Compte tenu du nombre de ses membres et de sa direction prestigieuse, le Council on Foreign Relations (CFR) est généralement considéré comme le principal groupe de réflexion en matière de politique étrangère aux États-Unis, reflétant les points de vue avisés et majoritaires de l’establishment américain en matière de politique étrangère. Il est donc intéressant et potentiellement dangereux que le CFR vienne de publier une évaluation de la politique américaine à l’égard de Taïwan qui reflète largement le point de vue des faucons à Washington sur une série de questions, notamment en ce qui concerne la valeur stratégique de Taïwan pour les États-Unis et les objectifs de Xi Jinping et du Parti communiste chinois (PCC). Si ce point de vue très controversé est mal interprété par l’ensemble des décideurs politiques, qui y voient le fruit d’un consensus d’experts, les États-Unis pourraient s’exposer à une nouvelle escalade avec la Chine, au risque d’aboutir à un conflit grave. Le rapport est censé s’appuyer sur les opinions d’un groupe de travail (task force) composé d’un large éventail d’experts en matière de relations américano-chinoises et américano-taïwanaises. Toutefois, la majeure partie de l’étude ignore ou minimise bon nombre des positions plus équilibrées défendues par ceux qui participent actuellement au débat sur la politique de Taïwan.
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Politique
Il faut avoir quelques repères de ce qui se passe dans les partis qui seuls peuvent mettre en application le changement de société auquel nous croyons.
Les actuels "grands"......mais aussi ceux qui se fondent et qui seront peut-être les grands de demain......
S’il y a un demain ?
Mais la politique ce n’est pas que les partis qui la font. Des individus non encartés qui partagent leur réflexion permettent de trouver une cohérence.
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Les faucons menacent la paix en Asie
25 novembre, par JMT -
L’équivalent au ralenti d’une guerre nucléaire ?
23 novembre, par JMTMais dites-moi, sur quelle planète nous trouvons-nous ? Après toutes ces décennies, nous trouvons-nous vraiment dans une « deuxième » ou « nouvelle » guerre froide ? Bien sûr, il est vrai que jusque dans les années 1980, les superpuissances (ou du moins l’idée qu’elles se faisaient d’elles-mêmes à l’époque), les États-Unis et l’Union soviétique, se livraient à une guerre froide de cette nature, qui pouvait presque sembler positive à l’époque. Après tout, une guerre « chaude » aurait exigé le recours aux deux grands arsenaux nucléaires de la planète et aurait pu entraîner l’anéantissement d’à peu près tout ce qui existait. Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, l’expression « nouvelle guerre froide » ou « deuxième guerre froide » est devenue monnaie courante dans les médias. Certes, contrairement à John F. Kennedy, Joe Biden n’a pas parlé de porter « le fardeau d’une longue lutte crépusculaire ». Néanmoins, le comportement de son équipe de politique étrangère - qui, à l’instar du président, relève de l’ancienne guerre froide - a contribué à faire entrer dans le quotidien des médias l’idée même que nous nous trouvons dans une nouvelle version d’un conflit de ce type. Et pourtant, arrêtons-nous et réfléchissons à la planète sur laquelle nous nous trouvons actuellement.
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L’Europe n’est pas submergée par les migrants
21 novembre, par JMTLa semaine dernière, plusieurs personnalités politiques européennes de premier plan se sont rendues sur l’île italienne de Lampedusa, présentée comme le symbole d’un continent submergé par les immigrants. Pourtant, il n’y a pas de « crise migratoire », il y a tout simplement une incapacité politique à créer des itinéraires sûrs pour les personnes concernées.La petite île de Lampedusa est en quelque sorte un radeau de sauvetage naturel. Bien qu’appartenant à l’Italie, elle se trouve à une centaine de kilomètres de la côte tunisienne, ce qui en a fait un lieu de débarquement stratégique tout au long de l’histoire – et un abri naturel pour les personnes en quête de sécurité. La semaine dernière, en un peu plus de vingt-quatre heures, plus de sept mille personnes sont arrivées sur l’île. Bien que les traversées aient déjà atteint des sommets de quelques milliers de personnes, ce nombre est exceptionnellement élevé. En arrivant au terme de leur voyage dans des mers impitoyables, ces gens ont eu de la chance. En 2015, cette route est devenue la plus meurtrière au monde.
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Israël et Palestine, la solution ne sera pas militaire
16 novembre, par JMTDans le cadre de leur entretien avec David Sirota, Naomi Klein et Omar Baddar évoquent la guerre brutale d’Israël contre Gaza, l’absence consternante de soutien occidental à un cessez-le-feu et la politique du deux poids, deux mesures qui caractérise la couverture médiatique dominante concernant Israël et la Palestine.
Le mercredi 18 octobre, David Sirota a organisé, dans le cadre de l’émission Lever, un entretien en direct avec la journaliste et militante canadienne Naomi Klein et l’analyste politique palestino-américain Omar Baddar dans le but de débattre de la question des combats en cours entre Israël et le Hamas et de la crise humanitaire qui s’aggrave dans la bande de Gaza.
David, Naomi et Omar ont échangé autour du contexte historique et politique qui a conduit à ce qu’il se passe aujourd’hui, du double standard appliqué par les médias généralistes dans leur façon de couvrir les événements concernant Israël et la Palestine, et des réponses récentes des membres du Congrès. Ils ont également répondu aux questions du public. Une transcription abrégée est éditée ci-dessous.
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Chine et États-Unis, guerre et/ou paix
14 novembre, par JMTWashington et Pékin ont entamé des mesures pour renouer des relations diplomatiques normales, lesquelles avaient été quasiment interrompues pendant plusieurs mois à la suite de l’incident du « ballon espion » en février. Une éventuelle rencontre entre les présidents Joe Biden et Xi Jinping lors du sommet de l’APEC à San Francisco dans le courant du mois de novembre prochain serait considérée par beaucoup comme une nouvelle occasion de redonner un élan positif à ces relations. C’est dans cette optique que le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a récemment rencontré le plus haut diplomate chinois, Wang Yi, et que le secrétaire d’Éta Blinken a rencontré le vice-président chinois, Han Zheng, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. Cependant, honnêtement, il devient de plus en plus difficile d’anticiper un quelconque scénario de rapprochement significatif à court terme entre les États-Unis et la Chine, voire même dans un avenir plus ou moins proche. Cela tient aux forces économiques et historiques qui sous-tendent leur rivalité stratégique, à la dynamique antagoniste de leurs interactions et à la politique intérieure des deux côtés qui entrave toute compréhension mutuelle et tout effort pour trouver des compromis.
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Quand l’humanitaire crée le cauchemar
11 novembre, par JMTC’est l’impérialisme humanitaire qui a créé le cauchemar libyen. L’intervention militaire de l’OTAN en Libye en 2011, qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi, a conduit à un État en déliquescence, désorganisé et criminel. La catastrophe actuelle est le très douloureux tribut que paient les libyens. « Nous sommes venus, nous avons vu, il est mort », célèbre raillerie lancée par Hillary Clinton lorsque Mouammar Kadhafi, après sept mois de bombardements des États-Unis et de l’OTAN, a été renversé en 2011 et tué par une foule qui l’a sodomisé au moyen d’une baïonnette. Mais Kadhafi ne devait pas être le seul à mourir. La Libye, qui était autrefois le pays le plus prospère et l’un des plus stables d’Afrique, un pays où les soins de santé et l’éducation étaient gratuits, où tous les citoyens avaient droit à un logement, où l’électricité, l’eau et l’essence étaient subventionnées, qui connaissait le taux de mortalité infantile le plus bas et l’espérance de vie la plus élevée du continent, et où le taux d’alphabétisation était l’un des plus élevés, s’est rapidement morcelée en factions belligérantes. Actuellement, deux régimes rivaux s’en disputent le contrôle, et le pays compte un vrai réseau de milices rebelles.
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L’identité européenne n’est pas un antidote au nationalisme
9 novembre, par JMTLes partisans de l’Union européenne la qualifient souvent d’antidote au nationalisme. Pourtant, aujourd’hui, l’Union durcit ses frontières face au monde extérieur. Les citoyens ne parvenant pas à infléchir son orientation économique générale, l’UE est de plus en plus obsédée par son identité. Critique de l’ouvrage « Eurowhiteness : Culture, Empire et Race dans le projet européen » par Hans Kundnani (Hurst Publishers). « Lorsque l’Allemagne a assumé la présidence semestrielle [de l’Union européenne NdT] en 2020, elle a choisi le slogan « Tous ensemble pour relancer l’Europe », raconte Hans Kundnani dans son nouveau livre, Eurowhiteness . « Le gouvernement allemand avait donc adopté un slogan du type de l’administration Trump (Make America Great Again) mais, parce qu’il s’appliquait désormais à une région plutôt qu’à une nation, il imaginait que cela allait le transformer en l’opposé de ce que Trump avait eu en tête ». Les partisans de l’UE se plaisent en effet à affirmer que le bloc continental est un antidote au nationalisme. Mais Kundnani y voit autre chose : il s’agit d’un projet qui évolue vers une politique régionale fondée sur une identité civilisationnelle. Ce régionalisme n’est pas tout à fait inédit, dans la mesure où il s’appuie sur les mythes modernes et prémodernes de l’homogénéité culturelle et de la supériorité raciale de l’Europe.
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Du capitalisme européen jusqu’aux institutions, où va l’UE ?
7 novembre, par JMTPendant le règne d’Angela Merkel, l’intégration européenne néolibérale a servi de cadre à la croissance allemande tirée par les exportations. Mais la guerre sur le continent et une série de crises ont montré les limites de ce modèle, provoquant des scissions au sein du gouvernement d’Olaf Scholz. Lorsque les grands noms du libéralisme comme The Economist, Der Spiegel, Politico ou le Financial Times s’empressent d’enterrer votre héritage politique en déplorant vos « occasions ratées », il est permis de penser que vous prenez cela de manière toute personnelle. C’est particulièrement le cas si vous vous appelez Angela Merkel et que vous vous accrochez encore à ce vieux numéro de Time qui vous salue comme la « chancelière du monde libre ». Le mandat de seize ans de Merkel à la tête de l’Allemagne a permis à l’Europe de faire preuve d’une résilience néolibérale à toute épreuve. Son long règne illustre l’art qui consiste à masquer une spirale de malheur apparemment sans fin, qui embrasse l’effondrement financier mondial, la crise de la dette européenne, le référendum de Syriza, la crise des réfugiés de 2015, le Brexit, Donald Trump et la crise de la COVID-19.
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BRICS, fin du monde ou fin d’un monde ?
2 novembre, par JMTL’élargissement des BRICS n’est pas la fin de l’ordre mondial, pas plus que la fin du monde. Les réactions face à l’élargissement des BRICS ont été un vrai ping-pong, alternant entre rejet et alarmisme. Mais pour le moment, rien ne permet de craindre la fin de l’ordre mondial régi par les États-Unis et nous n’avons par conséquent pas à redouter le nouvel ordre mondial multipolaire que les BRICS souhaitent instaurer. Le quinzième sommet des BRICS vient de se terminer, et le partenariat de cinq membres - Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud - s’est enrichi de six nouveaux partenaires, douze ans après la première et dernière fois où un nouveau membre était venu s’ajouter. Les prises de position sur ce que cela signifie ont été nombreuses et rapides, souvent en contradiction flagrante. « L’expansion des BRICS est une grande victoire pour la Chine », nous dit CNN . Sauf que Foreign Policy nous dit que « l’expansion des BRICS n’est pas un triomphe pour la Chine ». Mais cela signifie cependant « un échec du leadership américain », selon Bloomberg , alors que dans le même temps, selon la Deutsche Welle les États-Unis sont « relax » par rapport à tout cela.
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La collusion Israël – Hamas
31 octobre, par JMTAmy, la situation dans la bande de Gaza est désastreuse. Ce que nous voyons aujourd’hui, c’est la poursuite des efforts d’Israël afin de soumettre la bande de Gaza à un blocus total. Et cela dure depuis environ 16 ans maintenant. Suite à l’offensive du Hamas le 7 octobre, Israël a soumis la bande de Gaza à ce qui est qualifié de siège total. Cela signifie que toute arrivée d’eau, de carburant, d’électricité et de médicaments dans la bande de Gaza est totalement interdite. Il s’agit là d’une forme de punition collective. Il faut savoir que la bande de Gaza compte environ 2,3 millions de Palestiniens. Les deux tiers d’entre eux sont des réfugiés venant de ce qui est aujourd’hui Israël. Et près de la moitié d’entre eux sont des mineurs et des enfants. Il s’agit d’une forme de punition collective qui est basée essentiellement sur une déshumanisation totale des Palestiniens de Gaza. Ce qui se passe actuellement, c’est que l’aide humanitaire est politisée, oui, l’aide humanitaire à la population civile de Gaza est liée à des objectifs politiques et tout effort de désescalade est bloqué par les États-Unis. Le fait que les États-Unis aient opposé leur veto à la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU hier indique bien qu’ils veulent permettre à Israël de poursuivre ses bombardements sur la bande de Gaza et d’étrangler la population civile de Gaza en bloquant l’entrée de l’aide humanitaire.