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Grande Synthe, la ville où tout se joue

REFLEXIONS DU GROUPE APRES LE FILM DU CAFECO 257

par Aline DAGUT

mardi 18 août 2020, par JMT

Publication de la synthèse que vous trouverez, quand quelqu’un jugera bon de la faire, dorénavant dans l’article de présentation du cafeco ou du LBSJS correspondant

LIEN DU CAFECO 257

REFLEXIONS DU GROUPE APRES LE FILM Grande Synthe, la ville où tout se joue

Synthèse d’Aline Dagut, mise en ligne le 13 Août 2020

- C’est une politique qui est mise en place au travers des associations , le vivre ensemble réunionnais, la solidarité, la lutte contre la pauvreté, le libre accès aux droits. De nombreuses initiatives sont menées par des très jeunes personnes, c’est encourageant tout n’est pas perdu.

Evolution à Grande Synthe

- Le maire de Grande Synthe, Damien Carême est écologiste (EELV) .Il a démissionné en 2019 car il est devenu député européen. Celui qui l’a remplacé, Martial Beyaert n’a pas la même position que lui.

- Dernièrement la mairie de Grande Synthe a fait retirer les sanitaires aux migrants.

La dignité

- Il aurait été intéressant d’inviter Emmaüs (rue du Général de Gaulle) ils accueillent beaucoup de SDF. Dans le film il aurait été intéressant de parler aussi des SDF. La logique d’intégration pourrait s’appliquer aussi au chômage surtout que cela va être un gros problème dans les jours à venir. Redonner de la dignité aux personnes et ne pas se contenter de l’allocation chômage qui est de l’assistanat.

- J’ai admiré dans le film le monologue de Sylvie pour réintégrer les chômeurs au travail.

- La logique des mairies est le clientélisme.

Rôle des mairies

- Les mairies proposent des stages, ce qui est une forme d’insertion, on donne des compétences, mais il n’y a pas de suivi : on donne des compétences à d’autres.
Les mairies proposent du travail en leur sein mais aux niveau des entreprises cela ne marche pas. Il faudrait que les entreprises embauchent.

Les chômeurs
- Actuellement il y a à la Réunion 40% de personnes au chômage. Avec 1 hectare de terre une famille peut survenir à ses besoins et participer à nourrir la population. Mais les gens assistés trouvent que la terre est basse et les jeunes qui passent 6h par jour sur leur tablette trouvent que la terre est sale en plus d’être basse.

- Concernant le chômage il faut quand même pas se boucher les yeux : dans mon quartier beaucoup sont au RSA, Ils travaillent au noir pour garder le RSA. Ce n’est pas du chômage Ils sont bien intégrés, ils ont tout ce qu’il faut.

- Il y a une logique administrative : le nombre des inspecteurs du travail a fondu « comme neige au soleil ».

- Si une jeune femme qui a deux enfants et qui veut travailler à mi-temps peut toucher 800€, elle perd les aides pour ses enfants. On pourrait lui laisser plus que ce qu’elle avait sans travailler.

Responsabilité des mairies

- La question est au départ une volonté politique. La commune de Grande Synthe compte 150000 habitants et c’est la 41 ème commune la plus pauvre de France. Saint Denis compte 170000 habitants mais avec son budget on ne peut faire que du saupoudrage. Quels sont les maires qui ont envie de faire quelque chose pour la population et pas pour eux et leur famille ?

Volonté politique

- C’est une question de volonté politique. A Emmaüs si on veut manger il faut travailler alors que nos politiques donnent de l’argent sans contrepartie. Et c’est nous qui les élisons.

- J’ai un exemple : on propose à un collègue 250€ pour faire une formation. Le proviseur lui explique que pour avoir les 250€ il faut qu’il crée sa propre entreprise seulement si il crée son entreprise on lui demande des sommes folles. Il n’a pas fait la formation.

- Il y a eu une commune qui a payé des jeunes pour qu’ils ne cassent pas.

Créer de l’abondance

- Ce qui m’a plu dans ce film c’est qu’ils ont décidé de planter des arbres fruitiers dans la ville. Autrefois il y avait plein de manguiers, aujourd’hui il y en a de moins en moins, le béton a pris la place. Pour moi l’urgence est de replanter pour manger à la Réunion. A Saint Paul je vais demander à rencontrer l’équipe Bello. A la précédente élection je leur avais écrit, il m’avait été répondu qu’ils étaient favorables.

- Actuellement je vois les ronds points rempli de cactus, de cocotiers inutiles, des choses décoratives, des lauriers dont les fleurs peuvent être dangereuses. On voit partout les mêmes paysages. On pourrait planter des légumineuses, des arbres fruitiers, ils sont beaux.
En ce moment je ramasse tout les grains que je fais sécher pour planter.
C’est très important de créer de l’abondance.Je continue à donner des plantes.

Des expériences à la Réunion

- Quelqu’un a-t-il vu le papier d’Arnaud Jaccoud dans le courriers des lecteurs sur le rond point des Azalées ?
Il décrit ce qu’il a vu : il y a plein d’ateliers sur différents sujets par exemple sur Ivan Illch, des ateliers sur l’énergie, l’électricité. Il ont des panneaux solaires pour faire leur électricité. Bref ça a l’air très bien organisé. Ce n’est pas que des fêlés et comme disait Michel Audiard « heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière »

- Je le rejoins sur l’humanité qui arrive à se faire sur un territoire .Chacun peut et doit essayer sur son territoire. les Azalées est un bel exemple. Moi je pense faire un truc dans ma résidence. Nous avons eu une première rencontre contre une antenne relais qui nous a rapprochés. On réfléchi à un collectif pour créer un jardin partagé. Avant j’allais souvent aux Azalées, c’est moi qui leur ai suggéré de planter. Aujourd’hui je pense que chacun doit s’occuper de son terroir pour faire des petites choses simples. C’est comme ça que l’on participe à changer le monde mais avec le covid et la distanciation sociale c’est très compliqué mais il faut s’accrocher.
- La distanciation n’est pas sociale elle est physique, elle n’introduit pas une valeur sociale.

Les migrants

Nous avons passé à l’AID un film sur les migrants de Calais. J’ai retrouvé dans les mots de Daniel Carell ce que disaient les commentateurs du film sur la qualité socioprofessionnelle des migrants. Il ne faut pas dire migrants mais réfugiés ou exilés cela traduit bien mieux leur statut : quand ils arrivent ici, ils sont déjà suffisamment malheureux, inutile de rajouter à leur malheur. Ils sont professeurs, plombiers, agrégés, toute la société est représentée, ils sont jeunes. l’image du vieux musulman qui arrive avec les réfugiés pour déstabiliser la société française est un mythe.

- Il faut montrer que ce sont des gens très intéressants. Il faudrait les acculturer, les habituer à la société française, plutôt que d’aller en Angleterre où, certes, ils ne seront pas embêtés par les policemen mais ils seront malheureux dans leur développement intellectuel et sociétal, on va leur faire des misères.

- Je pense qu’il y a des choses à faire en France regardez la troupe que l’on voit tout au long du film, ils parlent parfaitement le français, ils se sont accoutumés à la France : l’éthiopien qui dit « mes racines je les ai construites par la culture, l’apprentissage. Il ne faut pas les laisser tomber ce ne sont pas les terroristes que les journaux de droite veulent bien nous décrire.

- j’ai entendu dans une boutique qu’il fallait arrêter de soigner ces gens car cela coûte cher à la sécurité sociale. J’ai répondu que l’on risquait le retour à des maladies comme la tuberculose. Le manque d’aide à ces personnes est intentionnel.

- Dans une émission j’ai appris qu’en Afrique on appelait les migrants des exodés. Il y a 1an j’ai fait une prise de sang au CHU de Bellepierre, l’infirmière me parle des hôpitaux envahis par les Syriens qui qui déposent leurs 3 ou 4 enfants et qui reviennent 3 ou4 mois plus tard. Malgré ma remarque sur mon nom pas d’origine française et le fait qu’elle n’a jamais vu de Syriens, elle n’a pas changé d’avis.

Conclusion : Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde (Gandhi)

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