Les jeunes ingénieurs qui ont tourné le dos aux choix de carrière proposés par les grandes écoles sont loin d’être condamnés à une mort sociale. Mieux, ils sont devenus les héros du mouvement écologiste. A l’image des étudiants rebelles de la célèbre école AgroParisTech. Le 30 avril 2022, lors de la remise de leur diplôme, ils prennent la parole pour dénoncer le modèle agro-industriel largement promu par leur école. La vidéo de leurs discours fait le buzz, partagée plusieurs millions de fois sur les réseaux sociaux et encensée par des personnalités aussi médiatiques que Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise ou François Gémenne, rapporteur du GIEC. Alors courtisés de toutes parts, les jeunes diplômés sont même approchés par une maison d’édition. Un an après ce discours, malgré le succès médiatique, la désertion reste loin d’être un fleuve tranquille, entre questionnement sur l’avenir et relations parfois peu apaisées avec leur famille. Ainsi cette jeune déserteuse profondément en désaccord avec ses parents chercheurs, pour qui le discours a été synonyme de rupture : « Cela a fini de clarifier nos positions divergentes et c’était très dur à vivre. En même temps, cela m’a aussi permis de me libérer de leurs attentes ».
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Agriculture-Alimentation-OGM
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Que sont devenus les agro-bifurqueurs d’AgroParisTech, un an après leur sédition ?
7 juillet 2023, par JMT -
La sécheresse des sols espagnols atteint celle du Sahara
21 juin 2023, par JMTL’Espagne a subi un épisode de chaleur exceptionnel en avril. Les agriculteurs renoncent à planter leur semis, de peur de manquer d’eau, et appellent Bruxelles à l’aide. Les impacts du changement climatique s’emballent et mettent les États au pied du mur pour s’adapter en urgence. Une chaleur anormale pour un mois d’avril s’est abattue sur l’Espagne, avec des pointes à 40°C le 28 avril, alors que le pays est déjà frappé par une sécheresse catastrophique. « La masse d’air très chaud et sec d’origine africaine » va se traduire par des « températures exceptionnellement élevées pour cette période de l’année », a annoncé l’agence météorologique espagnole (Aemet). Des températures estivales qui frapperont particulièrement l’Andalousie, dans le sud du pays, et qui seront supérieures de 6 à 10 degrés en moyenne aux normales de saison, précise l’Aemet. Mais dans certains endroits, elles dépasseront même de 15 à 20 degrés les normales saisonnières.Cette vague de chaleur survient alors que l’Espagne connaît un printemps anormalement chaud et sec, notamment en Catalogne (nord-est), qui est confrontée à sa pire sécheresse depuis des décennies, et où les autorités ont d’ores et déjà pris des arrêtés pour réduire l’usage de l’eau.
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Souveraineté, autonomie, auto-suffisance alimentaire à la Réunion : utopie ou possibilité ?
26 mai 2023, par JMTLe collectif « Oasis-Réunion » affirme que La Réunion est en mesure de satisfaire les besoins alimentaires de sa population en promouvant une agriculture locale, bio, et sans intrants. Cette position est-elle réaliste ? Voyons cela de plus près. Lorsque l’on invoque le mot autonomie d’une filière, on doit pouvoir démontrer en premier lieu l’indépendance énergétique de la filière. On sait d’emblée qu’à La Réunion, les deux tiers de l’énergie importée est destinée aux déplacements, donc aussi aux véhicules agricoles : tracteurs, machines de la canne, motoculteurs, etc. Donc dès ce premier paragraphe, l’indépendance énergétique de La Réunion n’étant pas assurée, l’auto-suffisance alimentaire devient un vain mot. Mais poursuivons. L’Ademe s’est intéressée à la surface nécessaire pour produire l’alimentation de la population française. L’agence estime ainsi que la production annuelle de nourriture pour un Français moyen, mangeant de la viande une fois par jour est de 4.800 m² par an. Il s’agit de l’empreinte sol, un indicateur qui prend en compte la surface agricole nécessaire pour produire la nourriture d’une personne, les émissions de gaz à effet de serre, les importations de nourritures ou de produits nécessaires à l’agriculture et l’élevage ainsi que sa consommation d’énergie.
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Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, se bat pour empêcher l’interdiction d’un pesticide
24 mai 2023, par JMTLe moins qu’on puisse dire c’est que notre ministre de l’agriculture a du culot ! Alors qu’Emmanuel Macron annonçait son plan pour mieux protéger l’eau, Marc Fesneau lui, prenait la défense d’un pesticide responsable d’une contamination massive des nappes phréatiques. Il faut le faire hein ? Je vous explique : le produit en question, c’est le S-Métolachlore, la substance active d’un herbicide utilisé pour désherber, notamment les champs de maïs, de soja ou de tournesols. Problème : après usage, ce produit se dégrade pour former des dérivés chimiques, appelés métabolites, qu’on retrouve dans les sols et dans l’eau souterraine. L’Anses, l’agence de l’état qui s’occupe de notre sécurité sanitaire, a contrôlé plusieurs points d’eau potable. Et elle a découvert ces sous-produits de pesticides à des concentrations dépassant les normes de qualité. On ne parle pas de quelques cas isolés !
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Le plan de bataille d’Emmanuel Macron en pleine guerre de l’eau
19 mai 2023, par JMTAlors que les affrontements à Sainte-Soline contre les mégabassines marquent un tournant dans la guerre de l’eau, Emmanuel Macron a dévoilé ce 30 mars son très attendu plan eau, ressource menacée par le changement climatique. 53 mesures ont été annoncées, parmi lesquelles un Ecowatt de l’eau, l’obligation de plan de sobriété par secteur ou encore l’objectif de 10% d’eau réutilisées en 2030. Le lieu est symbolique. C’est aux bords du lac de Serre-Ponçon dans les Hautes-Alpes qu’Emmanuel Macron a choisi de présenter son très attendu plan eau. Pieds au sec devant une étendue caillouteuse, le tableau est pour le moins clair : la deuxième plus grande réserve d’eau douce d’Europe continentale de l’Ouest (après le Lac d’Alqueva sur le Guadiana au Portugal) n’échappe pas à la sécheresse. C’est devant ce paysage aride que le Président de la République a dévoilé ses 53 mesures. À court terme, le gouvernement va ainsi lancer un « Ecowatt de l’eau ». Ce dispositif est calqué sur l’Ecowatt de l’électricité.
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La viande cellulaire, une fausse bonne idée pour le climat
5 mai 2023, par JMTPlusieurs défis écologiques attendent la viande cellulaire : elle nécessiterait moins de terres, mais plus d’énergie que l’élevage. Cette innovation émet aussi des gaz à effet de serre. Le développement d’une nouvelle technologie repose sur l’ampleur de ses promesses. Celles de la viande cellulaire égrènent les faillites de l’élevage industriel. « Cette innovation répond à la fois au problème du bien-être animal en évitant la maltraitance et la mort d’animaux. Mais aussi aux enjeux environnementaux, alors que l’élevage est une des principales sources d’émissions de gaz à effet de serre. Et enfin aux enjeux sanitaires car, sans antibiotique, elle ne concourt pas à l’antibiorésistance », liste, méthodique, Nicolas Bureau, cofondateur d’Agriculture cellulaire France. Éviter l’abattage est l’argument indéniable. Les entreprises du secteur cherchent à sortir au maximum les animaux du processus industriel. Le sérum fœtal prélevé sur des vaches gestantes qui servait de milieu de culture est aujourd’hui remplacé par un substrat artificiel avec des composés d’origine végétale. Et certains industriels cherchent même à s’affranchir totalement de la vie animale, explique Gilles Candotti, conseiller de Mosa Meat, une entreprise hollandaise de production de viande cellulaire de bœuf.
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HVE, le label pseudo-écolo qui induit le consommateur en erreur
21 avril 2023, par JMTPorté par le gouvernement et le lobby agricole, le label « Haute Valeur Environnementale », affiché sur les produits alimentaires, induit le consommateur en erreur. Plusieurs associations viennent de porter plainte. La Haute valeur environnementale (HVE) garantit que les pratiques agricoles utilisées sur l’ensemble d’une exploitation préservent l’écosystème naturel et réduisent au minimum la pression sur l’environnement (sol, eau, biodiversité...). Il s’agit d’une mention valorisante, prévue par le Code rural et de la pêche maritime, au même titre que « produit de montagne » ou encore « produit à la ferme ».
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« 4 pour 1 000 » : des recommandations inédites pour préserver le carbone des sols en outre-mer et atténuer le changement climatique
7 avril 2023, par JMTCoordonnée par le Cirad en partenariat avec INRAE et l’IRD, l’étude « 4 pour 1 000 » outre-mer dresse un bilan inédit des stocks de carbone du sol des territoires ultramarins. Les auteurs formulent des recommandations opérationnelles et de recherche pour préserver ces stocks élevés et répondre aux grands enjeux de l’agriculture face au changement climatique au niveau national et territorial. L’Initiative internationale « 4 pour 1000 » vise à mettre en place des actions concrètes pour augmenter les quantités de carbone stocké dans les sols, notamment par des pratiques agricoles et forestières adaptées. Si le potentiel des sols métropolitains a fait l’objet d’une évaluation en 2019, celui des territoires ultramarins est jusqu’ici méconnu. Dans le cadre de l’étude « 4 pour 1000 outre-mer », un consortium coordonné par le Cirad en partenariat avec INRAE et l’IRD, avec l’appui financier de l’ADEME et le soutien du Ministère des Outremers dresse pour la première fois un état des lieux des connaissances pour la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, La Réunion, Mayotte, Saint-Martin et Saint-Barthélemy.
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A Sainte-Soline, le productivisme se radicalise
1er avril 2023, par JMTQuatre jours après les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre samedi 25 mars à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), les nuages de lacrymogène se sont dissipés pour laisser place à une réalité crue. Du côté des participants, plus de 200 personnes blessées, dont beaucoup gravement et 2 hommes dans le coma. 45 chez les gendarmes. Et depuis, les preuves que les secours ont été bloqués par les forces de l’ordre s’accumulent. L’État a défendu à coups de grenades l’agro-industrie, plutôt que de prévoir une gestion équitable et collective de l’eau face au chaos climatique qui s’aggrave. Sur les méga-bassines comme sur les retraites, Emmanuel Macron préfère perpétuer un productivisme à bout de souffle pour les intérêts de quelques-uns. En prolongeant l’âge de départ à la retraite à 64 ans comme en multipliant les retenues d’eau industrielles, le gouvernement verrouille notre avenir dans une logique de croissance. Un mode de vie insoutenable où il faut travailler plus pour cotiser plus, et où il faut produire plus pour consommer plus. Après avoir manifesté à Sainte-Soline, le militant suédois et géographe Andreas Malm s’est exprimé. Selon lui, le combat contre les mégabassines est « une lutte avant-gardiste » car « les mobilisations de ce type vont de plus en plus se déployer à l’avenir.
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La guerre de l’eau est déclarée à Sainte-Soline
30 mars 2023, par JMTCe sont de violents affrontements dignes de scènes de guerre qui se sont déroulés à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres le 25 mars. Près de 30 000 manifestants - 6 000 selon la préfecture - se sont réunis en opposition aux systèmes de réserves d’eau de substitution. Les mégabassines sont le symbole de l’accaparement de l’eau par l’agro-industrie, selon ses opposants. Le parquet local assure que les secours ont pris en charge 7 manifestants blessés dont 3 traités en urgence absolue, 28 gendarmes blessés dont deux hospitalisés en urgence absolue. Deux journalistes ont également été touchés. Les organisateurs - le collectif d’associations "Bassines non merci", le mouvement écologiste des Soulèvements de la Terre et le syndicat agricole, Confédération paysanne - évoquent, eux, un bilan beaucoup plus lourd, avec 200 manifestants blessés dont un serait entre la vie et la mort, information non confirmée par les autorités. Des observateurs de la Ligue des droits de l’Homme ont déploré par ailleurs que la prise en charge d’un blessé grave ait été retardée par les autorités.