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D’après notre-planète.info du 26 Mai 2023

Stockage du CO2 dans les volcans éteints

Par Bruno BOURGEON

vendredi 4 août 2023, par JMT

Stockage du CO2 dans les volcans éteints

Les volcans d’Auvergne dorment toujours... Jusqu’à quand ?

Alors que nos émissions en carbone ne cessent d’augmenter, les technologies de séquestration du carbone sont de plus en plus proposées comme palliatifs à notre manque de courage politique pour éviter un réchauffement climatique catastrophique. Les volcans éteints pourraient être des lieux de stockage pertinents vu l’urgence.

Pour la 1ère fois, le sixième rapport du GIEC a souligné qu’il n’est maintenant plus possible de limiter le réchauffement climatique sans technologies de captation du CO2 et que les impacts du changement climatique sont plus importants à des températures plus basses qu’on ne le pensait auparavant.

Cette première déclaration suscite bien des questionnements mais légitime toutes les technologies de séquestration du carbone qui ne cessent de développer.

Une étude publiée dans Geology suggère que le piégeage et le stockage du carbone dans les volcans sous-marins au large du Portugal pourrait être une nouvelle voie prometteuse pour l’élimination et le stockage de volumes beaucoup plus importants de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

La plupart des projets de capture du carbone reposent sur l’injection de dioxyde de carbone dans des bassins sédimentaires poreux qui sont scellés pour empêcher la migration du gaz hors des réservoirs.

Dans ce cas, le carbone finit par commencer à former des minéraux, mais seulement sur des périodes plus longues, de plusieurs décennies à plusieurs siècles.

Or, en 2016, des chercheurs ont publié des résultats montrant que 95 % du dioxyde de carbone injecté dans les basaltes souterrains en Islande s’était minéralisé en l’espace de deux ans seulement.

Le temps de minéralisation beaucoup plus court rend le processus plus sûr et plus efficace - une fois que le carbone est stocké dans les minéraux, les problèmes tels que les fuites potentielles ne sont plus une préoccupation.

« Nous savons que la plupart des pays, y compris le Portugal, s’efforcent de décarboner l’économie et les activités humaines, ce qui indique qu’il pourrait s’agir de l’un des instruments permettant de résoudre le problème », déclare Ricardo Pereira, géologue à la NOVA School of Science and Technology, et coauteur de l’étude.

Le stockage du dioxyde de carbone dans un volcan éteint repose sur un processus connu sous le nom de "carbonatation minérale in situ". Dans ce processus, le dioxyde de carbone réagit avec les éléments de certains types de roches pour produire de nouveaux minéraux qui stockent le dioxyde de carbone de manière sûre et permanente.

Des éléments comme le calcium, le magnésium et le fer se combinent avec le dioxyde de carbone pour former respectivement les minéraux calcite, dolomite et magnésite.

Les roches contenant de grandes quantités de calcium, de fer et de magnésium sont des candidats idéaux pour ce processus, comme les basaltes volcaniques qui constituent la plupart des fonds marins.

Sachant cela, les chercheurs ont étudié le potentiel de stockage de carbone de l’ancien volcan sous-marin Fontanelas, qui est partiellement enfoui à environ 100 kilomètres au large de Lisbonne et dont le sommet se trouve à environ 1 500 mètres au-dessous du niveau de la mer.

Ceci pour plusieurs raisons : la structure du volcan pourrait fournir une architecture idéale pour l’injection et le stockage du carbone, les roches sont du bon type pour les réactions impliquées, et l’emplacement n’est pas trop proche des grandes populations, mais pas trop éloigné non plus.

Coupe schématique du volcan Fontanelas (Source : Pereira et Gamboa, 2023)

Ce volcan au large du Portugal pourrait stocker entre 1,2 et 8,6 gigatonnes (Gt) de dioxyde de carbone, soit l’équivalent d’environ 24 à 25 années d’émissions industrielles du pays.

En 2022, un total de 42,6 mégatonnes (0,0426 gigatonnes) de dioxyde de carbone a été retiré de l’atmosphère grâce aux efforts internationaux de piégeage et de stockage du carbone, selon le Global CCS Institute .

En 2022, 37,5 Gt de carbone devraient avoir été émis dans l’atmosphère au niveau mondial, c’est près de 900 fois plus que ce qui a été séquestré.

Bien que cette étude ait démontré une grande capacité potentielle de stockage du carbone dans le volcan Fontanelas, les auteurs soulignent que de nombreux autres endroits dans le monde peuvent avoir des volcans similaires qui pourraient être candidats au piégeage et au stockage du carbone.

Davide Gamboa, géologue à l’université d’Aveiro et coauteur de l’étude, souligne : « Ce qui rend la minéralisation du carbone vraiment intéressante, c’est le temps. Plus vite il se transforme en minéral, plus la technique devient sûre, et une fois que c’est un minéral, c’est permanent ».

Faute de courage politique pour diminuer significativement nos émissions de gaz à effet de serre, nous basculons dans les palliatifs technologiques coûteux et qui ne seront sans aucun doute pas suffisants. En outre, ils ne résolvent pas le problème majeur de nos émissions croissantes…

Bruno Bourgeon, président d’AID http://www.aid97400.re

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