« L’Ukraine : la guerre des images, 50 exemples de désinformation »

« L’Ukraine : la guerre des images, 50 exemples de désinformation »

Par Jocelyne Le Boulicaut pour AID

Jocelyne Le Boulicaut est enseignante universitaire d’anglais retraitée, militante écologiste et a traduit le livre en anglais

« L’Ukraine : la guerre des images » de Michel Collon et son collectif Test Media International

La planète est en ébullition, guerres et tragédies semblent de plus en plus fréquentes. L’actualité montre encore aujourd’hui que vérités et contre vérités font partie intégrante de la guerre moderne, de l’approche des catastrophes climatiques.

Sommes nous prêts à faire face à ce phénomène amplifié par les chaînes de télévision en continu et les réseaux sociaux ? Sommes nous en capacité d’analyser la propagande de guerre ? La propagande climato-sceptique ?

Après l’Ukraine, la Biélorussie, la Serbie, la Moldavie …. la liste est très, très longue, quand un État veut maintenir à tout prix sa suprématie mondiale et qu’il s’autorise tous les coups, se souciant peu finalement des populations en guerre, tant que cela ne se passe pas sur son territoire, alors peu importe les justifications et les explications.

Grâce au livre « L’Ukraine : la guerre des images » de Michel Collon et son collectif Test Media International, nous pouvons essayer d’y voir plus clair, de décoder ce qui nous a amenés à voir le monde en noir et blanc.

À chaque page, on écarquille les yeux : non ! Ce n’est pas possible ! Je ne le crois pas et je ne veux pas le croire ! Cela ne peut pas être vrai ! Si on a autant menti au sujet de cette guerre, sur quoi encore les médias nous désinforment-ils ? La tromperie est-elle devenue systématique ?

Chaque paragraphe renvoie à nos interrogations, exige qu’on vérifie encore et encore grâce aux preuves, aux confirmations que les auteurs sont allés chercher au cœur de chaque image, chaque citation, chaque analyse.

Ce n’est pas un livre « anti Ukraine », c’est un livre qui permet de reconsidérer certaines affirmations, d’aller plus loin que la seule option « l’Ukraine c’est le bien, la victime, tandis que la Russie c’est le mal et Poutine le diable démiurge ».

Et si les médias, les réseaux sociaux portaient la plus grande part des responsabilités dans cette tuerie de civils et de militaires, dans cette immense manipulation des opinions publiques ?

A la lumière de quelques grands intellectuels : Chomsky et sa « Fabrication du consentement », Attali qui rêve d’une appli qui en quelques secondes décèlerait les fake news, Edgar Morin qui s’inquiète de la façon dont tout contexte est occulté, le pape François, Anne Moretti, ou encore Emmanuel Todd ...

Michel Collon tente de décoder ce qui relève des distorsions de vérité dues à la propagande de guerre qu’on retrouve dans les deux camps, de ce qui relève de la manipulation pure, conscientisée, voulue et généralisée de l’Occident pour prouver que nous avons raison contre tout le reste du monde.

Ce qui importe n’est-il pas que la population ne se pose pas de questions ? Il démontre, grâce aux 50 exemples parfaitement documentés qu’il ne s’agit pas d’un complot mais d’un fonctionnement structurel.

Comment en est-on arrivés à ce que l’UE prenne des mesures contre la liberté d’expression ? À ce que le gouvernement français organise une marche en soutien à une des parties et interdise tout soutien à l’autre partie, alors même que les victimes civiles sont des deux côtés ?

Que faut-il faire pour gagner la guerre de l’info ? Est-ce encore possible ? Non, décidément ce livre n’est pas anti Ukraine. On aurait tout aussi bien pu faire la même démonstration avec « L’Irak : la guerre des images », « La Russie : la guerre des images » et tiens pourquoi pas mettre face à face « Israël : la guerre des images » et « La Palestine : la guerre des images ».

Dans cet ouvrage c’est bien la désinformation qui est au banc des accusés, et tous ses alliés, ses courtisans, ses financeurs. A nous grâce à cette lecture de rétablir les éléments pertinents pour développer un jugement rationnel et trouver les « armes » pour défendre la paix.

Tel est le but de « L’Ukraine : La guerre des images » : faire réfléchir sur l’essentiel, afin d’être armé pour mener la bataille de la contre-information et du vrai débat. Comme Michel Collon, je laisserai le dernier mot à Julian Assange : « Si les guerres peuvent être déclenchées par des mensonges, elles peuvent être arrêtées par la vérité ».

Vidéo UKRAINE : LA GUERRE DES IMAGES - avec Michel COLLON

Pour commander le livre sur le site Investig’Action

Version imprimable :