La grande désillusion (ou pas). Lors d’une conférence nationale sur l’aviation à Hambourg, lundi 25 septembre, Carsten Spohr, le patron de Lufthansa, premier transporteur européen, a estimé que la compagnie « aurait besoin d’environ la moitié de l’électricité allemande pour convertir en carburant synthétique toute sa flotte actuelle ». De quoi mettre à mal le mythe de l’avion vert, sur lequel se repose le secteur pour atteindre la neutralité carbone. Les carburants de synthèse, également appelés e-fuels, combinent de l’hydrogène et du CO2 capté dans l’air ou dans les fumées industrielles. Pour être considéré comme verts, ils doivent être produits à partir de sources décarbonées comme les énergies renouvelables. Ces carburants de synthèse font partie de la famille des carburants aériens durables aux côtés des biocarburants, les seuls utilisés aujourd’hui, et de l’hydrogène vert encore au stade de prototype. Et cette quantité astronomique d’électrique, l’agence fédérale des réseaux et le ministre fédéral de Économie Robert Habeck (Verts) « ne me la donneront pas », reconnaît, lucide, Carsten Spohr, qui ne baisse pas pour autant les bras.
Site altermondialiste à la Réunion...et ailleurs
L’Association Initiatives Dionysiennes (AID) a été créée le 17 mai 2003 à Saint Denis de la Réunion par un groupe de 7 adhérents d’Attac France, avec l’objectif d’ouvrir un nouvel espace de débats, de formation et de militantisme dans la bonne humeur et la convivialité.
AID est une association altermondialiste tournée vers l’action. Nous organisons annuellement à Saint-Denis de la Réunion, une vingtaine de cafés citoyens, nous publions des articles qui sont souvent relayés dans la presse locale réunionnaise, nous organisons ou soutenons des manifestations, à Saint-Denis ou ailleurs pour faire avancer nos idées et nos valeurs, nous soutenons les associations et individus qui oeuvrent dans le même sens que nous, un peu partout sur la planète. Car il faut penser et agir local mais aussi global, les deux étant indissociables.
Si vous voulez agir avec nous à La Réunion, passez nous voir au Cafeco ou au LBSJS ou contactez-nous.
Pour contacter le président (Réunion) : Bruno BOURGEON bruno.bourgeon@gmail.com
Pour contacter le secrétaire (Réunion) Michel DARDAILLON micheldarda2001@yahoo.fr
Pour contacter le trésorier et webmestre (PACA 06) : Jean-Marc TAGLIAFERRI Jean-marc.tagliaferri@wanadoo.fr
Archives 2006-2017 sur l’ancien site http://aid97400.lautre.net
Articles les plus récents
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L’avion vert n’existe pas, la preuve avec Lufthansa
13 novembre, par JMT -
Quand l’humanitaire crée le cauchemar
11 novembre, par JMTC’est l’impérialisme humanitaire qui a créé le cauchemar libyen. L’intervention militaire de l’OTAN en Libye en 2011, qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi, a conduit à un État en déliquescence, désorganisé et criminel. La catastrophe actuelle est le très douloureux tribut que paient les libyens. « Nous sommes venus, nous avons vu, il est mort », célèbre raillerie lancée par Hillary Clinton lorsque Mouammar Kadhafi, après sept mois de bombardements des États-Unis et de l’OTAN, a été renversé en 2011 et tué par une foule qui l’a sodomisé au moyen d’une baïonnette. Mais Kadhafi ne devait pas être le seul à mourir. La Libye, qui était autrefois le pays le plus prospère et l’un des plus stables d’Afrique, un pays où les soins de santé et l’éducation étaient gratuits, où tous les citoyens avaient droit à un logement, où l’électricité, l’eau et l’essence étaient subventionnées, qui connaissait le taux de mortalité infantile le plus bas et l’espérance de vie la plus élevée du continent, et où le taux d’alphabétisation était l’un des plus élevés, s’est rapidement morcelée en factions belligérantes. Actuellement, deux régimes rivaux s’en disputent le contrôle, et le pays compte un vrai réseau de milices rebelles.
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La Planification Ecologique selon Macron
10 novembre, par JMTLa prise de parole du chef de l’Etat lundi 25 septembre à l’Elysée, à l’issue d’un deuxième Conseil de planification écologique, était très attendue. Certes, le plan à 2030 qui doit permettre à la France de respecter ses nouveaux engagements européens pris dans le cadre du Pacte vert, en particulier une baisse de moitié des émissions de GES par rapport à 1990, avait déjà été présenté en juillet dernier. C’était l’engagement de campagne d’Emmanuel Macron de changer de méthode pour répondre à l’urgence de la transition écologique. Primo, placer ce chantier sous la tutelle de la Première ministre pour assurer une cohérence d’ensemble et sortir par le haut des guerres d’arbitrage entre ministères. Secundo, écrire une feuille de route pour mener à bien ce chantier titanesque aux multiples dimensions dans tous les secteurs. Reconnaissant ainsi que la transition ne peut avancer à coups de « signaux prix », mais nécessite un plan cohérent, articulé, animé et conduit par le gouvernement. Promesse tenue. Après quatorze mois d’un travail impressionnant, mené sous la houlette d’un secrétaire général à la planification écologique (SGPE), fonction nouvelle et directement rattachée à la Première ministre, un plan a été produit. Et a été assez largement salué. Manquait sa validation par le chef de l’Etat et les ministres concernés.
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L’identité européenne n’est pas un antidote au nationalisme
9 novembre, par JMTLes partisans de l’Union européenne la qualifient souvent d’antidote au nationalisme. Pourtant, aujourd’hui, l’Union durcit ses frontières face au monde extérieur. Les citoyens ne parvenant pas à infléchir son orientation économique générale, l’UE est de plus en plus obsédée par son identité. Critique de l’ouvrage « Eurowhiteness : Culture, Empire et Race dans le projet européen » par Hans Kundnani (Hurst Publishers). « Lorsque l’Allemagne a assumé la présidence semestrielle [de l’Union européenne NdT] en 2020, elle a choisi le slogan « Tous ensemble pour relancer l’Europe », raconte Hans Kundnani dans son nouveau livre, Eurowhiteness . « Le gouvernement allemand avait donc adopté un slogan du type de l’administration Trump (Make America Great Again) mais, parce qu’il s’appliquait désormais à une région plutôt qu’à une nation, il imaginait que cela allait le transformer en l’opposé de ce que Trump avait eu en tête ». Les partisans de l’UE se plaisent en effet à affirmer que le bloc continental est un antidote au nationalisme. Mais Kundnani y voit autre chose : il s’agit d’un projet qui évolue vers une politique régionale fondée sur une identité civilisationnelle. Ce régionalisme n’est pas tout à fait inédit, dans la mesure où il s’appuie sur les mythes modernes et prémodernes de l’homogénéité culturelle et de la supériorité raciale de l’Europe.
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Comment retourner un climatosceptique
8 novembre, par JMTQuestion récurrente qui me revient sans cesse dans mes circonvolutions, « mes petites cellules grises », disait Hercule Poirot. Je vais essayer une fois de plus. En trois points, à l’instar des énarques.
1°) Le réchauffement climatique est hétérogène
+1.2°C traduit aussi bien : 50° dans l’ouest canadien lors de la bulle thermique de 2022, 46° en France lors des épisodes caniculaires de 2022, 27° au 24 octobre 2023 (moyenne nationale), plus de 50° dans le Sud de l’Europe lors des mêmes épisodes, des inondations cataclysmiques puis une vague de chaleur au Pakistan, une diminution de production des petits pois, du maïs, des pommes de terre en Europe et en France. (...)2°) La température n’est pas ressentie de manière uniforme
Source : NOAA, projection 2100. La température ressentie dépend de l’humidité de l’air. 2.5 milliards d’individus seront concernés à +2°C, un simple (?) tiers de l’Humanité… L’homme est un animal à sang chaud, sa régulation thermique dépend de sa pilosité (quasi-inexistante) et de sa transpiration. La sueur, en s’évaporant, refroidit le corps. (...)3°) Les gaz à effet de serre (GES)
Ce sont des molécules tri-atomiques au minimum (CO2, CH4, N2O, CFC, etc…) capable d’absorber les infra-rouges (IR) lointains (de grande longueur d’onde) émis par le soleil. -
Du capitalisme européen jusqu’aux institutions, où va l’UE ?
7 novembre, par JMTPendant le règne d’Angela Merkel, l’intégration européenne néolibérale a servi de cadre à la croissance allemande tirée par les exportations. Mais la guerre sur le continent et une série de crises ont montré les limites de ce modèle, provoquant des scissions au sein du gouvernement d’Olaf Scholz. Lorsque les grands noms du libéralisme comme The Economist, Der Spiegel, Politico ou le Financial Times s’empressent d’enterrer votre héritage politique en déplorant vos « occasions ratées », il est permis de penser que vous prenez cela de manière toute personnelle. C’est particulièrement le cas si vous vous appelez Angela Merkel et que vous vous accrochez encore à ce vieux numéro de Time qui vous salue comme la « chancelière du monde libre ». Le mandat de seize ans de Merkel à la tête de l’Allemagne a permis à l’Europe de faire preuve d’une résilience néolibérale à toute épreuve. Son long règne illustre l’art qui consiste à masquer une spirale de malheur apparemment sans fin, qui embrasse l’effondrement financier mondial, la crise de la dette européenne, le référendum de Syriza, la crise des réfugiés de 2015, le Brexit, Donald Trump et la crise de la COVID-19.
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Le cycle de l’eau douce, une nouvelle limite planétaire franchie
6 novembre, par JMTCe sont désormais six des neuf limites planétaires qui ont été dépassées. Cette sixième limite concerne le cycle de l’eau, divisé en deux entités : l’eau verte (l’eau "invisible", contenue dans le sol et les plantes des fermes, forêts, etc.) dont la limite avait été dépassée en avril 2022. Et l’eau bleue (l’eau "visible", dans les rivières, les lacs, etc.), celle que l’on va pouvoir prélever et consommer, dont la limite vient d’être elle aussi dépassée. « Nous ne savons pas combien de temps nous pourrons continuer à transgresser ces frontières clés avant que les pressions combinées ne conduisent à des changements et des dommages irréversibles », a déclaré dans un communiqué Johan Rockström, co-auteur de l’étude et professeur au Stockholm Resilience Center. En 2009, des scientifiques spécialistes en sciences environnementales créent le concept de limites planétaires. Ils définissent neuf variables qui régulent la stabilité de la planète et qu’il ne faut pas dépasser pour assurer un développement sûr et juste pour l’humanité.
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Pétitions AID2023-21
4 novembre, par JMTNous vous suggérons de suivre :
a) les pétitions du site CYBERACTEURS avec qui nous sommes en contact depuis plus de 22 ans, pour adhérer ou faire un don .
b) les pétitions du site AVAAZ qui à l’usage s’est avéré plus ouvert que ne le laissaient supposer ses bailleurs de fonds US initiaux. Allez sur les sites et inscrivez-vous pour signer plus facilement les pétitions quand vous en recevez l’avis directement par mél
c) Pour en savoir plus sur les gestionnaires de pétition voir l’excellent travail de nos amis de Yonne Lautre et surtout la version contributive
d) les autres textes à signer particulièrement recommandés se trouvent ci-après
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Un été boréal hors normes
3 novembre, par JMTAccentués par le changement climatique, certains phénomènes météorologiques se sont succédé en France tout au long de la période estivale, avec son lot de mots nouveaux. Voici 5 termes-clés.
* « Sécheresse éclair »
*« Thermomètre mouillé » : la limite du corps humain face aux fortes chaleurs
*« Bouilloire thermique » : quand l’été se transforme en calvaire dans les logements mal isolés
*« Canicule tardive » : symptôme du changement climatique
*« Isotherme 0°C » : quand les hauts sommets ont aussi très chauds
Telles sont certaines des conséquences peu citées du changement climatique. Du catastrophisme ? Non : de la science.
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BRICS, fin du monde ou fin d’un monde ?
2 novembre, par JMTL’élargissement des BRICS n’est pas la fin de l’ordre mondial, pas plus que la fin du monde. Les réactions face à l’élargissement des BRICS ont été un vrai ping-pong, alternant entre rejet et alarmisme. Mais pour le moment, rien ne permet de craindre la fin de l’ordre mondial régi par les États-Unis et nous n’avons par conséquent pas à redouter le nouvel ordre mondial multipolaire que les BRICS souhaitent instaurer. Le quinzième sommet des BRICS vient de se terminer, et le partenariat de cinq membres - Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud - s’est enrichi de six nouveaux partenaires, douze ans après la première et dernière fois où un nouveau membre était venu s’ajouter. Les prises de position sur ce que cela signifie ont été nombreuses et rapides, souvent en contradiction flagrante. « L’expansion des BRICS est une grande victoire pour la Chine », nous dit CNN . Sauf que Foreign Policy nous dit que « l’expansion des BRICS n’est pas un triomphe pour la Chine ». Mais cela signifie cependant « un échec du leadership américain », selon Bloomberg , alors que dans le même temps, selon la Deutsche Welle les États-Unis sont « relax » par rapport à tout cela.
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