AID Association Initiatives Dionysiennes

Ouv zot zié !

Accueil > Ecologie > Transition > Les impacts humains explosent les limites planétaires

D’après Novéthic du 01 Juin 2023

Les impacts humains explosent les limites planétaires

Par Bruno BOURGEON

mercredi 26 juillet 2023, par JMT

Les impacts humains explosent les limites planétaires

Nous avons déjà dépassé 7 des 8 limites planétaires "justes et sûres" (CC0)

Un groupe de chercheurs a ajouté aux limites planétaires des seuils concernant la justice sociale et les impacts négatifs sur les communautés et les individus liés au franchissement de ces limites. C’est ce qu’ils ont baptisé les "limites planétaires sûres et justes". Il apparaît que sur huit d’entre elles, sept sont déjà dépassées.

Nous connaissons les limites planétaires, développées en 2009 par une équipe de spécialistes menée par Johan Rockström, codirecteur du Potsdam Institute for Climate Impact Research.

Ces neuf variables – parmi lesquelles se trouvent le changement climatique, l’érosion de la biodiversité, l’acidification des océans, la pollution chimique ou encore l’utilisation mondiale de l’eau – régulent la stabilité de la planète et ne doivent pas être dépassées afin de continuer à assurer un développement "sûr" pour l’humanité.

À ce jour, nous en avons déjà dépassé au moins six, soit les deux tiers. Mais les chercheurs ont voulu aller plus loin. Dans une étude publiée mercredi 31 mai dans la revue Nature, ils ont, pour la première fois, identifié ce qu’ils appellent les limites planétaires sûres et justes.

En partant des limites planétaires physiques, les limites sûres, ils ont ajouté des critères concernant la justice sociale et les impacts négatifs sur les communautés et les individus liés au franchissement de ces limites.

Il s’agit des limites au-delà desquelles les individus ne sont plus à l’abri des dommages causés par les changements planétaires. Le bilan est encore plus lourd puisque sept de ces huit limites planétaires sûres et justes ont déjà été dépassées.

« Nos résultats sont assez préoccupants. Cela signifie qu’à moins d’une transformation radicale, il est très probable que des points de basculement irréversibles et des impacts généralisés sur le bien-être humain soient inévitables », a commenté dans un communiqué Johan Rockström, également co-directeur de la Commissions de la Terre, à l’origine de ce nouveau concept.

Parmi ces limites, il y a le changement climatique. La limite sûre est fixée à 1,5°C, car en-dessous de ce seuil, la probabilité de déclencher des éléments de basculement, tels que l’effondrement de la calotte glaciaire du Groenland ou un dégel brutal localisé du pergélisol boréal, est considérée comme modérée par les chercheurs.

Par contre, la limite juste est fixée à un seuil plus strict de 1°C, car à ce niveau de réchauffement, des dizaines de millions de personnes sont déjà exposées à des températures extrêmes, soulevant des préoccupations de justice inter et intragénérationnelle.

C’est bien pire avec un réchauffement de 1,5°C. Plus de 200 millions de personnes, parmi les plus vulnérables (injustice intragénérationnelle), pourraient être exposés à des températures annuelles moyennes sans précédent et plus de 500 millions pourraient être exposés à une élévation du niveau de la mer à long terme.

Ce nombre de personnes blessées dépasse largement le principe largement accepté de ne laisser personne de côté et de rater la plupart des objectifs de développement durable.

Dès lors, sur cette limite liée au climat, les chercheurs considèrent que le seuil est déjà dépassé puisque nous sommes à +1,2°C de réchauffement global et qu’ils préconisent de prendre toujours la limite la plus stricte, soit dans ce cas 1°C. Parmi les autres limites dépassées, il y a celles qui concernent la biosphère, l’eau ou les fertilisants.

Seule la limite concernant la pollution aux aérosols n’est pas franchie, mais les auteurs appellent à la mise en place de mesures de réduction de la pollution aux particules fines à travers le monde. Cette nouvelle recherche vise à apporter des fondements scientifiques pour fixer la prochaine génération d’objectifs, d’attentes et d’actions en matière de développement durable.

Les limites planétaires, sûres et justes, identifiées par la Commission de la Terre

Les entreprises sont donc invitées à s’en saisir et à dépasser l’approche uniquement basée sur le climat jusqu’ici privilégiée. Cette nouvelle étude est d’une importance cruciale pour les entreprises. Elle relie le climat à la nature, à l’eau douce, l’air pur et d’autres biens communs mondiaux et définit ce qui est nécessaire pour assurer notre avenir collectif.

Dans ce contexte, le Science Based Targets Network (SBTN) qui fournit des outils aux entreprises , sur leur impact sur la nature, vient de publier ses premiers objectifs.

Une étape importante pour les aider à prendre des mesures intégrées dans les différents domaines. Un premier groupe de dix-sept entreprises pilotes parmi lesquelles Bel, Carrefour, Kering, ou H&M, se préparent à soumettre des cibles pour validation. L’initiative sera élargie à toutes les entreprises en 2024.

Bruno Bourgeon, président d’AID http://www.aid97400.re

D’après Novéthic du 01 Juin 2023

Version imprimable :

PUBLICATIONS

* Courrier des lecteurs Zinfos974 du

* Tribune libre d’Imaz-Press Réunion du

* Courrier des lecteurs de Témoignages du

* Tribune libre de Clicanoo.re du

* Libre Expression sur Parallèle Sud du