En matière de redistribution, les choix politiques du RN et du NFP sont très différents. Là où le programme du RN, s’il était appliqué, augmenterait les inégalités de niveau de vie, celui du NFP les réduirait fortement. Mais qu’est-ce que cela implique, concrètement, pour le quotidien d’un célibataire, d’une mère isolée ou d’un couple avec deux enfants ? Les effets distributifs calculés mesurent la variation mensuelle attendue du revenu disponible « ajusté », c’est-à-dire que l’on compare l’augmentation (ou la baisse) du revenu des individus après application des mesures de politiques publiques annoncées dans les programmes, une fois les impôts prélevés et les prestations sociales versées (c’est-à-dire la redistribution monétaire) mais aussi une fois l’utilisation des services publics comptabilisée (ou « redistribution élargie », incluant l’ensemble des transferts monétaires et les services publics). On parle alors de revenu disponible « ajusté » de la consommation de services publics. Les analyses récentes des comptes nationaux distribués effectuées par l’Insee montrent que la réduction des inégalités en France est due pour moitié à l’existence des services publics, qui finalement comptent davantage que la redistribution purement monétaire.
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Economie
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Qui va gagner ou perdre avec les programmes...
19 juillet, par JMT -
Le programme du NFP n’est pas irréaliste
15 juillet, par JMTCible d’une cabale inédite, le programme de la gauche, dont le chiffrage a été dévoilé le 21 juin, fait primer l’urgence sociale et écologique sur la santé des affaires, avec des arguments rigoureux. Deux visions de l’économie s’affrontent, plus que jamais à couteaux tirés. Dans le rôle des artilleurs, un président de la République et un ministre de l’Économie en exercice squattent l’arène médiatique et n’ont pas de mots assez durs pour qualifier le programme du NFP. Bruno Le Maire a exhorté, fait inédit, les chefs d’entreprises à « se mouiller ». Ce qu’ont fait comme un seul homme les syndicats patronaux du Medef et de la CPME, rejoints par l’Afep, le club réunissant 117 des plus grosses entreprises françaises : la France ferait face à la menace d’un « décrochage durable de l’économie » si elle devait changer de politique économique, alerte leur missive. Pour leur répondre, les membres du Nouveau Front populaire ont publié le 21 juin un chiffrage détaillé de leur programme. « Nous avons travaillé jour et nuit et nous sommes le seul rassemblement à vous présenter un tel chiffrage », a soufflé Éric Coquerel, président La France insoumise (LFI) de la commission des finances de l’Assemblée, au milieu d’une brochette de représentants de partis aux traits tirés, à Paris.
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Décroissance ou barbarie ?
24 juin, par JMTDepuis quelques années, il ne se passe pas une semaine sans qu’une personnalité politique de premier plan ne fasse une sortie médiatique pour s’attaquer de manière frontale à la décroissance. Jamais un droit de réponse n’est donné à un porte-parole ou penseur de cette idée toujours malmenée, distordue ou diabolisée. Le début de l’année n’a pas fait exception, notamment autour du mouvement des agriculteurs et dans la perspective des élections européennes. De manière amusante, Emmanuel Macron et Jordan Bardella s’accusent mutuellement d’être porteur de ce projet. Le 13 janvier, la tête de liste du Rassemblement national dans une interview dans le JDD d’attaquer : « Toute l’action de l’actuelle présidente de la Commission Européenne, avec le soutien d’Emmanuel Macron, se résume en un mot : Décroissance » (1). Un mois plus tard, le 24 février, en visite mouvementée au Salon de l’agriculture, le Président de la République lui répond : « L’agriculture française mérite mieux que leur projet de décroissance et de bêtise ». Si seulement…Naturellement, nulle part n’est précisé ce que l’on entend derrière le terme de décroissance, qui, pourtant, est l’objet depuis maintenant plus de deux décennies d’une quantité impressionnante de publications universitaires, de livres, de documentaires, de colloques sans même parler des initiatives citoyennes et politiques dans les tous les territoires. C’est d’autant plus dommageable qu’elle ressort de plus en plus comme incontournable afin de s’attaquer sérieusement à l’effondrement environnemental, aussi bien par les scientifiques travaillant sur ces sujets (2), que les citoyens. Une enquête menée auprès de 800 chercheurs en politique climatique dans le monde entier a révélé que 73% d’entre eux soutiennent les positions post-croissance (c’est-à-dire l’a-croissance et la décroissance).
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Comprendre le nouveau visage de la mondialisation
5 juin, par JMTLa dynamique de la mondialisation se grippe, sans caler complètement. L’internationalisation des échanges se redéploie vers les services haut de gamme et les produits manufacturiers. La mondialisation économique connaît depuis plusieurs années des transformations importantes. Ce que vient de confirmer un rapport récent de la Conférence des Nations-Unies sur le commerce et le développement (Cnuced). Après avoir montré que les investissements à l’étranger des firmes multinationales ont tendance à décrocher, la Cnuced a choisi de ne pas recourir aux données traditionnelles fournies par les balances des paiements pour poursuivre leurs analyses. Car dans la catégorie « investissements à l’étranger », la statistique publique inclut les prêts internationaux entre filiales, ainsi que les profits réalisés à l’étranger et réinvestis sur place. Afin de mesurer l’appétit de la mondialisation, la Cnuced focalise l’attention sur le nombre de projets d’investissements à l’étranger initiés chaque année.
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L’Europe ne croît pas aussi vite que les Etats-Unis
1er mai, par JMTComme après chaque crise, l’économie redémarre plus vite aux Etats-Unis que dans l’Union européenne. Cette fois, après la Covid, le décrochage est encore plus marqué. Comment l’expliquer ? C’est une adaptation de la fable de Jean de La Fontaine, Le Lièvre et la tortue. Avec les Etats-Unis dans le rôle du lièvre et l’Union européenne (UE) dans celui de la tortue. A vos marques, prêts, partez ! Sur la ligne de départ de l’année 2000, Américains et Européens démarrent en trombe. Point d’étape dans les années 2010 : l’Europe laisse filer le peloton de tête. La ligne d’arrivée n’est pas encore en vue, mais la course est-elle déjà jouée d’avance ? L’Union européenne est-elle condamnée à se faire distancer par les Etats-Unis, ou peut-elle encore rattraper l’écart et, si oui, à quelles conditions ?Le PIB/habitant des Etats-Unis a progressé de 36,8% depuis 2000. Celui de l’Union européenne de 30,1%. Le constat d’un Vieux Continent ronronnant face à un Oncle Sam éveillé n’est pas récent. « Il y a un écart structurel de la capacité de croître entre les Etats-Unis et l’UE, explique Christophe Blot, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Cette différence de croissance potentielle s’explique par une démographie moins dynamique en Europe et par une meilleure productivité américaine, stimulée par les innovations notamment ».
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L’impact du minage du Bitcoin sur l’environnement
4 décembre 2023, par JMTLe minage de cryptomonnaies, également appelé preuve de travail (proof of work) est l’activité qui consiste, à l’aide de matériel informatique, à vérifier et enregistrer des transactions sur une blockchain.Selon une étude dirigée par les Nations Unies, le minage de Bitcoin a des impacts très préoccupants sur les terres, l’eau, en plus du carbone (car les cryptomonnaies sont très gourmandes en énergie, ne serait-ce que l’énergie dépensée à refroidir les gigantesques banques de données), révèle une étude dirigée par l’ONU. Alors que le cours du Bitcoin repart nettement à la hausse après une chute vertigineuse pendant l’année 2022, une étude menée par Earth’s Future montre combien le minage de cryptomonnaies a un impact notable sur l’environnement.Le minage de cryptomonnaies est le processus qui permet de créer de nouvelles unités de cryptomonnaies et de vérifier les transactions de cryptomonnaie dans un registre public appelé une blockchain. Ce minage ne s’effectue pas avec une pioche mais avec de puissants ordinateurs capables de résoudre des problèmes mathématiques complexes qui sécurisent ces cryptomonnaies et les transactions associées.
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Un quart des entreprises françaises sont hors-la-loi à propos du Greenwashing
11 août 2023, par JMT141 avertissements, 114 injonctions et 18 procès-verbaux. Voilà le résultat de l’enquête menée par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) sur l’écoblanchiment et publiée jeudi 25 mai. Au total, 1100 établissements ont été contrôlés entre 2021 et 2022. La DGCCRF a examiné l’utilisation des "allégations environnementales" comme argument commercial pour les produits non alimentaires et les services. Produits « respectueux de l’environnement », « éco-responsable », « écologique », « neutre en carbone » … Autant de qualificatifs que la Répression des fraudes a scruté à la loupe. Résultat ? Un quart des 1100 établissements contrôlés sont en anomalie. Ces anomalies correspondaient à la mise en avant d’allégations globalisantes, non justifiées, imprécises, ambiguës ou même contraires aux dispositions légales. De nombreuses allégations étaient susceptibles de tromper le consommateur, voire contraires à la réglementation spécifique à certains produits, selon la DGCCRF.
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Produire de la richesse sans nuire au climat : les bons et les mauvais élèves du CAC40
19 juin 2023, par JMTPeut-on continuer à produire toujours plus de richesses, tout en émettant moins de Ges ? C’est ce que cherche à mesurer le CACarbone, un nouvel indicateur qui calcule le chiffre d’affaires réalisé pour un million de tonnes de CO2 émises au sein des entreprises du CAC40. Entre 2017 et 2021, celui-ci a augmenté de 79%, une bonne nouvelle a priori mais les situations sont très disparates. C’est un nouvel indicateur qui fait son apparition pour y voir plus clair sur les trajectoires de décarbonation des grandes entreprises, le facteur carbone. Mis en place par le média indépendant L’usine à Ges, avec l’EM Lyon Business School, le CACarbone mesure la création de richesse réalisée pour un million de tonnes de CO2 émises. Publiée ce jeudi 27 avril, la première édition porte sur les entreprises du CAC40 pour la période 2017-2021. L’indice mesure le lien entre la croissance, i.e. le chiffre d’affaires, et les émissions de Ges pour les scopes 1 et 2 (les émissions directes produites par l’entreprise et les émissions indirectes liées à la consommation d’énergie). Plus l’indicateur est élevé, plus le chiffre d’affaires augmente tout en plafonnant ou réduisant les émissions de gaz à effet de serre.
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Les superprofits ne connaissent pas la crise
12 juin 2023, par JMTSuperprofits : un mot qui a rapidement conquis les esprits. Les superprofits n’ont pas de définition, mais leur signification est établie : bénéfice exceptionnel réalisé par une entreprise sans que cela ne résulte d’effort particulier de sa part. En temps de crise, une firme profite de son pouvoir pour engranger des résultats gigantesques, des superprofits, alors même qu’elle n’a pas spécifiquement changé ou innové sur son produit ou son service. D’où les autres noms qu’on lui donne : profit d’aubaine ou rente de situation. Dans le cas français, le nom de TotalEnergies est celui qu’on associe immédiatement à cette situation. En 2022, le pétrolier a affiché un bénéfice de 20,5 milliards de dollars, record historique !
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Cinq infos économiques à retenir en 2022
7 juin 2023, par JMTConséquence directe de l’inflation : depuis plusieurs mois, la consommation alimentaire exprimée en volume s’effondre. Le montant du ticket de caisse est à la hausse, mais le caddie est moins rempli. Avec des produits alimentaires qui ont augmenté en moyenne de 15% sur un an et l’inflation qui porte essentiellement sur l’alimentaire, les consommateurs sont contraints à certaines coupes drastiques.
Depuis début 2022, les volumes de produits alimentaires achetés ont diminué de 9%. Pour limiter la hausse des prix, les Français diminuent donc les achats : l’heure est à la privation pour certains. La chute actuelle des volumes nous ramène aux niveaux de consommation qui étaient ceux de 2007.
En parallèle, les enseignes de grande distribution font également état d’une descente en gamme dans les choix de produits. Ceux qui achetaient des « marques nationales » (Barilla, Coca-Cola, Nestlé, Andros, etc.) ont tendance à se replier vers les marques de distributeurs, moins chères.
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