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D’après notre-planete.info du 10 Novembre 2023

La dévastation d’Acapulco par l’ouragan Otis

Par Bruno BOURGEON

vendredi 15 décembre 2023, par JMT

La dévastation d’Acapulco par l’ouragan Otis

Acapulco vue de la plage Langosta le 30 octobre 2023

La station balnéaire d’Acapulco, le 25 octobre 2023, sur la côte Pacifique du Mexique, a été complètement dévastée par l’ouragan Otis qui a touché terre avec des vents atteignant 270 km/h.

L’intensification de la tempête tropicale en ouragan de force maximale 5 a été extrêmement rapide et a surpris l’ensemble de la population…Le Mexique est souvent exposé aux ouragans, mais Otis est le premier ouragan a touché terre en catégorie 5 et son intensification a été particulièrement rapide.

D’après la définition donnée par l’Organisation météorologique Mondiale (OMM) : « Un cyclone tropical est une dépression à rotation rapide qui prend naissance au-dessus des océans tropicaux, d’où elle tire l’énergie nécessaire à son développement. Les vents y soufflent dans le sens des aiguilles d’une montre dans l’hémisphère Sud et dans le sens inverse dans l’hémisphère Nord ».

En fonction de la vitesse maximale des vents soutenus, un cyclone tropical est désigné en tant que dépression tropicale lorsque les vents ne dépassent pas les 63 km/h, ou tempête tropicale lorsqu’ils dépassent les 63 km/h.

Ensuite, il devient un ouragan, un typhon, un cyclone tropical ou une tempête cyclonique très violente, selon le bassin concerné, lorsque les vents dépassent les 116 km/h.

On parle d’ouragan lorsque ce phénomène climatique extrême a lieu en mer des Antilles, dans le golfe du Mexique, dans l’Atlantique Nord et dans le centre et l’est du Pacifique Nord.

L’échelle de Saffir Simpson permet ensuite de classer les ouragans en 5 catégories en fonction de leur force :
1. Catégorie 1, lorsque la vitesse maximale des vents soutenus se situe entre 119 et 153 km/h.
2. Catégorie 2, lorsque cette vitesse est comprise entre 154 et 177 km/h.
3. Catégorie 3, lorsque cette vitesse est comprise entre 178 et 209 km/h.
4. Catégorie 4, lorsque cette vitesse est comprise entre 210 et 249 km/h.
5. Catégorie 5, lorsque cette vitesse dépasse 249 km/h.

D’après les dernières informations publiées par le Mexique, l’ouragan Otis a laissé dans son sillage d’importantes pertes humaines avec 46 personnes décédées et 58 disparues.

Otis a renversé des lignes électriques, déraciné des arbres et déclenché des inondations torrentielles et des glissements de terrain. Au-delà de son impact dévastateur sur les vies humaines et les biens, la tempête a endommagé la forêt tropicale environnante.

Acapulco, qui abrite près d’un million de personnes, est située au pied de montagnes abruptes et entourée de forêts tropicales sèches. Les images du capteur OLI-2 du satellite Landsat 9 montrent bien que la végétation luxuriante verte est devenue brune.

En effet, les ouragans affectent fréquemment les forêts tempérées et tropicales des régions côtières d’Amérique du Nord et d’Amérique centrale : les vents forts arrachent les feuilles des arbres et cassent les branches, et les fortes pluies combinées au vent facilitent l’arrachage des arbres des sols humides.

Les dommages à la végétation sur les montagnes juste à l’extérieur d’Acapulco sont particulièrement visibles sur ces images. Les arbres en altitude et sur des pentes abruptes sont plus susceptibles d’être endommagés lors des tempêtes car ils sont plus exposés à des vitesses de vent élevées, précise la NASA.

Pour la première fois depuis 7 ans, le phénomène climatique naturel El Niño, situé dans le Pacifique, est de retour. « L’arrivée d’El Niño augmentera considérablement la probabilité de battre des records de température et de déclencher une chaleur plus extrême dans de nombreuses régions du monde et dans les océans », a déclaré le Secrétaire Général de l’OMM, Petteri Taalas. El Niño a donc tendance à intensifier ces événements extrêmes.

Dans le Pacifique mexicain, il y a eu seulement deux ouragans de catégorie 5 : Patricia en 2015 et Otis dans le port d’Acapulco en 2023. Contrairement à Otis, l’ouragan Patricia a touché terre en catégorie 4.

« Patricia est l’ouragan le plus puissant enregistré dans le Pacifique avec des vents atteignant 345 km/h », indique Christian Domínguez Sarmiento, chercheuse en météorologie.

Quant à l’ouragan Otis, il a touché terre en catégorie 5 et sa vitesse d’intensification a battu tous les records. « Le record historique d’intensification au Mexique, qui était de 24 heures, observé lors de l’ouragan Patricia en 2015, a été battu », indique le gouvernement mexicain, tout en ajoutant qu’« il est rare qu’un cyclone atteigne son intensité maximale en si peu de temps, c’était un comportement atypique ».

Etait-il possible de prévenir la force de cet ouragan et d’alerter avec plus d’anticipation la population ? « Le pronostic au niveau de l’intensité était mauvais. Du côté scientifique, tous les modèles indiquaient une tempête tropicale. D’un point de vue de la protection civile, ils auraient dû agir, même en pensant qu’il s’agissait d’une tempête tropicale, car ils savaient où elle allait toucher terre », explique Christian Domínguez Sarmiento.

Quant au gouvernement mexicain, il assure qu’un cyclone tropical est incontrôlable : « Il n’existe aucun modèle ou aucune méthodologie garantissant une prévision précise sans marge d’erreur. Ce qui s’est passé ce mardi avec le système Otis était un scénario statistiquement très improbable ».

Depuis les années 2000, il existe un système d’alerte précoce pour les cyclones tropicaux. Comme l’explique Christian Domínguez Sarmiento, ce système est une action conjointe de la population et du gouvernement, c’est pourquoi il est nécessaire que les deux parties travaillent en équipe.

« Je pense qu’il est très important d’améliorer la prévention en informant correctement la population sur comment agir face à une tempête tropicale ou des cyclones de catégorie 1 à 5, sur les lieux où elle peut se rendre en toute sécurité, sur la localisation des glissements de terrain, etc. » ajoute-t-elle.

Il est nécessaire de mieux informer la population pour qu’elle soit capable d’affronter de tels événements qui vont devenir de plus en plus intenses et dévastateurs. « Au niveau global, les scénarios du changement climatique prévoient une réduction du nombre de cyclones tropicaux mais ils vont s’intensifier, surtout dans le bassin oriental du Pacifique », conclut-elle. Une conséquence déjà prévisible du réchauffement climatique.

Bruno Bourgeon, président d’AID http://www.aid97400.re

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