Cafeco-255 : "Le bœuf péi est-il si irrésistible ?"

LE MANGUIER PLAN D’ACCES

LE MANGUIER SALLE POUR AID

AFFICHE A4

PUBLICATIONS

* Courrier des lecteurs Zinfos974 du

* Courrier des lecteurs de Clicanoo.com

* Courrier des lecteurs d’Imaz-Press Réunion

* Courrier des lecteurs de Témoignages.re du

* Courrier des lecteurs du QUOTIDIEN

PRESENTATION

Faisant suite au (pas encore, mais cela ne saurait tarder) scandale sanitaire de la leucose bovine enzootique à La Réunion, AID, grâce à l’appui de l’ADEFAR, s’est intéressée de près à cette affection qui n’est pas (encore) une zoonose.

Anaïs Charles-Dominique

Autour de la projection du film « Le Mal de l’Ombre », remarquable documentaire
d’Anaïs Charles-Dominique, lucide, méthodique et impartial, notre débat sera riche, avec la réalisatrice (sous réserve, dans l’attente de sa réponse), des représentants de l’UFC-Que Choisir (sous réserves aussi), de vétérinaires du GDS (Groupement de Défense Sanitaire), d’éleveur affilié à la FDSEA.

Nous aurons également si tout va bien autour de la table l’ADEFAR et bien sûr les fidèles habitué.e.s de nos joutes oratoires vespérales des deuxièmes et quatrièmes vendredis de chaque mois.

AID s’est particulièrement intéressée aux conséquences en santé humaine de la consommation de bœuf infesté du virus : ses modes de transmission à l’homme, son devenir dans l’organisme, les maladies humaines possiblement associées au virus de la LBE. Les liens statistiques et les hypothèses physiopathologiques seront évoqué.e.s.

Nous envisagerons comment nous en sommes arrivés là, l’état de la législation, comment les autorités nient le problème, les conflits d’intérêt, les conséquences économiques de l’application de la législation européenne, qui pourtant devrait primer.

LE FILM

LE MAL DE L’OMBRE
Documentaire de 52 minutes (2019)
Réalisation : Anaïs Charles-Dominique
Co-Production : Tiktak Production, Réunion La Première et Canal + Réunion

RÉSUMÉ

Une ombre plane sur l’élevage bovin péï. Des faillites d’éleveurs, des tribunaux saisis pour des affaires de vaches malades. Des services sanitaires pointés du doigt. Des consommateurs qui doutent de la qualité de la viande et du lait. La leucose bovine, une maladie bien implantée dans les cheptels, n’a jamais été combattue localement alors qu’elle a été éradiquée en métropole. Est-elle responsable de tous les maux ?

LE FILM

Depuis plusieurs années, la presse locale relate un véritable malaise dans l’élevage bovin réunionnais. Le nombre d’éleveurs laitiers s’est réduit considérablement : de près de 300 dans les années 80, il est passé à 60 aujourd’hui. Beaucoup ont été ruinés ou rencontrent de grandes difficultés financières.

D’autre part, des épisodes de mortalités dans les élevages sont médiatisés et troublent l’opinion publique : de quoi meurent les vaches ?

Les autorités locales sont formelles : aucune maladie mystérieuse ne sévit dans les cheptels. Mais la population doute...

Il faut dire que la situation réunionnaise est marquée par une spécificité étonnante : la réglementation nationale (et européenne) qui oblige les éleveurs à éradiquer la leucose bovine n’a jamais été appliquée à la Réunion. Cet arrêté ministériel qui date de 1990 est toujours resté lettre morte.

Pour la Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt de la Réunion, cela s’explique car cette maladie n’a aucune conséquence sur la santé des animaux et ne se transmet pas à l’Homme.

Cependant ces deux aspects sont contestés : la leucose pourrait atteindre les défenses immunitaires des bêtes et donc les affaiblir, c’est le point de vue de nombreux éleveurs. Quant aux risques pour la santé humaine, une équipe de scientifiques américains, basés à Berkeley, est à l’origine de plusieurs études qui montrent que le virus se retrouve dans les tissus humains d’hommes et de femmes atteints de cancer du sein, établissant une corrélation entre le virus bovin et le cancer humain.

Qu’en est-il du principe de précaution ? demandent les associations de consommateurs....

Dans ce contexte de plus en plus tendu, nous avons souhaité réaliser une enquête pour réunir les principaux éléments de cette affaire et faire le point sur les connaissances disponibles à ce jour. Ce travail a été long et laborieux, il a demandé beaucoup d’engagement de la part de toute notre équipe.

Nous vous demandons aujourd’hui une contribution pour pouvoir boucler le budget et financer la post-production du film.

L’INVESTIGATION

L’enquête

Commencée en avril 2018, cette enquête aura duré près d’un an et demi.

Elle a représenté un travail de documentation très important pour collecter les différentes sources : articles de presse, archives télévisées, photos, documents officiels, publications scientifiques, etc.

Un sujet en mouvement perpétuel

Les différents événements de cette affaire s’étalent sur une période allant des années 70 à nos jours. Le sujet est mouvant : il occupe le devant de la scène médiatique depuis plusieurs années, les rebondissements s’enchaînent au jour le jour.

Des acteurs nombreux

Une trentaine de personnes ont été interviewées :

* Des éleveurs de vache laitières et de vache à viande (3)
* Des éleveurs ruinés (3)
* Les responsables des coopératives Sicarevia et Sicalait (Présidents et Directeur) (4)
* Différents types de vétérinaires : indépendant (1), membre de la DAAF (1), membre du GDS (1), vétérinaire sanitaire (1), vétérinaires experts auprès des tribunaux (2)
* Les représentants de la DAAF- Réunion (Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt de la Réunion) (2)
* Des responsables d’associations de consommateurs (3)
* Les représentants de l’ADEFAR (Association de Défense des Agriculteurs de la Réunion) (2)
* Une spécialiste nationale de la Leucose Bovine (professeure à l’école vétérinaire de Maison- Alfort) (1)
* Un consultant scientifique européen (1)
* Une responsable du Groupement de Défense sanitaire (1)
* La responsable marketing de la principale usine de fabrication des produits laitiers (1)
* Les avocates des éleveurs ruinés (2)
* La directrice du laboratoire d’analyse du lait (1)

Une campagne de crowdfunding lancée en Octobre 2019 a permis de recueillir 5020€ pour achever le film, dont la moitié environ versé par AID et ses sympathisants, car cela fait plus de 10ans que nous avons été sensibilisés au combat des éleveurs et que nous voulions absolument que ce film sorte pour que la vérité ait une chance de plus d’éclore.

AID avait déjà reçu l’ADEFAR :

* Cafeco 245 - "Les maladies bovines importées à la Réunion du 22 février 2019

et publié deux articles de soutien :

* ADEFAR : un combat juste du 14 décembre 2018

* Vous retrouverez sur notre site "archives" un article du 15 Mai 2008 dont un paragraphe parlait déjà de la leucose bovine :

MOCRIE du 14 MAI 2008 DE 18H à 19H15

Dernière arrivée parmi les habitué(e)s, la blonde Christiane....qui le 7 mai dernier est allée démarcher les éleveurs de bovins de la Réunion venus protester auprès des autorités contre leur situation économique désastreuse après les maladies qui touchent les troupeaux.

Les infos fournies par les éleveurs le 7 Mai 2008

Information soigneusement passée inaperçue....des vaches malades ont été importées, ont coupé court à la quarantaine au Port, bien qu’un montant de 1500 euros soit inclus dans le prix payé par l’éleveur à la coopérative. Résultat des courses, les hauts de la Réunion sont infestés par des maladies. Un éleveur a vu son troupeau de 160 vaches abattu.L’un doit vendre ses terres pour régler des 3 millions d’euros de dettes, un jeune est planté de 200.000 euros.

Nous leur avons laissé notre contact pour qu’ils nous fassent passer leurs informations. Nous leur avons rappelé que leurs problèmes sont une autre version des dysfonctionnements d’une administration de l’Europe trop éloignée des citoyens et non portée à s’intéresser à leur problèmes au quotidien hormis globalement.

L’agriculteur qui s’est arrêté un bon quart d’heure pour nous parler avant de rentrer chez lui nous a confirmé que les bovins à la Réunion sont traités exactement comme ceux de métropole : même alimentation (importée en grande majorité). Un certain nombre de personnes gravitant autour des exploitations ont contracté des maladies transmises par les animaux malades ... Mauvaise nouvelle pour l’agriculture péi !

Info importante sur les aliments pour bétail

Samedi 3 Mai 2008 après-midi je suis allé avec Nelly et Ivana à la foire Agricole de Bras-Panon . nous avons longuement visité la tente des produits locaux et dégusté notamment le Mazarin, excellent camembert au lait cru local (oups :-) .

Il y avait un stand de l’URCOOPA, coopérative fournissant les agriculteurs réunionnais notamment en aliments pour bétail et qui importe les céréales nécessaires.Jadis le mais venait d’Argentine mais suite aux actions d’ATTAC REUNION contre les OGM, et comme l’Argentine était incapable de garantir la nature de son mais (on sait seulement maintenant qu’il est OGM ou pollué OGM à 100% :-), l’URCOOPA s’était tournée vers l’Inde. Je suis donc allé me renseigner auprès d’un technicien très "commercial bcbg" dont le bronzage a un peu pâli lorsque j’ai posé la question piège :

Q :"d’où viennent les intrants pour aliments du bétail" ?

R : " de métropole"

Q :"garantis sans OGM ?"

R :..................................on ne peut pas le garantir, déjà parce qu’on a le droit a 0,9% d’OGM dans tous les produits !

CQFD:pour "Ile bio" (un rêve des agriculteurs bio) et "Réunion Verte" (un délire du MEDEF) c’est déjà mal barré !

COMPLEMENTS D’INFO MIS EN LIGNE LE MERCREDI 26 FEVRIER PAR le Dr Bruno BOURGEON

* Avis ANSES : « Hiérarchisation des dangers sanitaires d’intérêt présents ou susceptibles d’être introduits à La Réunion chez les ruminants »

* Avis ANSES : « impact de la leucose bovine enzootique dans les départements d’outre-mer »

* BALTZELL : Bovine Leukemia Virus Linked to Breast Cancer But Not Coinfection With Human Papillomavirus : Case-Control Study of Women in Texas

Traduction française :

* BALTZELL:Bovine leukemia virus linked to breast cancer but not coinfection with human papillomavirus : Case‐control study of women in Texas American Cancer Society du 20 Décembre 2017

* Bond de 81% des cas de cancers dans les pays pauvres d’ici à 2040
Clicanoo International 4 fév 2020, 12h05

* BUEHRING : Bovine leukemia virus linked to breast cancer in Australian women and identified before breast cancer development

* BUEHRING : Exposure to Bovine Leukemia Virus Is Associated with Breast Cancer : A Case-Control Study

* Courrier au Préfet de la Réunion par UFC-Que Choisir du 28 juillet 2019

* GILLET et WILLEMS : Whole genome sequencing of 51 breast cancers reveals that tumors are devoid of bovine leukemia virus DNA

* JULIARENA Marcela Alicia and al : Bovine leukemia virus : current perspectives

* LAWSON and al. : Oncogenic Viruses and Breast Cancer : Mouse Mammary Tumor Virus (MMTV), Bovine Leukemia Virus (BLV), Human Papilloma Virus (HPV), and Epstein–Barr Virus (EBV)

* MARTINEZ CUESTA Lucia and al.:Can Bovine Leukemia Virus Be Related to Human Breast Cancer ? A Review of the Evidence

* OLAYA-GALAN and al : Bovine leukaemia virus DNA in fresh milk and raw beef for human consumption

* TOMA and al. : Les maladies animales à rétrovirus : leucose bovine enzootique, anémie infectieuse des équidés, arthrite/encéphalite caprine

* Réponses de Gertrude C. BOEHRING Novembre 2019

* Réponse de la Préfecture

* RODRIGUEZ and al. : Preventive and Therapeutic Strategies for Bovine Leukemia
Virus : Lessons for HTLV

* RUGGIERO and BARTLETT : Control of Bovine Leukemia Virus in Three US Dairy
Herds by Culling ELISA-Positive Cows

Sur cette seule dernière interview de Buehring et publications allant dans son sens (désormais au nombre de 10), ainsi que les critères de plausabilité de causabilité de Bradford et Hill : pour moi, pas de doute,c’est une zoonose...

Bruno Bourgeon