La vague verte de 2019 s’est asséchée. Et la dissolution n’a rien arrangé : on ne parle plus des élections européennes, de ses résultats, et des conséquences que cela pourrait avoir sur notre environnement. En France le Rassemblement national, porté par Jordan Bardella rafle la première place des élections européennes, enregistrant un score inédit. La transition écologique et sociale, ciblée à travers le Green Deal, pourrait ne pas survivre à la déferlante d’extrême droite en Europe. Les sondages l’avaient prédit : le Rassemblement national, porté par Jordan Bardella, enregistre un score inédit se hissant à la première place avec 31,5% des voix. Loin derrière, Valérie Hayer, de Renaissance, parti au pouvoir, arrive en deuxième position avec 14,7% des voix. Raphaël Glücksmann du Parti socialiste la talonne, il a récolté 14% des voix. Manon Aubry, de La France insoumise, progresse par rapport à 2019 avec 9,5% des voix, soit trois points de plus. Voilà le premier tableau. Un tableau sans vert. Car EELV est relégué à la cinquième position. La vague verte qui avait porté Yannick Jadot à la troisième place du scrutin en 2019 avec 13,1% des voix s’est retirée. Emmenée par Marie Toussaint, la liste EELV dépasse péniblement les 5%, seuil minimum pour obtenir des sièges.
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Transition
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Elections européennes : la transition écologique affaiblie
1er juillet, par JMT -
L’avenir est écologique avec le Nouveau Front Populaire
28 juin, par JMTMoratoire sur les mégabassines, hausse du Smic... Le Nouveau Front populaire a dévoilé le 14 juin son programme pour les législatives anticipées, avec au centre l’écologie et le social. Sur l’estrade de la Maison de la chimie, à Paris, tout le monde se succède au micro pour affirmer que c’est un moment « historique ». La veille, dans la soirée du 13 juin, les quatre principaux partis de gauche — Les Écologistes, La France insoumise (LFI), le Parti communiste (PC) et le Parti socialiste (PS) — sont tombés d’accord sur un programme commun et des candidatures uniques, pour les législatives des 30 juin et 7 juillet. Depuis la controversée dissolution par Emmanuel Macron, le 9 juin, en quatre jours — « et quatre nuits ! » s’amuse à rappeler Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes —, ces forces politiques ont formé une alliance : le Nouveau Front Populaire (NFP). Le « contrat législatif » de cette coalition contient 24 pages et près de 150 mesures.
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Le Monde que nous voulons
31 mai, par JMTDu temps libre, une vie stable et pouvoir agir sur le monde : invités par Reporterre, Camille Étienne et François Ruffin forgent leur recette d’un monde souhaitable, une alternative pour porter le « profond désir d’autre chose » qui ébranle la société.
Camille Étienne — Le monde que je souhaite se crée et se vit tous les jours. L’espoir que j’ai pour demain s’incarne dans le fait de montrer qu’il est possible de sortir de notre impuissance. Le plus fondamental pour 2050 est que nous nous sentions libres d’être puissants et que nous n’ayions plus la sensation de n’avoir aucune prise sur ce qui se déroule. Dans le monde que je souhaite, les gens seront en capacité de décider de leur existence et pas victimes de choix écrasants pris pour eux.
François Ruffin — Il y a un profond désir d’autre chose dans le pays. On vit un moment de détachement de l’idéologie dominante. Les grands mots tels que concurrence, croissance, mondialisation, compétitivité, marché ne font plus envie. Ils inquiètent et dégoûtent. Les gens ont massivement le désir de remplacer la concurrence par de l’entraide et du partage, la mondialisation par de la protection.
Mon espérance est placée dans ce geyser d’énergie dont l’endroit est à trouver pour y planter le bâton et que cela jaillisse. C’est une bataille à mener, armé du pessimisme de la lucidité et de l’optimisme de la volonté. Pour remporter cette bataille, l’imaginaire doit s’ancrer dans le réel. Les gens ne veulent pas de l’utopie mais la transformation du réel. Pour reprendre Bernard Friot, il existe aujourd’hui beaucoup de « déjà-là » du monde qu’on veut. -
La transition écologique n’aura pas lieu
12 avril, par JMTRarement, ces dernières années, un livre aura autant fait réagir les penseurs de l’écologie en France. Sans transition. Une nouvelle histoire de l’énergie (Seuil), publié en janvier 2024 par Jean-Baptiste Fressoz, historien des sciences, des techniques et de l’environnement, a provoqué une controverse qui démarre dès la couverture de l’ouvrage : « La transition énergétique n’aura pas lieu ». Provocation ? Non, assure l’auteur. Pour comprendre cette affirmation-choc, à rebours du discours ambiant, il faut d’abord revenir sur le contenu du livre qui parle surtout du passé. Dans la première moitié de l’ouvrage, l’universitaire retrace l’histoire de l’énergie en rejetant, comme de nombreux chercheurs avant lui, une représentation « phasiste » dans laquelle un « âge du pétrole » aurait succédé à un « âge du charbon », qui aurait succédé à un « âge du bois ». Loin de se succéder, ces sources d’énergie se sont en réalité empilées au fil de l’histoire : les énergies renouvelables n’ont pas éliminé le pétrole, qui n’a pas éliminé le charbon, qui n’a pas éliminé le bois.
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« Greenblaming », quand l’écologie devient un bouc-émissaire
22 mars, par JMTLe « greenblaming » est un nouveau phénomène qui entoure la transition écologique. Accusée de tous les maux, l’écologie devient peu à peu un bouc-émissaire dans les discours réactionnaires d’acteurs politiques ou économiques. Avec le greenblaming, l’inaction écologique se répand. Après le greenwashing, le greenblaming est-il le nouveau phénomène qui menace la transition écologique et sociale ? Récemment mis en avant dans une note d’analyse du collectif Construire l’Ecologie, le greenblaming désigne les discours imputant des torts fallacieux à la transition écologique. La colère manifestée par les agriculteurs en Europe en est un exemple, révélant la crispation qui entoure la question de la transition écologique et sociale. « Une partie de ceux qui portent la colère agricole ont fait croire que la crise du secteur est causée par les normes environnementales, la réduction de l’usage des pesticides… De ce fait, ils ont fait croire que l’on peut résoudre la crise agricole en supprimant ces réglementations », analyse Pierre Charbonnier, membre fondateur du collectif. Une critique des réformes environnementales, que l’on retrouve un peu partout dans le débat public : agriculture donc, mais aussi transition énergétique, mobilités électriques, tous les secteurs semblent frappés par le greenblaming.
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Les fantasmes réactionnaires d’Emmanuel Macron
1er mars, par JMT« La France doit rester la France ». Dans un long exercice que le chef de l’Etat affectionne tout particulièrement, seul au pupitre, ses ministres en rang d’oignon, Emmanuel Macron a déroulé l’idée qu’il se fait de « La France du bon sens, pas du tracas ». Celles et ceux qui attendaient des annonces de grande ampleur et de « l’audace », pour reprendre sa phraséologie, en ont été pour leurs frais : à tribord, toute ! C’était le mardi 16 janvier 2024. Est attendu l’acte 2 d’une loi croissance pour libérer (encore) les énergies de ceux « qui innovent, qui osent, qui travaillent », relever tous les seuils qui contraignent les entreprises, sans oublier une nouvelle loi sur le marché du travail pour, sans surprise, remettre la France au travail par la contrainte : serrer la vis aux chômeurs, y compris les plus âgés d’entre eux. Pas de nouveau plan écologique non plus puisque le locataire de l’Elysée estime que ses équipes « ont déjà pris des décisions qui sont les bonnes », tout en s’auto-gratifiant de chiffres dont il est pourtant peu responsable. Mais c’est sur l’école et l’éducation que le Président s’est le plus longuement appesanti.
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Une partie de la France n’est déjà plus assurable
12 février, par JMTAlors que le Pas-de-Calais a encore les pieds dans l’eau, les communes touchées par ce nouvel épisode de crue vont-elles réussir à trouver un assureur quand il faudra renouveler leur contrat ? Rien n’est moins sûr. Il y aurait entre 1 000 et 2 000 communes en France privées d’assurance au 1er janvier 2024. Le marché est devenu très fragile à mesure que la sinistralité liée au changement climatique augmente. Cela oblige communes et assureurs à travailler main dans la main pour mieux identifier et prévenir ces risques. Les Sables-d’Olonne, l’une des communes les plus menacées par la montée des eaux, n’est plus assurée contre les aléas climatiques depuis le 1er janvier. La commune et la communauté d’agglomération, qui représentent près de 50 000 habitants, n’ont pas trouvé preneur sur la partie « dommages aux biens et risques annexes » comme les tempêtes ou les inondations. « L’appel d’offres lancé dans le cadre du renouvellement de nos contrats a été infructueux », confirme Jean-Pierre Chapalain, vice-président des Sables d’Olonne Agglomération et ancien agent d’assurance. « La répétition et l’augmentation de l’intensité des aléas climatiques, conjuguées aux émeutes urbaines de 2023, font peur aux assurés », ajoute-t-il. La ville a été victime de submersion en octobre dernier.
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Financer la planification écologique : l’heure de vérité
31 janvier, par JMT2024 marque le début de la mise en œuvre de la planification écologique. Objectif : réduire d’un tiers les émissions nationales de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Une gageure. Promesse d’Emmanuel Macron pour son second mandat : placer la transition écologique sous la responsabilité du Premier ministre et planifier pour accélérer. Selon les directives européennes, la France va devoir réaliser en sept ans la même baisse qu’au cours des trente dernières années, puis tenir le rythme. Une telle révolution est impossible sans pilotage de l’Etat et sans mise en cohérence des politiques publiques et des arbitrages interministériels. Sitôt élu, le président a tenu sa promesse. Un Secrétariat général à la planification écologique (SGPE), directement rattaché au Premier Ministre, a été institué. Au terme d’un an de travaux, l’équipe dirigée par Antoine Pellion a présenté un plan d’action inscrivant dans tous les secteurs (transports, agriculture, bâtiment, industrie, énergie) une batterie d’objectifs avec les baisses d’émissions associées. Emmanuel Macron a validé la copie du SGPE à l’issue d’un Conseil ministériel de planification écologique.
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Sortir du populisme anti-écologique
22 janvier, par JMTL’année 2023 s’achève sur deux paradoxes saisissants : d’une part, l’année la plus chaude de l’histoire aura également été celle où les émissions de GES auront atteint un nouveau sommet, alors même que toutes les preuves de la crise climatique tirée par la croissance fossile sont sous nos yeux, nous poursuivons dans la même voie autodestructrice ; d’autre part, l’année de tous les impacts écologiques en France (sécheresse, pénurie d’eau, crise alimentaire, canicules, inondations) aura également été celle de la montée en puissance du populisme anti-écologique. Lorsque la nécessité écologique devient une évidence quotidienne, nous assistons à l’intensification des discours politiques visant à l’empêcher. Ainsi, le camp xénophobe et réactionnaire répète à l’envi que des politiques environnementales hystériques font exploser les inégalités sociales et aggravent la défiance politique alors que tout indique que ces inégalités résultent de la non-transition des systèmes énergétiques et alimentaires au cours des décennies passées, dont le prix est aujourd’hui la précarité énergétique, l’insécurité alimentaire et la vulnérabilité sanitaire. Pour autant, la transition écologique est brandie comme un épouvantail social.
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Le cycle de l’eau douce, une nouvelle limite planétaire franchie
6 novembre 2023, par JMTCe sont désormais six des neuf limites planétaires qui ont été dépassées. Cette sixième limite concerne le cycle de l’eau, divisé en deux entités : l’eau verte (l’eau "invisible", contenue dans le sol et les plantes des fermes, forêts, etc.) dont la limite avait été dépassée en avril 2022. Et l’eau bleue (l’eau "visible", dans les rivières, les lacs, etc.), celle que l’on va pouvoir prélever et consommer, dont la limite vient d’être elle aussi dépassée. « Nous ne savons pas combien de temps nous pourrons continuer à transgresser ces frontières clés avant que les pressions combinées ne conduisent à des changements et des dommages irréversibles », a déclaré dans un communiqué Johan Rockström, co-auteur de l’étude et professeur au Stockholm Resilience Center. En 2009, des scientifiques spécialistes en sciences environnementales créent le concept de limites planétaires. Ils définissent neuf variables qui régulent la stabilité de la planète et qu’il ne faut pas dépasser pour assurer un développement sûr et juste pour l’humanité.