir amish
12 janvier, par JMT« Je suis pour une société écologique, mais je ne suis pas pour une société amish », avait lancé Emmanuel Macron en novembre 2016. Bis repetita en septembre 2020, à propos des critiques de la 5G : « Je ne crois pas que le modèle amish permette de régler les défis de l’écologie contemporaine ». Le modèle amish ne faisant pas vraiment partie des options sérieusement discutées, la phrase relevait plutôt du procédé rhétorique consistant à caricaturer pour discréditer. Ce qu’on appelle en rhétorique l’argumentation périphérique. Corollaire : les réponses techniques permettront de régler les défis de l’écologie. Rapidement après sa réélection, devant l’enchaînement de crises majeures, le président annonçait « la fin de l’abondance » et de « l’insouciance ». Puis un « plan de sobriété » pour faire face à l’explosion des prix de l’énergie. Le président donnait cette définition de ce qui était jusqu’ici un mot tabou : « Cela ne veut pas dire produire moins ou aller vers une économie de la décroissance. Pas du tout, la sobriété, ça veut juste dire gagner en efficacité », faire « tout ce qu’on peut faire pour produire encore davantage, mais en dépensant moins ».
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Décroissance choisie ou sobriété subie ?
10 décembre 2022, par JMTDepuis quelques semaines, dans les médias dominants, on ne parle que de sobriété.
De même, il ne se passe plus une journée (voire une heure) sans que l’on ne rejette la décroissance... sans jamais :
* ni la définir (et encore moins s’y être intéressé, la comprendre)
* ni inviter une ou un de ses promoteurs
* tout en appelant à la sobriété et à la réduction de nos consommations énergétiques...Par exemple, fin août, la Première Ministre lors de son discours face au Medef, discours bourré d’incantations contradictoires : « Contrairement à l’affirmation de certains, la décroissance n’est pas la solution. La décroissance attaquerait notre niveau de vie. Elle mettrait en péril le financement de notre modèle social. Elle braquerait nos concitoyens et nous empêcherait d’avancer ».
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Poussés par les étudiants, les professeurs bifurquent eux aussi
3 novembre 2022, par JMTConscients de l’urgence environnementale et sociale, certains professeurs de l’enseignement supérieur répondent aux appels des étudiants en actualisant leurs cours avec des connaissances désormais incontournables sur le changement climatique et les responsabilités qui incombent à tous. Comptabilité, finance, ingénierie... L’ensemble des disciplines entame une transformation profonde. Les profs aussi font leur bifurcation. Des étudiants ont mis la pression pour obtenir des formations à la hauteur des enjeux de la transition écologique. Cependant, la création d’options ou de cursus spécialisés ne suffit pas, il faut aller plus loin et « préparer tous les citoyens à la Transition écologique » selon le rapport Jean Jouzel publié en février 2022.