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101 ème chronique de la Macronésie

CM101-« Crépuscule », de Juan Branco, met l’oligarchie à nu

par Bruno BOURGEON, porte-parole d’AID

vendredi 12 avril 2019, par JMT

Le roi est nu ? Pourquoi Manu Ier échapperait-il à la règle éternelle qui finit par rattraper la plupart des candidats dont la tête finit par ne plus entrer dans la couronne ?

Allez une autre réflexion du même tonneau : qui t’a fait roi ? ce que nous "révèle" Juan Branco, était déjà connu de larges cercles mais pas de la grande masse abrutie par les médias aux ordres des 10 milliardaires qui en contrôlent 90% (y compris indirectement les médias publics dont les salariés ont besoin d’avoir l’échine souple s’ils désirent un jour aller se couvrir de fumier doré sur les chaînes privées).

La grande différence est que ce jeune avocat :

a) a, malgré son jeune âge, fait partie du système qui a mis Macron à la présidence et il a donc pu voir de l’intérieur comment on pourvoit aux postes les plus élevés sur la base du copinage (pardon des "réseaux d’influence")

b) a compris que la France est tombée aussi dans un système oligarchique qui a su pervertir la République en s’emparant des leviers de commande via les médias

c) défend dans Marianne l’idée que la France doit donner l’asile politique à Julian Assange , car il est conseiller juridique de Wikileaks, que Wikileaks a été créé en France, que Julian Assange y a un enfant et qu’il a mérité de la France en dévoilant l’espionnage du président de la République et des grandes entreprises françaises

d) enfin ce livre est préfacé rien moins que par Denis Robert, probablement le plus important des donneurs d’alerte européens depuis la première affaire Clearstream il y a plus de 15 ans maintenant, qui a révélé que cette officine luxembourgeoise était le notaire international des multinationales et des dictateurs pour leur permettre de soustraire aux fiscs nationaux mais aussi aux instances démocratiques le devenir de montants de capitaux incommensurables, à commencer par la "dette argentine", en réalité la dette de l’oligarchie argentine, reprise par un président complice mais aussi vite réclamée par les créanciers extérieurs ce qui mit le pays à terre en 2000.

On apprend donc que Macron est beaucoup moins brillant qu’il le prétend, que son cursus universitaire laisse à désirer, doit tout à l’oligarchie qui doit recruter à ses marges pour compenser l’impéritie de certains de ses héritiers naturels "qui n’ont pas le niveau" et que ses ambitions philosophiques ne volent pas plus haut que les pensums qu’il cherche à nous faire avaler pour nous faire faire éternellement le tour du pot en appliquant la maxime célèbre : tout changer pour que rien ne change !

Rothschild avait déjà bien rémunéré ses services, on attend de voir comment ses parrains actuels s’y prendront pour le faire bénéficier d’un parachute doré après ses bons et déloyaux services, car on l’a déjà vu en France pour un ministre (Francis Mer) mais pas encore pour un président !

« Crépuscule », de Juan Branco, met l’oligarchie à nu

Voici un livre politique qui est en tête des ventes ou à peu près, dès sa sortie il y a quatre semaines, et dont pourtant personne — enfin, aucun « grand média » — ne parle. Il y a là un mystère. Ce livre est-il :

- Inintéressant ? Non.

- Manque-t-il d’originalité ? Point.

- Mal écrit ? On a lu pire.

- Abracadabrant, inepte, mensonger, idiot, benêt, déraisonnable, fade ? Nenni, on vous dit.

Il n’y a qu’une explication au lourd silence des politologues et éditorialistes de tout poil : le livre dérange. Il dérange leur monde, leurs liens, leurs asservissements, leurs idées, leur subordination. Crépuscule ne fait pas dans la dentelle.

Dans l’élucidation du système macronien, il décrit quelques oligarques — Xavier Niel, copropriétaire du Monde et de L’Obs, Bernard Arnault, propriétaire d’Aujourd’hui-Le Parisien et des Échos, Patrick Drahi, propriétaire (jusqu’à il y a peu) de Libération, de L’Express et de BFM-RMC —, qui ont organisé l’ascension de leur marionnette, Emmanuel Macron, en usant et abusant de leurs valets médiatiques. Parler de Crépuscule dans un de ces médias serait s’exposer à une douloureuse censure interne ou à quelque vicieuse réprimande, ou encore se livrer à des contorsions hypocrites.

Le mur de silence dont le chœur des valets des puissants l’a accueillirévèle une vérité intéressante : leur silence n’a eu aucun effet sur le public, qui a reconnu un ouvrage qui mérite le détour. Les dizaines de milliers d’exemplaires vendus sont autant de soufflets au visage de l’oligarchie. Le silence des puissants accrédite donc une thèse de l’auteur, Juan Branco, selon laquelle le système macronien est à son crépuscule.

Le contenu décrit un système oligarchique comme un espace public dominé par des individus à l’immense fortune directement dépendante de l’État. Ils investissent dans les médias pour les assécher, en réduire le pouvoir et en tirer une influence qui servira leurs intérêts propres au détriment du bien commun. La suite est un décorticage précis de l’intérieur du fonctionnement de ce système.

Car Juan Branco est un transfuge. Lui-même issu de la grande bourgeoisie, il a fréquenté un des ses lieux de reproduction, l’École alsacienne. C’est dans ces écoles, telles aussi que Franklin — où Brigitte Macron a enseigné, tissant de précieuses relations avec les parents fortunés de ses élèves —, Stanislas, quelques autres, que les héritiers se transmettent le capital culturel et relationnel pour se retrouver rapidement dans les positions dominantes.

Juan Branco décrit Gabriel Attal, nommé à vingt-neuf ans secrétaire d’État chargé de la Jeunesse,« alors qu’il n’a jamais connu ni l’université ni l’école publique, auprès d’un ministre de l’Éducation chargé de les réguler ». Branco a connu aussi ce type d’accélération, se retrouvant en 2012, à vingt-trois ans, directeur de cabinet d’Aurélie Filippetti lors de la campagne de François Hollande. Un itinéraire qui lui a permis de connaître de l’intérieur nombre des acteurs du système, comme Xavier Niel, qui lui parle en 2014 d’Emmanuel Macron comme du « futur président de la République ». Trois avant son élection…

Si Branco décrit les Attal, Séjourné, Emelien, jeune garde d’Emmanuel Macron, il montre aussi que celui-ci « a été “placé” bien plus qu’il n’a été élu ». On connaît assez bien le trajet de Macron à l’ombre de ses nombreux protecteurs (Attali, Jouyet, Hermand).

Mais Branco précise nombre de traits, et notamment le jeu du binôme Niel/Arnault, deux des milliardaires les plus riches de France, qui ont acquis un réseau de médias. En orchestration avec les médias détenus par leurs confrères milliardaires Drahi, Bolloré, Bouygues, Lagardère, Dassault, ils ont réussi à transformer l’ambitieux Macron en un président inattendu et mettant l’État au service de leur idéologie et de leurs intérêts.

Ce qui a joué sont les « liens d’endogamie et de népotisme profond faisant jointure entre ces quelques personnes, qui utilisèrent tous leurs moyens publics ou para-publics pour faire campagne pour M. Macron, en dehors de tous les dispositifs de régulation électorale chargés de s’assurer de l’égalité entre les candidats ». Branco détaille aussi moultes histoires et arrangements par lesquels les médias servent concrètement la soupe, et conclut en ramenant ce paysage médiatique à « un putride espace où la peur et l’incertitude règnent ». On comprend qu’aucun plumitif n’ait envie de chroniquer un livre qui dévoile leurs turpitudes.

Oligarques et journalistes asservis, « ces êtres ne sont pas corrompus. Ils sont la corruption. Les mécanismes de reproduction des élites et de l’entre-soi parisien, l’aristocratisation d’une bourgeoisie sans mérite, ont fondu notre pays jusqu’à en faire un repère de mièvres et d’arrogants, de médiocres et de malfaisants ».

L’auteur en appelle en définitive à une « destitution et à un bouleversement institutionnel qui nous permette enfin, par un régime parlementaire approfondi, de rendre au peuple ses propres outils ».

Il voit ainsi dans les porteurs de Gilets Jaunes les « derniers défenseurs d’une République échancrée et d’une démocratie avariée ». C’est bien l’aspiration qui se joue dans le mouvement profond qui s’est ébranlé depuis quatre mois : refaire la démocratie. Crépuscule est salutaire.

Crépuscule, de Juan Branco, mars 2019, Editions Au Diable Vauvert.

Bruno Bourgeon

D’après le résumé d’Hervé Kempff, éditorialiste à Reporterre.

Version imprimable :

PUBLICATION DANS LES MEDIAS LOCAUX

* Article de Témoignages.re du 14 Avril 2019

* Courrier des lecteurs de Zinfos974 du Vendredi 12 Avril 2019 - 11:16

* Courrier des lecteurs de Clicanoo.re du

* Courrier des lecteurs d’Imaz-Press Réunion publié le

* Courrier des lecteurs dans Le Quotidien de la Réunion du

VIDEO : Juan Branco – De Wikileaks aux Gilets jaunes : se révolter au 21e siècle

Les Déconnomistes, Ajoutée le 11 avr. 2019


Conférence de Juan Branco à l’occasion de la sortie de son livre "Crépuscule"
Organisée par Les Amis du Monde Diplomatique et le Théatre Toursky à Marseille.

Télécharger cette conférence sur le site partenaire Rosalux en audio mp3 :

JMT et Véronique Veinberg ont participé aux Rencontres Déconommiques d’Aix-En-Provence de Juillet 2018 et sont adhérents des Déconnomistes qu’AID patronne.

Livre de Juan Branco en accès gratuit

sur blog Médiapart

SOURCE : « Crépuscule », de Juan Branco, met l’oligarchie à nu

6 avril 2019 / Hervé Kempf (Reporterre)

Un décorticage des mécanismes par lesquels le système oligarchique a placé Emmanuel Macron au pouvoir : c’est ce qu’opère le livre de Juan Branco, en flagellant les médias serviles qui servent l’oligarchie. Ils répondent par le silence. Mais le public a adopté un livre utile et qui mérite d’être lu.

Voici un livre politique qui est en tête des ventes ou à peu près, dès sa sortie il y a deux semaines, et dont pourtant personne — enfin, aucun « grand média » — ne parle. Il y a là un mystère. Ce livre est-il inintéressant ? Non. Manque-t-il d’originalité ? Point. Mal écrit ? La plume n’est pas des plus légères, mais on a lu largement pire. Serait-il abracadabrant, inepte, mensonger, idiot, benêt, déraisonnable, fade ? Que nenni, on vous dit.

Il n’y a qu’une explication au lourd silence des Joffrin, Fressoz, Apathie, Barbier, Jeudy, Calvi, politologues de tout poil et éditorialistes de toute domesticité : le livre les dérange. Il dérange leur monde, leurs liens, leurs asservissements, leurs idées, leur subordination. Car Crépuscule n’y va pas de mainmorte. Dans l’entreprise, non pas de démolition, mais d’élucidation qu’il mène à propos du système macronien, il décrit avec précision les plus ou moins subtiles façons dont quelques oligarques — au premier rang desquels Xavier Niel, copropriétaire du Monde et de L’Obs, Bernard Arnault, propriétaire d’Aujourd’hui-Le Parisien et des Échos, Patrick Drahi, propriétaire (jusqu’à il y a peu) de Libération, de L’Express et de BFM-RMC —, dont quelques oligarques, donc, ont organisé la résistible ascension de leur brillante marionnette, Emmanuel Macron, en usant et abusant de leurs valets médiatiques. Signer une recension de Crépuscule dans un de ces désolants médias serait donc soit s’exposer à une douloureuse censure interne ou à quelque vicieuse réprimande, soit se livrer à des contorsions tartuffiennes dont ce qui reste d’honneur à l’un ou l’une de ces plumitifs leur interdit le ridicule de s’y livrer.

La première raison qui conduit à s’intéresser à ce livre est l’épais mur de silence dont le chœur des valets des puissants l’a accueilli. Mais ce mutisme révèle une vérité intéressante : car il est plaisant que leur silence n’ait aucun effet sur le public, qui a reconnu sans eux un ouvrage qui mérite le détour. Les quelques dizaines de milliers d’exemplaires vendus sont autant de soufflets au visage de l’oligarchie. Ce silence des puissants accrédite donc une thèse de l’auteur, Juan Branco, selon laquelle le système macronien est à son crépuscule.

Mais venons-en au contenu même du livre. Il décrit « un système oligarchique », justement défini comme « un espace public dominé par des individus dont la fortune, immense, dépend directement ou indirectement de l’État, et qui investissent une part de leurs deniers pour prendre le contrôle de médias afin de les assécher, en réduire le pouvoir et d’en tirer une influence qui assurera la préservation de leurs intérêts au détriment du bien commun ». La suite n’est pas un essai théorique, mais un décorticage précis et quasiment de l’intérieur du fonctionnement de ce système.

Car Juan Branco est un transfuge. Lui-même issu de la grande bourgeoisie, il a fréquenté dès son plus jeune âge un des ses lieux de reproduction, l’École alsacienne. Il évoque ainsi « le miracle des dispositifs de reproduction : faire croire à chacun, dès le plus jeune âge, qu’il ne se trouve de nulle façon favorisé ou défavorisé, et que tout rapport à l’autre est le fruit de [son] individualité ». C’est dans les écoles de ce type, telles aussi que Franklin — où Brigitte Macron a enseigné, tissant de précieuses relations avec les parents fortunés de ses élèves —, Stanislas, quelques autres, que les héritiers se transmettent le capital culturel et relationnel qui va leur permettre de se retrouver rapidement dans les positions dominantes.
« Emmanuel Macron a été “placé” bien plus qu’il n’a été élu »

Juan Branco décrit ainsi l’itinéraire d’un de ses condisciples, Gabriel Attal, nommé à vingt-neuf ans secrétaire d’État chargé de la Jeunesse, « alors qu’il n’a jamais connu ni l’université ni l’école publique, auprès d’un ministre de l’Éducation chargé de les réguler ». Au demeurant, Branco a connu aussi ce type d’accélération, se retrouvant en 2012, à vingt-trois ans, directeur de cabinet d’Aurélie Filippetti lors de la campagne de François Hollande. Un itinéraire qui lui a permis de connaître de l’intérieur nombre des acteurs du système, comme Xavier Niel, qui lui parle en 2014 d’Emmanuel Macron comme du « futur président de la République ».

Car, si Branco décrit les façons dont des Attal, Séjourné, Emelien, jeunes héritiers sans foi ni morale, se constituent en une jeune garde d’Emmanuel Macron, il montre aussi que celui-ci « a été “placé” bien plus qu’il n’a été élu ». On connaît certes assez bien le trajet de Macron à l’ombre de ses nombreux, riches et vieux protecteurs (Attali, Jouyet, Hermand), notamment par la biographie que lui a consacré Marc Endeweld (L’ambigu Monsieur Macron, éd. Flammarion, 2016). Mais Branco précise nombre de traits, et notamment le jeu du binôme Xavier Niel et Bernard Arnault, deux des milliardaires les plus riches de France, qui ont acquis un réseau de médias. En orchestration avec les médias détenus par leurs confrères milliardaires Drahi, Bolloré, Bouygues, Lagardère, Dassault, ils ont réussi, grâce au talent servile de leurs subordonnés médiatiques, à transformer l’ambitieux Macron en un président inattendu et mettant l’État au service de leur idéologie et de leurs intérêts.

Ce qui a joué, ce sont les « liens d’endogamie et de népotisme profond faisant jointure entre ces quelques personnes, qui utilisèrent tous leurs moyens publics ou para-publics pour faire campagne pour M. Macron, en dehors de tous les dispositifs de régulation électorale chargés de s’assurer de l’égalité entre les candidats ». Branco détaille aussi nombre des petites histoires et arrangements par lesquels les médias servent concrètement la soupe, et conclut en ramenant ce paysage médiatique à « un putride espace où la peur et l’incertitude règnent ». On comprend qu’aucun de ces plumitifs n’ait l’envie de chroniquer un livre qui dévoile leurs turpitudes.

Oligarques et journalistes asservis, « ces êtres ne sont pas corrompus. Ils sont la corruption. Les mécanismes de reproduction des élites et de l’entre-soi parisien, l’aristocratisation d’une bourgeoisie sans mérite, ont fondu notre pays jusqu’à en faire un repère à mièvre et arrogants, médiocres et malfaisants ». L’auteur en appelle en définitive à une « destitution et à un bouleversement institutionnel qui nous permette enfin, par un régime parlementaire approfondi, de rendre au peuple ses propres outils ». Il voit ainsi dans les Gilets jaunes les « derniers défenseurs d’une République échancrée et d’une démocratie avariée ». C’est bien l’aspiration qui se joue dans le mouvement profond qui s’est ébranlé depuis quatre mois : refaire démocratie. Crépuscule est un outil qui y contribue.

Crépuscule, de Juan Branco, éditions Au Diable vauvert, mars 2019, 320 p., 19 €.

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