Rédigé par un collectif international d’experts du climat et du développement durable, l’ouvrage, dont la traduction française est parue le mois dernier, imagine deux scénarios. L’un, baptisé « Trop peu, trop tard » poursuit la tendance actuelle. La diminution trop lente des émissions de GES et la poursuite de l’effondrement de la biodiversité précipitent l’humanité dans le mur. L’autre, appelé « Pas de géant » propose une série de transformations rapides et profondes, mais économiquement, techniquement et politiquement réalistes. Ces changements pour rendre la Terre habitable pour tous sont déjà à l’œuvre ici ou là. Il s’agit de les systématiser, ce qui nécessite de les inscrire dans une vision politique cohérente et articulée. Cela implique d’agir simultanément sur 5 leviers interdépendants identifiés par les auteurs : l’élimination de la pauvreté, le recul des inégalités, l’émancipation des femmes, la mutation des pratiques agricoles et alimentaires pour les rendre écologiquement soutenables et, enfin, la décarbonation du système énergétique.
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Effondrement
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Nouveau rapport du Club de Rome : « Notre régime de croissance reste insoutenable »
13 décembre 2023, par JMT -
Toute mégastructure implique l’effondrement
8 décembre 2023, par JMTD’un côté des militants s’introduisent dans l’aéroport du Bourget pour y planter des arbres et dénoncer « les criminels climatiques », de l’autre le ministre délégué aux transports, Clément Beaune veut mettre fin à certains projets autoroutiers. Convergence des luttes ? En fait l’action directe tout autant que la volonté gouvernementale ne sont qu’incantations. Politiques, chefs d’entreprise ou ménages, nous sommes tous prisonniers d’une mégastructure qu’on ne peut modifier qu’à la marge. Le pouvoir véritable n’est ni dans les assemblées politiques, ni parmi les dirigeants des entreprises, encore moins dans la rue, le pouvoir est celui de l’état de nos infrastructures matérielles et superstructures organisationnelles à un moment donné. Prenons un exemple, mais on pourrait faire le même genre de raisonnement sur le transport aérien ou la prépondérance du numérique dans l’organisation sociale. La voiture comme consommation de masse n’est que centenaire, à partir de la Ford T en 1908. A l’époque, il n’y avait en France que 1672 voitures, aujourd’hui il y en a 36 millions et beaucoup plus d’un milliard sur la planète. L’invention de l’automobile a incité à multiplier les voies, ce qui a favorisé l’achat d’automobiles, d’où la construction d’autoroutes, la mondialisation du complexe pétrolier, la création d’entreprises vouées à l’automobile, l’encadrement par l’État, etc.
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La sixième extinction
20 novembre 2023, par JMTNotre développement à nous, Humains, ayant contribué, au sortir de la grande glaciation, à l’extinction des gros animaux terrestres (mammouths, mastodontes, …), notre histoire aurait pu être de courte durée sans un véritable exploit. Nous nous sommes affranchis de la vie incertaine de chasseurs-cueilleurs en forgeant des alliances avec la Nature. Le climat stable de l’ère de l’Holocène, depuis la dernière grande glaciation, permit à nos ancêtres de développer une relation unique avec les végétaux. Ce fut la Révolution agricole. Nos ancêtres sélectionnèrent les semences et semèrent leurs graines dans des lieux propices à leur croissance. Tous ces soins et cette attention augmentèrent considérablement les chances de ces plantes. Et en retour, les Humains en récoltèrent les fruits. Ils apprirent à produire plus de nourriture et à la conserver toute l’année. Là où leurs plantes poussaient, ils prospéraient. Ils découvrirent comment s’assurer des réserves stables de nourriture. Et ils ne domestiquèrent pas que les plantes : les animaux aussi. Dans le monde entier, nombre de chasseurs-cueilleurs renoncèrent à leur mode de vie nomade et se mirent à l’agriculture. Lentement mais sûrement, la Nature fut transformée par la main de l’être humain. Libérées du besoin constant de trouver de la nourriture, les populations humaines crûrent, les métiers se diversifièrent, les sociétés se complexifièrent, et les civilisations naquirent.
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Crise écologique : les scientifiques passent à l’action
14 avril 2023, par JMTDepuis l’appel à la rébellion lancé par plus de 1000 scientifiques, la révolte gronde dans les labos. Tribunes dans les médias, blocages, manifestations, soutiens à des activistes lors de procès…Plus habitué aux colloques feutrés qu’à l’arène médiatique, le monde de la recherche fait-il sa révolution ? « L’engagement des scientifiques n’est pas récent », rappelle Nathalie Jas, historienne des sciences au sein de l’Inrae. Tout au long du XXe siècle, ingénieurs, chercheurs et experts ont pris position dans le débat public. La traduction du livre de Rachel Carson, « Silent Spring », en 1962, a vivement ému les milieux académiques. En 1975, 400 physiciens ont mis publiquement en cause le programme nucléaire français. Entre 1970 et 1975, le groupe et le journal Survivre et vivre a fait de l’écologie son cheval de bataille : « La lutte pour la survie de l’espèce humaine, et même de la vie tout court, menacée par le déséquilibre écologique croissant causé par une utilisation indiscriminée de la science et de la technologie et par des mécanismes sociaux suicidaires, et menacée également par des conflits militaires liés à la prolifération des appareils militaires et des industries d’armement », selon l’un de ses fondateurs, le mathématicien Alexandre Grothendieck. Certains de ses membres sont allés jusqu’à déserter le milieu académique.
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Effondrement de notre civilisation : déjà une réalité
9 mars 2023, par JMTSuite aux vœux de notre président, s’étonnant que personne n’aurait pu prédire que l’année 2022 fût la plus chaude jamais mesurée, voici l’opinion de quatre scientifiques s’offusquant de cet étonnement. Au travers de l’opinion de quatre spécialistes de la collapsologie, de l’astrophysique ou des échanges énergétiques, nous allons tenter de définir ce en quoi notre civilisation est déjà entrée dans son effondrement. Qu’il faut entendre non pas au sens brutal, soudain, mais au contraire progressif, et qui nous laisse encore le temps d’agir.(...) Tout ceci nous laisse pantois sur les vœux de notre président. Soit il sait, et c’est un menteur patenté : normal, c’est un politique. Soit il ne sait pas, et c’est un benêt patenté. Soit, plus vraisemblablement, il fait semblant de ne pas savoir, car cela heurte ses convictions néo-libérales de banquier, et dans ce cas, ils nous mène droit dans le mur de son incompétence et des limites planétaires.
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Ne choisissez pas l’extinction
19 janvier 2023, par JMTLe monde dépense annuellement 423 milliards de dollars pour subventionner la consommation de combustibles fossiles, pétrole, électricité produite par la combustion d’autres combustibles fossiles, gaz et charbon. Ce montant est quatre fois supérieur à celui qui est demandé pour aider les pays pauvres à lutter contre la crise climatique, l’un des points de friction de la conférence mondiale sur le climat COP26 (l’année dernière à Glasgow). En y ajoutant les soutiens indirects, compte tenu des coûts environnementaux, le chiffre s’élève à près de 6 000 milliards de dollars, selon des données publiées par le Fonds monétaire international (FMI). L’analyse du PNUD souligne au contraire que ces fonds, payés par les contribuables, finissent par creuser les inégalités et entraver l’action contre le changement climatique. Le rapport, publié avant les réunions à venir du G20 et de la COP26, est lancé dans le contexte d’une reconnaissance de la nécessité de réformer les subventions aux combustibles fossiles, par les économistes, les décideurs, le FMI et la Banque mondiale.
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Le 28 juillet 2022 : jour du dépassement de la biocapacité terrestre
26 octobre 2022, par JMTÀ partir de ce jeudi 28 juillet, il nous faudrait entamer une seconde planète pour couvrir les besoins de l’Humanité. C’est le fameux Jour du dépassement de la Terre, qui avance chaque année dans le calendrier, signe que nos modes de consommation et de production n’ont pas encore opéré la transformation nécessaire. Alors que les canicules et les incendies sont particulièrement violents, nous continuons à consommer plus de ressources que la planète n’est capable d’en produire. Il y a 7 ans, en 2015, le Jour du dépassement de la Terre tombait un 13 août. C’était l’année de la COP21 sur le climat et l’espoir était grand de réussir à inverser la tendance. 7 ans plus tard, si la prise de conscience sur l’urgence climatique est globale, les actions concrètes ne sont pas au rendez-vous et le monde d’avant continue. C’est donc sans surprise que le Jour du dépassement tombe cette année un 28 juillet, soit 16 jours plus tôt qu’en 2015. En 20 ans, la date a avancé de 2 mois.
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3 - Il y a 50 ans, le rapport Meadows abattait la croissance infinie
13 octobre 2022, par JMTAvant même que survienne le premier choc pétrolier de 1973, bien avant que l’impact dramatique de l’activité humaine sur les écosystèmes et sur le climat soit devenu un sujet de préoccupation majeur, la publication du rapport Meadows à New-York en mars 1972 fit grand bruit. Il fut rédigé par quatre chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) spécialistes de la dynamique des systèmes, Donella Meadows, Dennis Meadows, Jorgen Randers et William Behrens, qui présentent les résultats d’une recherche réalisée par 17 scientifiques de six pays (surtout des Etats-Unis, mais aussi d’Allemagne, d’Inde, d’Iran, de Norvège et de Turquie) et dirigés par Dennis Meadows, âgé de 30 ans. Commandé par le Club de Rome (un think tank d’industriels, de scientifiques, de hauts fonctionnaires internationaux), ce rapport donne une base scientifique aux inquiétudes liées à l’évolution incontrôlée de cinq paramètres déterminants pour l’avenir de l’humanité
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2 - Quand le rapport Meadows était brocardé par les économistes
11 octobre 2022, par JMTAvant l’équipe Meadows, d’autres économistes avaient tiré la sonnette d’alarme. Nicholas Georgescu-Roegen, un économiste étatsunien d’origine roumaine, avait souligné dans de nombreux articles et ouvrages à partir de 1971 que notre niveau global de production dépassait de beaucoup le flux d’énergie renouvelable que nous sommes capables de capter et d’utiliser à des fins productives, nous obligeant à taper dans les réserves de la cave, comme un buveur impénitent : « Tout se passe comme si l’espèce humaine avait choisi de mener une vie brève mais excitante, laissant aux espèces moins ambitieuses une existence longue, mais monotone ». De même, Barry Commoner, directeur du Centre d’études biologiques des systèmes naturels de Saint-Louis (Missouri), écrivait dans L’encerclement (1971) : « Notre système actuel de production est autodestructeur et le cours suivi par la civilisation humaine est suicidaire ».
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Alerte du rapport Meadows en 1972 : rendez-vous raté 50 ans plus tard
4 octobre 2022, par JMTQuelques entreprises inscrivent leurs actions dans le cadre des limites planétaires. Elles sont considérées comme des pionnières alors que ce réflexe aurait pu être instauré depuis 50 ans, si on avait suivi le rapport Meadows.
En 1972, des chercheurs du MIT avaient alerté sur les risques d’une croissance économique infinie dans un monde aux ressources limitées.
Les entrepreneurs de la Convention des Entreprises pour le Climat veulent réinventer l’entreprise, l’aligner sur les limites planétaires et entrer dans une économie régénérative.